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| Une grâce inattendue |
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Les miracles de Papa Wojtyla, Andrea Tornielli (page 53 et suivantes).
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Son cas est contenu dans un dossier conservé secrètement au Vatican. C'est l'un des « miracles » que l'on attribue à l'intercession de jean Paul II, lorsque le pape était encore en vie, et qui s'ajoute aux nombreux témoignages continuant à arriver, émanant de personnes ayant rencontré Wojtyla durant son long pontificat, qui a duré presque 27 ans. L'auteur de ces lignes était au courant de cet événement avant même la mort de jean Paul II. Car il connaît personnellement la maman de l'enfant dont il va être question, une jeune femme vivant dans une ville du nord de l'Italie. Il s'agit donc d'une histoire qu'il a pu vérifier: l'anonymat a été demandé par les protagonistes, qui ne veulent pas de publicité. Cette histoire est bien connue de l'entourage du pape: il s'agit de la guérison d'un enfant atteint d'une forme grave de déficience immunitaire. Les protagonistes de cet épisode ne souhaitent pas apparaître sous leur véritable identité, avant tout pour protéger leur enfant d'une curiosité malsaine et du harcèlement des mass-media. Enrica E. et son mari exercent tous deux une profession libérale et ont deux enfants. Le plus jeune, que nous appellerons joseph, né en 1993, a commencé, six mois après sa naissance, à rencontrer de sérieux problèmes de santé. Voilà le récit exceptionnel que nous avons pu recueillir de la bouche de sa mère, au moment des funérailles de Jean Paul II: elle était en effet venue à Rome pour rendre un dernier hommage au pape et aussi pour effectuer une nouvelle série d'examens cliniques qui ont confirmé la parfaite santé de son fils. ---------------- - Quels symptômes présentait l'enfant? « Il mangeait peu, il maigrissait. Au début, les premiers mois de sa vie, nous n'y avons pas attaché trop d'importance. Puis il s'est mis à aller très mal, laissant apparaître de sérieuses difficultés respiratoires. Il a été hospitalisé d'urgence dans la ville où nous habitions on lui a découvert des infections aux reins, à l'intestin, aux bronches. Son état était très grave et les médecins n'étaient pas certains de pouvoir lui sauver la vie. Il est resté de longs mois à l'hôpital ».
- Qu'ont diagnostiqué les médecins? «Une forme d'immunodéficience. Son organisme ne possédait pas les défenses immunitaires nécessaires, il ne produisait pas d'immunoglobulines. Cette grave carence l'exposait à tous les types d'infections possibles ».
- Pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé les années suivantes ? « Mon fils Joseph s'en est sorti, les médecins lui ont sauvé la vie, mais il est toujours resté différent des autres enfants. Très chétif, toujours en mauvaise santé, il était sans force, incapable de faire aucun sport, et tombait sans cesse malade. De plus, comme il avait souvent des infections à l'oreille, il n'entendait pas très bien et cela a entraîné chez lui des problèmes de dyslexie et des difficultés d'articulation de langage ».
- Les médecins vous donnaient-ils quelque espoir? Comment deviez-vous le soigner? « Les spécialistes que nous avions consultés nous disaient qu'ils ne voyaient aucune solution au problème de notre fils. En le voyant dans un tel état, j'ai abandonné mon travail, pour le suivre quotidiennement, pour rester auprès de lui ».
