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Un auteur de best-sellers nommé Joseph Ratzinger

Le Pape en vedette à la foire du livre de Francfort.
Où il est question de gros sous, mais pas seulement... (26/10/2008)



Article original en italien sur le site de Raffaella: I best seller firmati dal Papa.
Ma traduction.

Les best sellers signés du Pape



Carlo Marroni
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Le signal clair est venu de la Foire du livre de Francfort.
Autour du stand de la Librairie Editrice Vaticane il y avait beaucoup plus de mouvement que d'habitude. Plus 100 éditeurs ont fait la queue, quelques uns ont dû rester dehors, le maire de la ville allemande a fait une insolite visite de courtoisie. Tout cela autour d'un auteur du catalogue : Joseph Ratzinger. Le Pape occupe la vedette dans le monde de l'édition, et les ventes de ses écrits sont là pour le montrer.
Le Jésus de Nazareth, le premier livre à large diffusion édité par Rizzoli il y a un an et demi s'est vendu dans le monde à plus de 2 millions d'exemplaires, dont presque un demi million en Italie, rejoignant les chiffres qui furent atteints par le bien plus médiatique (??) et très aimé Karol Wojtyla, qui avec son premier livre (Franchir le seuil de l'espérance) fit comprendre les potentialités d'un livre papal, jusque là méconnues. Une opération éditoriale qui depuis a été répétée d'abord par Mondadori puis par Rizzoli.
Benoît XVI "vend" autant pour sa réflexion strictement théologique, que pour ses essais sur le rapport entre foi et raison. Et cela marche, si l'on regarde les chiffres de la Librairie Editrice Vaticane (Lev) - qui, depuis 2005, est dépositaire des droits d'auteur de Ratzinger - présidée depuis cinq ans par Mgr Giuseppe Antonio Scotti et dirigée depuis un peu plus d'un an par don Giuseppe Costa, un salésien : les deux encycliques Deus caritas est et Spe Salvi se sont vendues rien qu'en Italie respectivement à 1,2 et 1,3 millions d'exemplaires, les Pensées (sept petits volumes en édition cartonnée) à 70 mille exemplaires en un éclair, et les livrets à 1 ou 2 euros avec les discours du Pape ont été tirés à 600 mille exemplaires en deux ans.
Ces chiffres ne seront pas sans doute pas atteints par la nouvelle initiative lancée hier par la Lev mais dont on parlait déjà à Francfort : l'opera omnia (Opera Omnia) de Ratzinger en édition allemande, le premier de seize volumes à 50 euros l'unité, qui seront imprimés sur un arc de temps de six ans (le premier tome en italien arrivera en Mars, après traduction soignée et vérification théologique).
Un travail prenant, dont la première édition sera tirée à 3000 exemplaires, avec pour objectif de rassembler et d'ordonner toute la production déjà publiée de Ratzinger théologien, qui, jusqu'à 2005 a écrit plus de 100 livres et de 600 articles.
La collection a été présentée hier au Vatican par les dirigeants de la Lev et par Gerhard Muller, l'évêque de Regensburg, la ville où le Pontife a longtemps enseigné. « Le Pape Benoît XVI est un des grands théologiens sur le trône de Pierre » a-t'il dit, en le mettant sur le même plan que le Pape Léon le Grand. Et il n'a pas manqué de faire allusion à la célèbre leçon de Ratisbonne, quand s'ouvrit une controverse avec l'Islam pour une citation de l'empereur byzantin Manuel II Paleologue.
La leçon, a dit Muller, réfutant en bloc les critiques pas encore entièrement apaisées - « marqua un instant magique dans l'histoire universitaire et pas seulement allemande » : le Pape « soulignait encore une fois l'intime connexion entre foi et raison ».
Une oeuvre que le Pape a revue et a approuvée personnellement, et dont il a partagé chaque passage, au point qu'hier après la conférence de presse - où était exceptionnellement présent son secrétaire, don Georg Gänswein - il a voulu inviter Muller à déjeuner.

La question qui se pose alors est : combien "vaut" l'auteur Ratzinger ?
« Ses écrits se vendent énormément, l'intérêt est vraiment élevé, et donc la réponse la plus sincère est que nous ne le savons pas encore, c'est toujours une surprise » a expliqué Giuseppe Scotti, président de la LEV, l'unique entreprise vaticane ayant un actif de 1,6 millions pour un chiffre d'affaires d'environ 10 millions.
En 2003, lorsqu'il en assuma la présidence, il y avait seulement neuf contrats internationaux, en 2007 , ils étaient 289 et en 2008 ils ont déjà atteint 350, avec un rôle majeur pour les USA, où évidemment il y a une forte retombée du voyage d'avril. La Lev - a expliqué le directeur Costa - « se concentrera de plus en plus sur ce que les entrepreneurs appellent le core business, qui pour nous est le magistère papal : aujourd'hui la production directe du Pontife représente 40% du total, mais elle est destiné à croître, à côté de nouvelles initiatives, comme les livres sur les cardinaux (aujourd'hui la présentation de celui sur Oscar Maradiaga, cardinal de Tegucigalpa au Honduras, ndr) ».
Simultanément, le nombre des points vente directe est en augmentation : à côté de la librairie historique près de la Colonnade du Bernin, une autre s'est ouverte il y a quelques mois dans le Palais de la Congrégation pour la Propagation de la Foi et le 18 novembre, une nouvelle librairie, consacrée à Benoît XVI, sera inaugurée Place Saint-Pierre.
Et il le mérite bien. Il suffit de penser que pour le seul Jésus de Nazareth, il a produit des droits d'auteur pour presque 2 millions d'euros: une fois prélevés les 10% pour la Lev, tout va en oeuvres de bienfaisance, pour une grande partie en Afrique.

© Copyright Il Sole 24 Ore, 24 octobre 200

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