Un article d'Andrea Tornielli, dans Il Giornale (12/7/2008)

Andrea Tornielli fait partie des journalistes qui voyagent dans l'avion papal. Et il promet de mettre à jour son blog depuis Sidney, ce qui risque d'être intéressant.

Article original ici: http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=275449

Benoît XVI s'envole vers l'Australie pour son voyage le plus difficile
Andrea Tornielli
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Celui qui commence à 10 heures de ce matin au départ de Fiumicino et en direction de l'Australie, est le voyage le plus long de Benoît XVI. Le but est Sydney où du 15 au 20 Juillet on célèbre les Journées mondiales de la jeunesse - les dixièmes parmi les « internationales » qui, à échéance triennale, marquent les grands rassemblements des jeunes catholiques du monde autour du pontife.
Papa Ratzinger, pour ses deuxièmes JMJ - après celles de Cologne en 2005 - rejoint l'Océanie en parcourant, allée et retour, 32.836 kilométres, avec deux déplacements aériens durant chacun presque un jour entier, faisant à chaque fois une escale de ravitaillement dans le même territoire de l'Australie, à Darwin.
Pèlerinage très prenant, donc, surtout pour le Pape, qui a déjà accompli autres deux voyages intercontinentaux, au Brésil en 2007 et aux USA en 2008, tous les deux cependant beaucoup plus courts: pour pouvoir reprendre ses forces et récupérer du décalage horaire (dont il souffre assez), après l'arrivée dimanche après-midi à Sydney, Ratzinger restera dans un repos absolu jusqu'à jeudi matin au Kenthrurst Study Center, une résidence de l'Opus Dei située dans un faubourg semirural à quarante kilométres du centre de Sydney.
C'est la quatrième fois qu'un pontife met le pied en Australie: avant lui, Paul VI y était allé une fois (1970) et deux fois Jean Paul II (1986 et 1995).
Le thème principal du voyage est le même que celui des JMJ, un verset des Actes des apôtres : « Vous aurez la force de l'Esprit Saint qui descendra sur vous et vous serez mes témoins ».

Benoît XVI ne rencontrera pas de foules océaniques bien qu'étant dans un continent qui tire son nom de l'océan: les estimations les plus roses pour les deux célébrations finales de samedi soir et dimanche matin prévoient un demi million de personnes, plus de la moitié provenant de l'Australie elle-même.
Les difficultés logistiques et surtout le coût du billet ont rendu en effet le voyage prohibitif pour beaucoup: même si des chaînes de solidarité ont été mises en place, la crise économique se fait aussi sentir dans les Pays asiatiques à plus forte présence catholique, comme les Philippines, la Corée et l'Inde. L'Italie a donné un apport plus que significatif, avec presque dix mille participants, mais il y aura beaucoup de jeunes provenant du Pakistan, de l'Afghanistan, des Emirats Arabes.

Le défi pour le Pape ne sera pas seulement les jeunes, mais plus généralement l'impact sur une societé dans laquelle, selon un sondage de la Bertelsmann Foundation, plus de la moitié des 20.343.000 habitants ne prend part à aucune pratique religieuse et où les croyants pratiquants des diverses religions sont moins du quart de la population. Les catholiques, cinq millions et demi, sont le groupe religieux national le plus homogène, en concurrence continue avec les églises evangelico-protestantes et avec les nouvelles comunnautés pentecôtistes plus agressives.
Mais c'est aussi le pays où le gouvernement d'état et local a le plus financé les JMJ, dans absolu, en allouant 100 millions de dollars australiens et en permettant au cardinal George Pell de Sydney, un ratzingerien de fer, d'organiser l'évènement avec le même groupe de professionnels du marketing qui avait promu les Jeux Olympiques.
Dans les discours qu'il prononcera à partir de jeudi, Benoît XVI réservera une attention particulière à la question des aborigènes et de leurs droits et aux thématiques liées au climat et à la sauvegarde de l'environnement. De même que ne manqueront pas les discours sur les cas de pédophilie ayant impliqué des représentants du clergé australien.