3 réflexions sur le "mariage pour tous"

Mariage homo ou mariage pour tous? La loi naturelle ne peut pas être mise aux voix. Une décision du Tribunal Constitutionnel espagnol (Carlota) (8/11/2012)

     

Mariage homo ou mariage pour tous?

Ces jours-ci, on voit se préciser un glissement sémantique.
On parle de moins en moins de "mariage gay", et de plus en plus de "mariage pour tous".
On pourrait penser qu'il s'agit seulement d'une énième formule de la novlangue, un moyen de détourner l'attention des gens du vrai problème.
Mais je ne le pense pas. Les mots contiennent pour une fois une vérité profonde, à laquelle nous ferions bien de réfléchir.
Il me semble en effet de plus en plus clair que cette histoire de mariage gay est le doigt qui cache la lune, et que les homosexuels (ou leur frange militante, qui s'exprime bruyamment dans les medias, mais qui n'est pas forcément représentative) sont, peut-être à leur insu, eux aussi, les idiots utiles de cette sinistre farce - sans exclure évidemment qu'une minorité serve d'alliés objectifs. Car ils sont peu nombreux, et je suis convaincue que leur proportion n’augmente pas malgré tout ce que prétendent ces mêmes medias, donc, ce n’est pas pour eux (d’ailleurs, le PACS n’était déjà pas pour eux, on nous l'a assez répété sur l'air "vous voyez bien que le PACS n'a pas fait exploser les unions gay et a surtout concerné les couples 'heteros' "...).
Et en plus, dans leur grande majorité, ils se fichent du mariage au moins autant que leurs homologues - si l'on peut dire - "heteros" (que ce mot est laid!).
Donc, le "mariage homo" est un leurre. Un peu l'équivalent du faux lapin en chiffon dans une course de lévriers (cf. benoit-et-moi.fr/2007).

En fait, le noeud de cette révolution sociétale réside dans l’adoption. Ou plutôt une conception radicalement nouvelle de cette dernière. C'est-à-dire, en fin de compte, le (super)marché de l’adoption, mais aussi celui des des mères porteuses, et celui de la procréation assistée.
Des démiurges s'emploient donc méthodiquement à détacher définitivement l’acte physique de procréation et la naissance d’enfants,
créant ainsi une nouvelle race de "terriens", venus de nulle part et tout juste bons à être des consommateurs, et des pions interchangeables sur un échiquier géant. C'est malheureusement de moins en moins un délire furieux issu de la théorie du Complot, et de plus en plus une réalité. Le cardinal Ratzinger avait déjà très bien décrit le risque dans son second livre d’entretiens avec Seewald.
Christine Boutin a le mérite de lever le voile sur le vrai problème, dans cette déclaration reproduite par le Salon Beige.
Et dans cette ultime étape de la marchandisation de l'homme, on ne voit pas, en effet, à quel titre les gays seraient exclus du "mariage". C'est ainsi, à mon avis qu'il faut comprendre le terme "égalité", souvent invoqué pour justifier l'impensable.

     

La loi naturelle ne peut pas être mise aux voix

Un lecteur, J.L. m'écrit une réflexion très intéressante, dont je reproduis une partie:
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Un député-maire de gauche est d'avis, avec beaucoup de collègues :
" … qu'accorder un statut juridique de « mariage » à l’union de deux personnes du même sexe relève, à mon sens, d’une interpellation sociétale à travers laquelle seul le peuple doit avoir la possibilité de se prononcer directement".
Mme le Pen, Mme Boutin, d'autres et d'innombrables mails demandent aussi référendum directement axé sur le projet de loi pour “ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe”.

Le souci justifié d’en appeler au peuple ne doit pas aboutir sur un pari mal pensé qui ferait le jeu des libertaires.
Car si ce référendum avait lieu, et que le "oui" l'emporte, ces demandeurs n'auraient plus qu'à "la fermer", et les Français, intimidés par (et habitués à idolâtrer) la "Volonté Générale", s’inclineraient alors devant cette loi. Et cela la validerait-il pour autant ?
Heureusement, cela ne pourrait la légitimer. L’institution et la réalité du mariage ont des sens précis, Ce sont des lois naturelles, au même titre que les configurations génératrices de l’homme et de la femme. Sa nature échappe aux procédures ordinaires du vote recherchant la ”volonté du plus grand nombre”. C'est, à la limite, comme si votait pour dire si oui ou non la lune est plate ou si Dieu existe... Ridicule.

     

Une décision du Tribunal Constitutionnel espagnol

Carlota revient, à travers un éditorial paru sur le portail Paginal Digital, sur la signification politique d'une décision du Tribunal Constitutionnelqui avait été saisi par le Parti Populaire pour une loi votée en 2005, à l’époque de la majorité socialiste au Parlement espagnol (l’ère zapatériste), prononçant la constitutionnalité de la loi légalisant le « mariage » entre personnes du même sexe.

