Deuxième jour du Pape au Liban

(15/9/2012)

Merci à Radio Vatican en français pour la rapidité avec laquelle ils ont mis en ligne les discours du saint-Père.

Construire la paix ensemble

Le Pape aux jeunes du Moyen-Orient

Pour vous aider, je vous rappelle les paroles de saint Paul aux Corinthiens :« Notre lettre c’est vous, une lettre écrite en vos cœurs, connue et lue par tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » . Vous pouvez être, vous aussi, chers amis, une lettre vivante du Christ. Cette lettre ne sera pas écrite sur du papier et avec un crayon. Elle sera le témoignage de votre vie et celui de votre foi. Ainsi, avec courage et enthousiasme, vous ferez comprendre autour de vous que Dieu veut le bonheur de tous sans distinction, et que les chrétiens sont ses serviteurs et ses témoins fidèles.
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Je voudrais saluer maintenant les jeunes musulmans qui sont avec nous ce soir. Je vous remercie pour votre présence qui est si importante. Vous êtes avec les jeunes chrétiens l’avenir de ce merveilleux pays et de l’ensemble du Moyen-Orient. Cherchez à le construire ensemble ! Et lorsque vous serez adultes, continuez de vivre la concorde dans l’unité avec les chrétiens. Car la beauté du Liban se trouve dans cette belle symbiose. Il faut que l’ensemble du Moyen-Orient, en vous regardant, comprenne que les musulmans et les chrétiens, l’Islam et la Chrétienté, peuvent vivre ensemble sans haine dans le respect des croyances de chacun pour bâtir ensemble une société libre et humaine.


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Béatitude, frères Évêques, chers amis,

« Que la grâce et la paix vous soient accordées en abondance par la véritable connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur » (2 P 1, 2). Le passage de la lettre de saint Pierre que nous avons entendu exprime bien le grand désir que je porte dans mon cœur depuis longtemps. Merci pour votre accueil chaleureux, merci de tout cœur pour votre présence si nombreuse ce soir ! Je remercie Sa Béatitude le Patriarche Bechara Boutros Raï pour ses paroles d’accueil, Mgr Georges Bou Jaoudé, Archevêque de Tripoli et président du Conseil pour l’apostolat des laïcs au Liban, et Mgr Elie Hadda, Archevêque de Sidon des Grecs melkites et vice président du même Conseil, ainsi que les deux jeunes qui m’ont salué en votre nom à tous. سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27) nous dit le Christ-Jésus.

Chers amis, vous vivez aujourd’hui dans cette partie du monde qui a vu la naissance de Jésus et le développement du christianisme. C’est un grand honneur ! Et c’est un appel à la fidélité, à l’amour de votre région et surtout à être des témoins et des messagers de la joie du Christ, car la foi transmise par les Apôtres conduit à la pleine liberté et à la joie, comme l’ont montré tant de saints et de bienheureux de ce pays. Leur message éclaire l’Église universelle. Il peut continuer à éclairer vos vies. Parmi les Apôtres et les saints, beaucoup ont vécu à des périodes troublées et leur foi a été la source de leur courage et de leur témoignage. Puisez dans leur exemple et dans leur intercession, l’inspiration et le soutien dont vous avez besoin !

Je connais les difficultés qui sont les vôtres dans la vie quotidienne, à cause du manque de stabilité et de sécurité, de la difficulté à trouver un travail ou encore du sentiment de solitude et de marginalisation. Dans un monde en continuel mouvement, vous êtes confrontés à de nombreux et graves défis. Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le « miel amer » de l’émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain. Il s’agit pour vous d’être des acteurs de l’avenir de votre pays, et de remplir votre rôle dans la société et dans l’Église.

