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Obama, Vatican, avortement et peine de mort

Dialogue de l'Eglise avec "l'inconnu de la Maison Blanche".
L'équation "défense de la vie = opposition à la peine de mort" (15/11/2008)

On sent bien que la dialectique gaucho-libertaire imprègne le discours des partisans d'Obama au moins en ce qui concerne son opposition de fait au magistère catholique.
Car ce que défend l'Eglise en combattant contre l'éventuelle promulgation d'un Freedom Of Choice Act (et les évêques américains l'ont bien compris, et relayé avec courage: No retreat, no surrender et Evêques américains: discours de conclusion ) est réellement une priorité absolue: des crises financières, des crises économiques, et même malheureusement des guerres au moyen-orient, en Afrique et ailleurs, il y en aura d'autres, celles-ci passeront sans doute, tandis que les attaques contre la vie à naître sont irrémédiables et sans retour, à la fois individuellement - car des vies innocentes ont été supprimées - mais surtout globalement - car on se relève pas de la ruine morale, alors qu'on le peut de la ruine matérielle, et même de la guerre, et l'histoire continue de le prouver.

Revenons-en aux nouvelles relations entre le Vatican et la Maison Blanche (dont certains sont très soucieux de prouver, au besoin en arrangeant légèrement les faits, qu'elles ne seront nullement conflictuelles - si c'est le cas, tant mieux, cela voudra dire que le pire n'aura pas eu lieu: Non, le pape n’est pas contre Obama ! C’est le message que s’efforce de faire passer le Vatican, sur tous les tons, depuis l’élection du 44e président des Etats-Unis... )

-
Sujet numéro 1, dans ce cas: la vie.
- Réponse en forme d'argument bien fallacieux (n'est-ce pas très précisément ce qu'on nomme un sophisme?): Toutes les vies se valent (*). Or, l'équipe Bush, même si elle avait pris des mesures prétendument "pro-life" était contre la vie puisqu'elle était pour la peine de mort (on ne manquait pas de nous faire savoir à chaque foisqu'elle était appliquée au Texas, dont Bush avait été gouverneur), et qu'elle a mené des guerres iniques (ce dernier point paraît indiscutable pour le moment, encore que là aussi, le passé récent a prouvé semble-t-il que les administrations démocrates ne pouvaient pas franchement être qualifiées de pacifistes).
Mais la vie de l'enfant à naître ne vaut pas plus que celle du condamné à mort, car aux yeux de Dieu, toutes les vies se valent.
Donc, si l'on est contre l'avortement, parce qu'on est pour la défense de la vie, on doit aussi être contre la peine de mort.
Au bout du compte, sauf à être un fieffé hypocrite, ou un imbécile, on ne peut pas s'opposer à Obama, sur ce point. CQFD

Eh bien... cela se discute.

Car le discours est biaisé, on le sent bien.
D'abord, les soi-disant pro-choice prétendent qu'il ne sont pas POUR l'avortement - mais "pour la liberté de conscience et de choix"!
Mais ne pas mettre sur le même plan l'avortement et la peine de mort ne signifie pas non plus qu'on est POUR cette dernière, ce qui aurait à peu près autant de sens que de dire qu'on est pour le cancer, ou pour le sida: simplement que l'on conçoit qu'elle DOIVE être appliquée, dans certains cas.

Cette manipulation mentale par amalgame est devenue un lieu commun du politiquement correct.
Défense de la vie = opposition à la peine de mort!
Toute opinion contraire à cette équation est réputée suspecte, voire fasciste!

Je suis personnellement convaincue que cet avis n'est pas celui du Saint-Père, et dois-je préciser que cet avis m'importe plus que tout?
Nous l'avons déjà vu ici: L'Eglise sur la peine de mort et l'avortement

Et rappelons ce que disait le cardinal Ratzinger à Peter Seewald dans "Le sel de la terre", page 199.

Dans la peine de mort, quand elle est appliquée de droit, on punit quelqu'un qui s'est rendu coupable de crimes très graves prouvés, et qui représente aussi un danger pour la paix sociale ; c'est donc un coupable qui est puni. Tandis que, dans le cas de l'avortement, la peine de mort frappe quelqu'un d'absolument innocent. Et ce sont deux choses totalement différentes, que l'on ne peut pas comparer.
(...)


Evidemment, répétons que les propos du Cardinal n'engagent pas forcément le Pape. Mais on peut supposer que ces propos étaient longuement pesés, et profondément médités par le gardien du Dogme, et rien ne permet non plus de supposer un revirement du Souverain Pontife sur ce thème si sensible.
Certains, par contre - animés d'un zèle louable, peut-être - vont finir par nous faire croire que l'Eglise Catholique se bat aux Etats-Unis sur le front de la peine de mort comme elle le fait (ni plus, ni moins) sur celui de l'avortement (encore qu'on ne sait pas bien ce que fera sur le premier point "l'inconnu" de la Maison Blanche).
C'est évidemment un mensonge destiné à embrouiller ce qui reste de vote catholique... avant les prochaines échéances électorales.

(*)
Lu sur un blog , reproduisant les propos d'un prêtre catholique vraiment "pas comme les autres" comme il se qualifie lui-même:
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Pour moi le respect de la vie humaine ne saurait se limiter à la question de l'avortement et de la famille. […] Les pro-life qui sont pro-Bush sont soit hypocrites soit aveugles... car le respect de la vie ne se partage pas. Etre contre l'avortement et en même temps soutenir une guerre injuste en Irak qui a fait des milliers de victimes des deux côtés, cela ne tient pas la route et cela décrédibilise la position catholique en faveur de la vie. La vie d'un être humain enfant, jeune ou adulte, même soldat, est-elle moins respectable que celle de l'enfant à naître? La peine de mort est aussi un crime contre la vie, les Etats-Unis sont AUSSI concernés par ce problème.
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Comme on le voit, c'est une opinion radicalement opposée à celle formulée par le cardinal Ratzinger.





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Maranà, thà! Viens Seigneur! Benoît le romain