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| Bilan du voyage aux Etats-Unis (III) |
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Première partie de l'interviewe de Mgr Mamberti, dans la revue Tracce (9/6/2008)
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Benoît XVI aux USA Tracce est la revue du mouvement Communion et libération fondé par Don Giussiani Version originale en italien sur le blog de Raffaella: paparatzinger-blograffaella.blogspot.com/... Così il Papa ha mostrato all'America il volto di Cristo
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C'est ainsi que le Pape a montré à l'Amérique le visage du Christ Davide Perillo
Le cœur et la personne. La légalité et la justice. La liberté religieuse et le rôle de l'Église.
Au retour des Etats Unis du Pontife, nous avons demandé au « ministre des affaires Étrangères » du Saint Siège de dresser un bilan de la visite. Et il a accepté, en expliquant pourquoi, dans le Successeur de Pierre « s'incarne le message qu'il porte : Le Christ est notre espérance » -------------------------------- En présentant le voyage américain de Benoît XVI, dans notre dernier numéro nous avions écrit : « Ce sera une occasion pour parler au monde entier de vie, de libertés et de droits niés. Mais surtout pour affirmer une Présence ». Il en a vraiment été ainsi. Dans ces six jours remplis de rencontres et de discours, d'interventions historiques - comme celle à l'Assemblée générale des Nations Unies - et d'homélies essentielles, de face à faces émouvants et de bains de foule "de stade", l'appel « Le Christ, notre espérance » a été beaucoup plus que le titre choisi pour la visite. Avec sa présence, le Pape « a réussi à montrer le vrai visage de Jésus », explique Mgr Dominique Mamberti. Cinquante-six ans, né au Maroc de parents français, autrefois nonce apostolique, entre autre, au Soudan et en Erythrée, Mamberti est depuis septembre 2006 secrétaire pour les Rapports avec les États. En pratique, le « ministre des affaires Étrangères » du Saint Siège. Au retour des Etats-Unis du Pontife, il a accepté de répondre aux questions posées par Tracce, marque d'une attention et d'une disponibilité dont nous lui sommes reconnaissants.
- L'impression générale - confirmée également par les réactions des media internationaux - est que le voyage a été vraiment une étape fondamentale du Pontificat. Quelle est votre évaluation personnelle ? Est-il possible, de votre point de vue, de dresser un bilan? - Le voyage, sans aucun doute, a été un instant important du Pontificat de Benoît XVI, en coïncidence, entre autre, avec le troisième anniversaire de son élection. Les voyages internationaux du Saint Père, depuis Paul VI, et spécialement avec Jean Paul II, sont devenus des moyens efficaces et adaptés à l'époque, de l'exercice du ministère pétrinien, au service de l'évangélisation et de la communion ecclésiale. Chaque mot du Pape, devient donc missionnaire, dans le sens qu'il donne toujours à toute l'humanité le témoignage de l’amour « inouï» de Dieu pour les hommes (cf. Deus caritas est, n. 12). Amour qui se concrétise dans le visage du Fils fait homme et auquel on répond en cherchant la rencontre personnelle avec Jésus Christ, où chaque homme se comprend et chaque réalité humaine acquiert la plénitude de son sens. Du point de vue de la vie de l'Église aux Etats Unis, on peut vraiment dire que le voyage a représenté une étape fondamentale. Comme l'ont déjà remarqué beaucoup d'évêques américains, ce fut un instant intense de spiritualité pour toute cette Église, je dirais dans le sens le plus éloquent d'effusion de l'Esprit Saint.