Vous avez une place privilégiée dans mon cœu
r et dans l’Église tout entière car l’Église est toujours jeune ! L’Église vous fait confiance. Elle compte sur vous. Soyez jeunes dans l’Église ! Soyez jeunes avec l’Église ! L’Église a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité ! La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir. Cela est important et demande du temps. Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien ! Témoignez de la grandeur et de la dignité de votre corps qui « est pour le Seigneur » (1 Co 6, 13.b). Ayez la délicatesse et la droiture des cœurs purs ! À la suite du bienheureux Jean-Paul II, je vous redis moi aussi : « N’ayez pas peur. Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ ! ». La rencontre avec lui « donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (Deus caritas est, 1). En lui, vous trouverez la force et le courage pour avancer sur les chemins de votre vie, en surmontant les difficultés et la souffrance. En lui, vous trouverez la source de la joie. Le Christ vous dit : سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27). Là est la véritable révolution apportée par le Christ, celle de l’amour.

Les frustrations présentes ne doivent pas conduire à vous réfugier dans des mondes parallèles comme ceux, entre autres, des drogues de toutes sortes, ou celui de la tristesse de la pornographie. Quant aux réseaux sociaux, ils sont intéressants mais peuvent, avec grande facilité, vous entraîner à une dépendance et à la confusion entre le réel et le virtuel. Recherchez et vivez des relations riches d’amitié vraie et noble. Ayez des initiatives qui donnent du sens et des racines à votre existence en luttant contre la superficialité et la consommation facile !
Vous êtes soumis également à une autre tentation, celle de l’argent, cette idole tyrannique qui aveugle au point d’étouffer la personne et son cœur. Les exemples qui vous entourent ne sont pas toujours les meilleurs. Beaucoup oublient l’affirmation du Christ disant qu’on ne peut servir Dieu et l’argent (cf. Lc 16, 13). Recherchez de bons maîtres, des maîtres spirituels, qui sachent vous indiquer le chemin de la maturité en laissant l’illusoire, le clinquant et le mensonge.

Soyez les porteurs de l’amour du Christ ! Comment ? En vous tournant sans réserve vers Dieu, son Père, qui est la mesure de ce qui est juste, vrai et bon. Méditez la Parole de Dieu ! Découvrez l’intérêt et l’actualité de l’Évangile. Priez ! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2, 7). L’Année de la foi qui va débuter sera l’occasion de découvrir le trésor de la foi reçue au baptême. Vous pouvez approfondir son contenu grâce à l’étude du Catéchisme afin que votre foi soit vivante et vécue. Vous deviendrez alors pour les autres témoins de l’amour du Christ. En lui, tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Là est le testament de Jésus et le signe du chrétien. Là est la véritable révolution de l’amour !

Et donc, le Christ vous invite à faire comme lui, à accueillir sans réserve l’autre, même s’il est d’appartenance culturelle, religieuse, nationale différente. Lui faire une place, le respecter, être bon envers lui, rend toujours plus riche d’humanité et fort de la paix du Seigneur. Je sais que beaucoup parmi vous participent aux diverses activités promues par les paroisses, les écoles, les mouvements, les associations. Il est beau de s’engager avec et pour les autres. Vivre ensemble des moments d’amitié et de joie permet de résister aux germes de division, toujours à combattre ! La fraternité est une anticipation du ciel ! Et la vocation du disciple du Christ est d’être « levain » dans la pâte, comme l’affirmait saint Paul : « Un peu de levain fait lever toute la pâte » (Ga 5,9).
Soyez les messagers de l’Évangile de la vie et des valeurs de la vie. Résistez courageusement à tout ce qui la nie : l’avortement, la violence, le refus et le mépris de l’autre, l’injustice, la guerre. Vous répandrez ainsi la paix autour de vous. Est-ce que ce ne sont pas les « agents de paix » que nous admirons finalement le plus ? N’est-ce pas la paix ce bien précieux que toute l’humanité recherche ? N’est-ce pas un monde de paix qu’au plus profond nous voulons pour nous et pour les autres ? سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] a dit Jésus. Il a vaincu le mal non par un autre mal, mais en le prenant sur lui et en l’anéantissant sur la croix par l’amour vécu jusqu’au bout. Découvrir en vérité le pardon et la miséricorde de Dieu, permet toujours de repartir pour une nouvelle vie. Il n’est pas facile de pardonner. Mais le pardon de Dieu donne la force de la conversion, et la joie de pardonner à son tour. Le pardon et la réconciliation sont des chemins de paix, et ouvrent un avenir. Chers amis, beaucoup parmi vous se demandent certainement d’une façon plus ou moins consciente : Qu’est-ce que Dieu attend de moi ? Quel est son projet pour moi ? Ne voudrais-je pas annoncer au monde la grandeur de son amour par le sacerdoce, la vie consacrée ou le mariage ? Le Christ ne m’appellerait-il pas à le suivre de plus près ? Accueillez avec confiance ces questions. Prenez le temps d’y réfléchir et de demander la lumière. Répondez à l’invitation en vous offrant chaque jour à Celui qui vous appelle pour être de ses amis. Cherchez à suivre avec cœur et générosité le Christ qui, par amour, nous a rachetés et a donné sa vie pour chacun de nous. Vous connaîtrez une joie et une plénitude insoupçonnées ! Répondre à la vocation du Christ sur soi : c’est là le secret de la vraie paix.