- Comment s'est passée votre rencontre avec le pape? Pourquoi vous êtes-vous adressés à lui ? « Nous avions le désir de le rencontrer parce que nous sommes croyants. Et grâce à un prélat qui connaissait bien Jean Paul II, nous avons eu ce privilège. En juin 2002 nous avons été invités dans l'appartement du palais apostolique, pour assister à sa messe privée. C'était très tôt le matin. Quand nous sommes entrés dans la chapelle du pape, il était déjà agenouillé, dans une adoration silencieuse devant le Saint Sacrement. En plus de Joseph et de moi, il y avait mon mari et notre autre fille. Nous avons participé à la messe célébrée par le Saint-Père, puis nous avons été introduits dans son bureau pour le saluer personnellement... »
- À cette époque, le pape Wojtyla marchait-il ou était-il en fauteuil roulant? « Il marchait encore, il réussissait à se déplacer de manière autonome, même s'il s'appuyait sur une canne
- Lui avez-vous parlé de la maladie de votre fils lors de cette rencontre? « Non, nous nous sommes simplement présentés. Joseph ne lui a même pas dit qu'il voulait guérir. Mais cela a été très beau car le pape et lui se sont regardés longuement dans les yeux; à ce moment-là joseph a eu l'impression qu'il connaissait le Saint-Père depuis toujours. C'est comme s'il se retrouvait face à un vieil ami: il s'est senti accueilli, aimé ».
- Et qu'est-ce qui s'est passé ensuite? « Jean Paul II a béni mon fils et lui a caressé le visage. Joseph nous a raconté ensuite qu'il avait eu à cet instant-là la sensation qu'une sorte de chaleur se dégageait de la main de Wojtyla. Ce sont les termes qu'il a employés pour nous raconter ce qui s'est passé quand il était devant le pape ».
- Que vous a dit votre fils, une fois que vous êtes sortis du Vatican ? « Il s'est tout de suite exclamé : « Maman, papa, je me sens bien! Je ne suis plus fatigué ! » Il était content, joyeux. Il nous a parlé de cette sensation de chaleur qu'il avait eue au moment où le pape le bénissait. Vous pensez bien que nous nous sommes un peu moqués de lui, nous lui avons dit de ne pas se faire d'illusions et de ne pas se laisser abuser par des sensations passagères. Mais nous avons tout de même immédiatement été frappés de le voir ainsi changé, complètement transformé. Nous nous en sommes rendu compte dès notre retour à la maison. L'épuisement, le manque de forces qui l'écrasaient continuellement avaient disparu. Il s'est remis à faire du sport. La maîtresse s'est tout de suite aperçu qu'il s'était passé quelque chose, car elle ne le reconnaissait plus. Il revivait, il n'était plus le même ».
- Avez-vous fait des examens médicaux pour vérifier ce qui s'était passé? « Bien sûr, c'est la première chose que nous avons faite. Les médecins nous ont dit: « Il n'a plus rien. Il est guéri ». Depuis ce jour, tous les contrôles ont confirmé cette guérison ».
- Comment Joseph a-t-il réagi à cette nouvelle? « Il a tout de suite voulu écrire au pape. De sa propre main. Il lui a envoyé une lettre avec ces mots « Saint Père je te remercie d'abord parce que j'ai eu la possibilité de connaître un saint. J'ai vu comment tu priais Jésus. J'ai vu aussi, pendant que tu étais courbé en prière, que tu avais sur les épaules tous les problèmes du monde. Je te remercie de m'avoir guéri. À partir de maintenant je dis le chapelet tous les jours pour toi et je demande à la Madone de te guérir ». »
- Le pape lui a-t-il répondu? « Oui, il lui a répondu personnellement, dans une lettre écrite aussi de sa main. Cela a été merveilleux et émouvant de recevoir sa réponse adressée à mon fils. Il ne s'est jamais attribué à lui-même ce qui s'était passé, il n'a pas parlé de miracle, mais il a écrit : "Remercions le Seigneur, le Seigneur est bon!" ».
- Cette correspondance a-t-elle continué? Avez-vous rencontré le pape à nouveau? « Je préférerais ne pas répondre à cette question. Je vous ai parlé de la guérison. Il me semble juste que le reste demeure dans l'intimité de notre famille «.
C'est ainsi que s'est conclue l'interview. Mais même si les protagonistes ne souhaitent pas le révéler, il nous a semblé deviner dans le regard de cette femme que d'autres rencontres, plusieurs rencontres ont suivi. Et son enfant revenu à la vie a pu embrasser à nouveau ce vieux pape, par l'intermédiaire duquel était venu ce cadeau de Dieu.
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