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Alors que le gouvernement français s’apprête à imposer (?) le mariage homosexuel, le Tribunal Constitutionnel (*) espagnol (notre Conseil Constitutionnel) qui avait été saisi par le Parti Populaire (le PP dit conservateur) pour une loi votée en 2005, à l’époque de la majorité socialiste au Parlement espagnol (l’ère zapatériste) vient de prononcer la constitutionnalité de la loi légalisant le « mariage » entre personnes du même sexe.
Personnellement je ne suis pas vraiment surprise de la décision des « sages » espagnols car qu’est ce qu’être conservateur ou progressiste aujourd’hui lorsque l’on est depuis des décennies dans le système triomphant (et quelle que soit sa couleur politique) de la démocratie libéro-mondialiste et marchande, sinon l’on ne ferait pas partie de « l’élite » d’un pays.

Et même si l’on ne peut pas vraiment parler d’une décision prise dans le cadre de la démocratie directe stricto sensu, même si la loi du nombre n’est pas la condition d’une loi juste loi … on a bien atteint là les limites de la notion de droit. Le Droit romain parlait pourtant et déjà de Summum jus, summa injuria : « la justice extrême devient extrême injustice» surtout lorsqu’elle légifère sur ce qui n’est pas du domaine des hommes mais de Dieu.

Pourtant, quelle soit la suite de cette décision et de ses éventuelles retombées en Fance (l’ONU et tous les tribunaux internationaux peuvent déclarer « l’inconstitutionalité » mondiale du refus du « mariage » homo...), n’oublions jamais que la fatalité n’existe pas chez les chrétiens. Même si malheureusement ceux qui en sont arrivés à une telle détestation d’eux-mêmes sont devenus des apprentis sorciers qui ne souhaitent qu’une chose, tout casser pour se prouver qu’ils existent encore.

Retour sur l’affaire avec ma traduction de l’édito du site « Paginas digital » (original ici: www.paginasdigital.es)

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Des buts (*) marqués par le mariage homosexuel, un temps pour la différence.
07/11/2012
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Le Tribunal Constitutionnel a approuvé en Espagne le mariage homosexuel. Ce qui est frappant c’est que le oui à la réforme faite par Zapatero a été obtenu avec une décision pour laquelle 8 des magistrats ont voté pour et 3 dans contre.
L’arrêté s'est produit après le renouvellement de la composition du Tribunal en juillet dernier.
La division traditionnelle des magistrats entre conservateurs et progressistes avait laissé envisager une victoire avec 6 votes pour des progressistes et 5 contre. Un des magistrats, Francisco José Hernando, avait été écarté pour s’être prononcé contre la réforme. Mais la surprise a été que deux des magistrats conservateurs dont on s’attendait à ce qu’ils votent contre, ont misé sur le mariage homosexuel.
L'inconstitutionnalité du changement est claire. La Constitution {Espagnole] dit de manière claire dans son article 32 que le droit au mariage est de l'homme et de la femme. Il est évident que les rédacteurs quand ils l'ont écrit pensaient une institution qui avait comme protagonistes deux personnes de sexe différent.
Mais quitte à faire des interprétations, allons-y. Et il apparaît clair qu’un magistrat « de droite » ne signifie pas qu’il défend la différence à l’intérieur du mariage.
Que faut-il tirer de tout cela ?
Qu’il y a des évidences, surtout sur le terrain aussi essentiel que la complémentarité sexuelle, qui ont disparu. Il est pourtant logique de se rappeler que même aux époques où l’homosexualité était culturellement plus admise (ndt et nous avons vu qu’il fallait nuancer cette idée – cf Le mariage dans la Grèce antique ), dans l’antiquité classique, on n’a pas pensé au mariage gay.
Qu’on insiste aussi sur le fait que l’on perd l’un des fondements de la culture occidentale.
Tout cela est certain.
Mais le plus décisif c’est que ni la "droite" ni la gauche ne comprennent la valeur culturelle de la différence, et la complémentarité sexuelle qui soutient le mariage. Et ce ne sera pas en répétant des principes que l’on apportera les preuves. La principale réponse à notre culture qui est devenue androgyne et donc incapable d’une véritable paternité, c’est le témoignage. Il n’y a qu’une expérience positive de la capacité d'engendrer (donnant satisfaction tant avec des enfants qu’avec des personnalités bien structurées) qui fait la différence, qui permettra der remettre le mariage à sa place. Il se peut qu’il faille des siècles.

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(*) Le Tribunal Constitutionnel espagnol est constitué de 12 juges proposés par le Parlement espagnol (4 pour la chambre des députés et 4 pour le Sénat, qui doivent être choisis à la majorité des 3/5) ; 2 par le Gouvernement ; 2 par le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (en France le Conseil de la Magistrature ?). Ils sont nommés par le Roi. Ils sont élus pour 9 ans. Les membres sont renouvelés par tiers. Ils sont choisis parmi des juristes de compétence reconnue (magistrats, procureurs, professeurs, fonctionnaires, avocats) et sans limitation d’âge.