J’ai signé hier l’Exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente. Cette lettre vous est aussi destinée, chers jeunes, comme à tout le peuple de Dieu. Lisez-la avec attention et méditez-la pour la mettre en pratique. Pour vous aider, je vous rappelle les paroles de saint Paul aux Corinthiens : « Notre lettre c’est vous, une lettre écrite en vos cœurs, connue et lue par tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre du Christ remise à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » (2 Co 3, 2-3). Vous pouvez être, vous aussi, chers amis, une lettre vivante du Christ. Cette lettre ne sera pas écrite sur du papier et avec un crayon. Elle sera le témoignage de votre vie et celui de votre foi. Ainsi, avec courage et enthousiasme, vous ferez comprendre autour de vous que Dieu veut le bonheur de tous sans distinction, et que les chrétiens sont ses serviteurs et ses témoins fidèles.

Jeunes libanais, vous êtes l’espérance et l’avenir de votre pays. Vous êtes le Liban, terre d’accueil, de convivialité, avec cette faculté inouïe d’adaptation. Et en ce moment, nous ne pouvons pas oublier ces millions de personnes qui composent la diaspora libanaise et qui maintiennent des liens solides avec leur pays d’origine. Jeunes du Liban, soyez accueillants et ouverts, comme le Christ vous le demande et comme votre pays vous l’enseigne.
Je voudrais saluer maintenant les jeunes musulmans qui sont avec nous ce soir. Je vous remercie pour votre présence qui est si importante. Vous êtes avec les jeunes chrétiens l’avenir de ce merveilleux pays et de l’ensemble du Moyen-Orient. Cherchez à le construire ensemble ! Et lorsque vous serez adultes, continuez de vivre la concorde dans l’unité avec les chrétiens. Car la beauté du Liban se trouve dans cette belle symbiose. Il faut que l’ensemble du Moyen-Orient, en vous regardant, comprenne que les musulmans et les chrétiens, l’Islam et la Chrétienté, peuvent vivre ensemble sans haine dans le respect des croyances de chacun pour bâtir ensemble une société libre et humaine.

J’ai appris également qu’il y a parmi nous des jeunes venus de Syrie. Je veux vous dire combien j’admire votre courage. Dites chez vous, à vos familles et à vos amis, que le Pape ne vous oublie pas. Dites autours de vous que le Pape est triste à cause de vos souffrances et de vos deuils. Il n’oublie pas la Syrie dans ses prières et ses préoccupations. Il n’oublie pas les Moyen-orientaux qui souffrent. Il est temps que musulmans et chrétiens s’unissent pour mettre fin à la violence et aux guerres
(ndlr: cette partie n'était pas prévue dans le discours distribué aux journalistes, et a été improvisée, avec beaucoup d'émotion, par le Saint-Père).

