Dans six semaines, le Pape au Liban

Quel pays il trouvera. Grâce au site italien korazym.org, un panorama d'une mosaïque religieuse. Et sur Radio Vatican, une interviewe de l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Paul Matar (1/8/2012)

>>> Logo sur le site officiel:
www.lbpapalvisit.org
>>> Les cartes sont issues de ce site:
www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/liban.htm
>>> Pages spéciales et programme sur le site du Saint-Siège: www.vatican.va/...libano_fr.htm

 

Le pape au Liban. Quel pays il trouvera

Simone Baroncia
30 Juillet 2012
http://www.korazym.org/
(ma traduction)
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Du 14 au 16 Septembre, le pape Benoît XVI se rendra au Liban, qui a sur son territoire de nombreuses confessions religieuses, et où quatre patriarches catholiques ont leur résidence principale: les chefs de l'Eglise maronite, grecque, arménienne et syriaque, tandis que les Eglises chaldéenne et latine et sont représentées par des évêques: le Liban est le seul pays dans la région du Moyen-Orient, où chacun est libre de pratiquer sa propre religion. Les principales communautés religieuses sont deux: musulmans et chrétiens, et chaque groupe comprend chacun plusieurs sous-communautés. Les musulmans sont entre 50 et 65% tandis que les chrétiens entre 35 et 40%.

Pour cette raison, le père jésuite Samir Khalil Samir, soutient que le Liban est le seul des 22 pays arabes à ne pas être «musulman», mais plutôt une réalité un «bi-religieuse». La loi reconnaît officiellement 18 confessions: parmi les chrétiens, celles (1) maronite, (2) grec-orthodoxe, (3) grec-catholique (melkite), (4) apostolique arménienne (5) arméno-catholique, (6) syriaque-orthodoxe (7) syro-catholique, (8) protestante, (9) copte, (10) assyrienne (11) chaldéenne, et (12) catholique de rite latin. Parmi les musulmans, les communautés (13) sunnite (14) chiite (15) Ismaili, et ensuite les communautés (16) alaouite et (17) druze. Enfin, (18) la communauté juive.

En outre, le site internet a également été activé
http://www.lbpapalvisit.org .
Le Père Abdo Abou Kassem, directeur du Centre catholique d'information a annoncé qu'une salle de rédaction avait étéinstallée pour les journalistes: «C'est une grande opportunité pour nous d'accueillir le pape, un signe de paix. Nous espérons qu'il apporte la paix pour le Liban et le Moyen-Orient, en même temps que la force de résister, en tant que chrétiens au Liban et au Moyen-Orient».

Le voyage du pape intervient à un moment très important pour le contexte socio-politique de la région, dans la mesure où l'Egypte, la Syrie et l'Irak vivent des journée décisives pour leur avenir démocratique et où en Arabie Saoudite quelques 1.500.000 chrétiens ne peuvent disposer librement d'un lieu de culte. Ainsi, le voyage et les paroles du Pape sont très attendus, mais Pascal Gollnisch (ndt: il est le frère de Bruno Gollnisch, mais curieusement, sa notice wikipedia précise qu'il ne lui est pas lié politiquement!!), directeur général de l'«Oeuvre d'Orient», ne la considère pas comme la reddition des comptes entre chrétiens et musulmans, qui est une projection des fantômes de l'Occident: «Le pape rappelera certainement la mission des chrétiens pour construire une société juste avec toutes les personnes de bonne volonté, ce qui est tout autre chose: les chrétiens traduisent l'Evangile dans la société civile, l'éducation et la santé. Il rappellera également les liens qui unissent les deux rives de la Méditerranée, la visite du pape donnera un nouveau dynamisme à l'ensemble de la région. Enfin, la visite du pape invitera les chrétiens d'Orient à s'engager dans une nouvelle évangélisation dans l'Année de la Foi».