- Benoît XVI, avec sa présence douce et avec son regard souriant et serein, a réussi à montrer le visage de Jésus et a invité l'Église aux Etats Unis à retrouver son vrai visage. Ce fut une injection d'identité et de courage, qui a redonné aux catholiques la fierté d'appartenir à l'Église catholique, apostolique et romaine et a renouvelé en eux l'engagement à servir leurs concitoyens et le monde entier, spécialement ceux qui n'ont pas voix ou qui sont les plus abandonnés. - Il convient aussi de souligner le rapport que le Pape a réussi à établir avec les mass media et, au moyen de ceux-ci, avec le peuple américain en général (protestants, juifs et membres d'autres religions). Dans une civilisation qui privilégie la communication par l'image, le Saint Père a reçu une couverture médiatique sans précédent, 24 heures sur 24, durant tout so séjour dans le Pays. Ses gestes et ses mots ont été repris et portés dans chaque coin des Etats Unis et ont contribué de façon décisive à rayer auprès du peuple américain les vieilles méfiances et les préjugés envers l'Église catholique, conséquences d'une certaine position culturelle et historique. Je souligne, en particulier, les gestes et les mots relatifs au très douloureux problème du scandale des prêtres pédophiles, qui ont trouvé tant d'écho dans les cœurs, apportant une contribution décisive à la guérison des blessures ouvertes et au départ d'une nouvelle saison pour l'Église des Etats Unis. Tous ont pu voir le Successeur de Pierre comme point d'union et de convergence pour tous les chrétiens - le centre de communion, dirions-nous - et pas un monarque lointain ni le sévère gardien d'un dogme et d'une discipline méconnus pour beaucoup, et inintelligibles, mais un prêtre et un pasteur humble et plein de compassion, qui incarne dans sa personne le message qu'il porte : le Christ est notre vie et notre espérance. Du point de vue « politique » aussi, on peut dire que le voyage a été très important, puisque le saint père Benoît XVI a eu l'opportunité privilégiée de réaffirmer au monde, spécialement dans son discours aux Nations Unies, son message sur la raison humaine droite, capable de s'ouvrir au transcendant et de retrouver dans cette transcendance les principes directeurs de tout l'agir des hommes et de toute la vie sociale. En reprenant les concepts déjà exprimés par le directeur de la Salle de presse du Saint Siège, le père Federico Lombards, on pourrait dire, en guise de bilan, que le Saint Père a privilégié l'annonce de l'espérance. Annonce d'espérance pour une grande Nation, qui doit être à la hauteur de sa vocation particulière dans le monde d'aujourd'hui ; annonce d'espérance, une Église qui a vécu une période particulièrement difficile dans les années récentes ; annonce d'espérance à tous les peuples du monde, représentés aux Nations Unies, en montrant combien le service à la dignité de l'homme est la base solide sur laquelle construire l'avenir.
- Dans les interventions du Saint Père, surtout celui adressé à l'Assemblée générale de l'Onu, la constante référence à la personne et la capacité d'aller à la racine de ce qu'on nomme « droits naturels », a beaucoup frappé. Le Pape a parlé des désirs de paix et de justice et du respect de la personne comme « principes fondateurs de l'organisation » qui « expriment les justes aspirations de l'esprit humain » : d'une certaine manière, c'est comme si le cœur de l'homme était aussi le cœur des relations entre des peuples et des nations. Cela veut-il dire qu'on ne peut pas faire de politique, encore moins dans un contexte de rapports internationaux, sans partir de ces « désirs » ? - La pensée du Pape concernant l'agir politique fondé sur la primauté de la dignité de la personne humaine n'est pas une nouveauté. Elle est caractéristique de tous ses discours relatifs aux questions sociales, comme, par exemple, le discours de Ratisbonne, le discours préparé pour la visite à la Sapienza, le discours de l'année dernière aux membres de la Commission théologique internationale, et encore les messages pour la Journée Mondiale de la Paix et les discours au Corps diplomatique et aux ambassadeurs. Entre autre, c'est une pensée commune et chère à la tradition catholique. À partir du renouveau de l'activité internationale du Saint Siège après les Accords du Latran, les Papes, chacun avec son style, se sont adressés à la communauté internationale avec le même discours « politique » (politique dans le sens le plus haut du terme), qu'on peut résumer avec les paroles de Benoît XVI aux organisations non gouvernementales d'inspiration catholique, le 1er décembre 2007 : « Souvent, le débat international apparaît caractérisé par une logique relativiste qui semble considérer, comme seule garantie d'une coexistence pacifique entre les peuples, la négation de la vérité sur l'homme et sur sa dignité, ainsi que de la possibilité d'un agir éthique fondé sur la reconnaissance de la loi morale naturelle. Une conception du droit et de la politique où le consensus entre les Etats, obtenu parfois en fonction d'intérêts peu nobles ou manipulés par des pressions idéologiques, semblerait être la seule et unique source des normes internationales, en vient ainsi, de fait, à s'imposer. Les fruits amers de cette logique relativiste dans la vie internationale sont hélas évidents: il suffit de penser, par exemple, à la tentative de considérer comme droits de l'homme les conséquences de certains styles de vie égoïstes, ou encore au manque d'intérêt envers les besoins économiques et sociaux des peuples les plus faibles, ou au mépris à l'égard du droit humanitaire et à une défense sélective des droits de l'homme. » (www.vatican.va/holy_father/ ) ---------------- A suivre....
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Bilan du voyage aux Etats-Unis (IV) Benoît XVI, théologien de la joie
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