En terminant, tournons-nous vers Marie, la Mère du Seigneur, Notre-Dame du Liban. Du haut de la colline de Harissa, elle vous protège et vous accompagne, elle veille comme une mère sur tous les Libanais et sur tant de pèlerins, venant de tous les horizons pour lui confier leurs joies et leurs peines ! Ce soir, confions à la Vierge Marie et au bienheureux Jean-Paul II qui m’a précédé ici, vos vies, celles de tous les jeunes du Liban et des pays de la région, particulièrement ceux qui souffrent de la violence ou de la solitude, ceux qui ont besoin de réconfort. Que Dieu vous bénisse tous ! Et maintenant tous ensemble, nous la prions : السّلامُ عَلَيكِ يا مَرْيَم... [« Je vous salue Marie … »]

Une marée humaine à Bkerbé

A Bkerké, des milliers de jeunes attendent le pape

Bien avant l'arrivée du pape, prévue à 18 h (locale), des milliers de jeunes étaient déjà rassemblés au patriarcat maronite, à Bkerké, samedi 15 septembre 2012. (L'Orient le Jour)
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Bkerké, peu après 16 h. Des milliers de personnes sont déjà là, alors que le pape ne doit arriver qu’à 18 h. Des jeunes, venus en groupe, ou avec leur famille. Le tout dans une ambiance bon enfant, joyeuse, et patiente.
Temps fort de la visite papale au Liban, Benoît XVI rencontre ce soir au patriarcat maronite situé au nord de Beyrouth, des jeunes venus de tout le Moyen-orient. Dans la foule, sont présentes des délégations de chrétiens palestiniens, des chrétiens d'Egypte, de Chypre, de Jordanie, d'Irak et surtout de Syrie.
En attendant le pape, les jeunes se prêtent à une préparation spirituelle.

Rita, une jeune handicapée de l’organisation Sesobel est déjà installée au premier rang. Elle est tout sourire. Les organisateurs de cette rencontre entre le pape et les jeunes ont bien fait attention à faciliter l’accès des handicapés. Heureusement, car pour les autres, effectuer le court trajet de l’entrée de Bkerké à l’esplanade où arrivera le pape peut prendre les allures d’un parcours du combattant et durer plus d’une heure trente. Un parcours ralenti par les vérifications sécuritaires, et les différents goulots d’étranglement. Dans la foule, une jeune fille s’évanouit. Elle est immédiatement prise en charge par les jeunes de la Croix-Rouge.

Egalement déjà installée aux premiers rangs, une jeune femme de l’Opus Dei. "Je suis très heureuse d’être là, je vais être si proche du pape !", dit-elle, ravie. Benoît XVI, elle l’a déjà vu en Jordanie. Aujourd’hui, elle est très heureuse que le pape ait décidé de venir au Liban. "Cette visite est très importante. Pas seulement du point de vue religieux, mais aussi du point de vue politique et économique". Au dessus de l'estrade, un gigantesque chapelet fait de ballons s'élève dans le ciel.

Dans un coin, un groupe de sourds répète la danse qu’il va faire pour le pape, plus tard dans la soirée. Plus loin, la chorale donne de la voix. Sur la scène, un groupe danse et chante. Partout, de la musique, des chants religieux, un refrain, "Ahlan w sahlan bil baba" (bienvenue au pape) et les rires des jeunes.

Gestes symboliques d'hier

Les libanais se pressent pour acclamer le pape

Un pape trop blindé?
Marco Tosatti, La Stampa
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Trop blindée au début, la visite du Pape; tous les journaux libanais rapportent la frustration de nombreux citoyens qui auraient aimé voir au moins de loin, le Pape, et qui en ont été empêchés par des mesures de sécurité très strictes et sévères (1). Mais, évidemment, il est devenu clair aux responsables du Vatican, et à ceux locaux qu'un voyage étouffé par les mesures de sécurité équivalait à un voyage réduit de moitié, et aujourd'hui le scénario a complètement changé. Un communiqué publié par le palais présidentiel de Baabda a exhorté «tous les citoyens à se rassembler à partir de 8 heures le long de la route menant au palais présidentiel où passera la papamobile qui porte le grand hôte, pour saisir une image du pape et recevoir sa bénédiction».
Et les habitants de Beyrouth ne se le sont pas fait dire deux fois: comme le montrent les images, des milliers de Libanais ont afflué dans les rues en criant: «Pape, nous t'aimons» et en brandissant des drapeaux libanais et du Vatican. Tandis que le cortège approchait, la foule a commencé à pousser pour voir de plus près le Pape, qui a répondu en bénissant. Le cortège était escorté par la garde présidentielle à cheval, et précédée, à quelques mètres, de danseurs vêtus en costume traditionnel du Liban. Leur présence, y compris des enfants, à quelques mètres de la papamobile a été une concession extrême de la sécurité.