Et le primat de l'Eglise grecque-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, Ignace IV d'Antioche, a envoyé une lettre au pape Benoît XVI pour le remercier de sa visite au Liban:
«C'est avec une grande joie que nous avons appris la visite de Sa Sainteté , le Pape Benoît XVI ... Nous Vous accueillons dans la terre de notre Patriarcat d'Antioche, la ville où les chrétiens ont été appelés tels pour la première fois, annonçant la foi chrétienne au monde entier. Nous nous félicitons de la visite du Saint-Père au Liban, un pays très cher à nos cœurs. Dans la situation politique actuelle au Moyen-Orient, le Pape a confirmé sa visite pour confirmer la foi des chrétiens dans notre Moyen-Orient et pour annoncer au monde l'importance de cette région et l'importance de la présence des chrétiens, qui, par leur présence complétent cette merveilleuse mosaïque de religions monothéistes. Cette visite a une signification spéciale pour nous. Nous espérons qu'à travers Vous, nos paroles pourront atteindre le monde, en particulier l'Occident: notre peuple mérite de vivre de manière digne et prospère, ce pourquoi nous prions intensément et continuellement.
La Paix, Sainteté, ne peut pas être atteinte si à chaque rencontre mondiale, une voix haute et forte ne s'élève pas en faveur du Moyen-Orient. Et comme nous lisons dans la Bible que Dieu créa l'homme à Son image et à Sa ressemblance, nous demandons également au monde de tourner le regard vers leurs frères comme image de Dieu; et que cette ressemblance soit l'espoir pour un avenir pacifique. Enfin, je souhaite à Votre Sainteté de passer un bon séjour dans le pays du Liban, dans l'espoir que Votre visite pourra atteindre son but spirituel et terrestre».

Et le patriarche maronite Béchara Boutros Rahi a affirmé que «le printemps arabe ne peut exister sans un printemps du christianisme et que l'humanité ne peut pas avoir son printemps sans l'Evangile», discernant un extraordinaire affluxde personnes au Liban en raison de la crise syrienne.

Radio Vatican (résumé S. Izzo)

Le pape au Liban: une difficile mission de paix dans le coeur du Moyen-Orient
(Raffa)
Salvatore Izzo (AGI)
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«Chrétiens et musulmans, le peuple Libanais toutentier, sont heureux de recevoir le Saint-Père et nous nous préparons pour ce grand événement. Le Saint-Père est l'homme-clé qui peut donner de l'espérance, et non seulement au peuple libanais, mais à toutes les personnes du Moyen-Orient»
Alors que les préparatifs sont en cours à Beyrouth pour la visite de Benoît XVI, programmée dans un mois et demi, du 14 au 16 Septembre à l'archevêque
maronite de Beyrouth, Mgr Paul Matar, anticipe la signification de cet événement longuement attendu et préparé.
«Tous les Libanais - assure-t-il - aiment le pape, et se souviennent encore de la dernière visite de Jean-Paul II en 1997, qui fut un succès. Je suis aujourd'hui heureux de recevoir le pape, parce qu'ils ont besoin d'être confirmés dans l'espoir de la paix et non seulement pour le Liban mais pour toute la région».
«Tout le monde ici - dit le prélat à Radio Vatican - est inquiet de ce qui se passe au le Moyen-Orient et voudrait avoir l'espoir que des solutions peuvent être trouvées».
«La préparation de la visite s'est articulée à plusieurs niveaux: au niveau matériel, mais aussi moral et psychologique. Le gouvernement, avec tous les Libanais, essaie de maintenir une situation calme dans le pays et cherche à préparer une atmosphère de réconciliation fraternelle de façon à recevoir le pape comme un peuple uni...
Nous préparons également la visite du Pape à travers une campagne télévisée, qui débutera probablement à la fin Août, afin fe préparer chacun aux différents événements qui se dérouleronnt. Nous sommes sur la bonne voie».

On sait que l'occasion du voyage du pape est la publication de l'Exhortation Apostolique aux communautés du Moyen-Orient, fruit du Synode spécial qui s'est tenu à Rome. Mais en attendant, la situation de la zone est devenue encore plus confuse: au conflit israélo-palestinien et aux conséquences de la guerre en Irak se sont ajoutés les effets déstabilisateurs du 'printemps arabe' et en particulier de la crise en Syrie, un pays qui, depuis vingt ans exerçait une sorte de rôle de protection sur le Liban, garantissant de fait un équilibre entre les différentes composantes ethnico-religieuses après des années de guerre civile.

«Nous attendons le pape et nous attendons ce qu'il nous dira quant à l'avenir, quant à l'amitié avec nos frères musulmans, quant à la paix au Moyen-Orient. Nous sommes impatients de recevoir le message du pape»,affirme Mgr Matar. Pour notre part, assure-t-il au nom des communautés chrétiennes locales, également composées d'orthodoxes, arméniens, syriens, coptes et latins, «nous sommes sûrs d'être prêts à recevoir son message... La majorité de nos gens n'est pas fondamentaliste: les gens veulent vivre en paix et en amitié et je pense que le message du Pape confirmera justement cela».

Mgr Matar s'est exprimé (en français) au micro de Radio vatican.
L'intretien est à écouter ici: http://212.77.9.15/audiomp3/00327219.MP3