(1) C'est ce que rapportait en effet L'Orient le jour hier:

La mobilisation sécuritaire empêche la foule d’accompagner le premier trajet du pape

Sur la route Jounieh-Harissa, les fidèles, frustrés mais ravis, ont à peine entrevu le visage papal

Entretiens avec des musulmans et des chrétiens

De l'Agence ANSA

Accueil chaleureux pour le pape au palais présidentiel de Baabda
Le pape a rencontré les dirigeants musulmans libanais, musulmans et chrétiens, au palais présidentiel de Baabda à Beyrouth. Le Grand Mufti, Cheikh Mohammed Rachid Kabbani, représentant des musulmans sunnites, nommé par le gouvernement, a remis au début une lettre de bienvenue au pape. Auparavant, le pape avait rencontré le président Michel Sleiman, catholique maronite, le président du Parlement Nabih Berri, un musulman chiite, et le Premier ministre Najib Mikati, un musulman sunnite.
Arrivant au palais présidentiel, le souverain pontife a parcouru la colline de Baabda, où se dresse le palais, à bord de la papamobile, saluant une foule en liesse où l'on remarquait des femmes voilées et même le tchador noir des chiites. Le pape, escorté par la garde présidentielle à cheval avec les drapeaux du Vatican et du Liban, a été accueilli à son arrivée par une danse arabe d'hommes et d'enfants en costume traditionnel.
(ANSA)
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De son côté, l'Agence TMNews rapporte:

Il a été fait référence au film «L'innocence des musulmans» lors de l'entrevue, qui a eu lieu ce matin entre le pape et plusieurs chefs religieux musulmans.
Après la rencontre avec les plus hauts responsables de l'Etat, et avant un discours étendu aux représentants du monde politique, diplomatique, intellectuel et religieux du Liban, ce matin, au palais présidentiel de Baadba, le pape a rencontré les leaders des communautés musulmanes (sunnites, chiites, druzes et alaouites). A la rencontre assistaient également le patriarche maronite Bechera Rai, le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, le nonce apostolique Gabriele Caccia et le cardinal président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux Jean-Louis Tauran.

En particulier, le Mufti sunnite Rachid Mohammad Kabbani - absent hier lors de la cérémonie d'accueil à l'aéroport, car, a-t-il expliqué, occupé à la prière - a donné au pape un message de cinq pages. «Chaque attaque à chaque chrétien est une attaque contre l'islam», lit-on dans le texte, rapporté par la presse libanaise. «Les chrétiens et les musulmans dans un pays ont les mêmes droits et les mêmes devoirs».
Le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, a ensuite exprimé au cours d'un briefing son appréciation des paroles prononcées par le cheikh lors de l'entrevue avec le pape, en notant, en particulier, trois points abordés par le représentant Musulman: l'importance que les chrétiens restent au Moyen-Orient; la nécessité de passer de la coexistence à la communion entre les religions (ce dernier concept est exprimé par Benoît XVI et approuvé par Kabbani), et - en référence au film américain qui se moque du prophète Mahomet et qui a déclenché des protestations dans le monde musulman - un «merci» pour la condamnation que le Vatican a faite il y a quelques jours pour les initiatives qui offensent symboles religieux.

Si nous voulons la paix, défendons la vie

Extraordinaire discours du Saint-Père devant les autorités civiles et religieuses. Pour moi, l'un des plus beaux et le plus émouvant du Pontificat.
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« Salàmi ō-tīkum » (Jn 14, 27) ! C’est avec cette parole du Christ Jésus que je désire vous saluer et vous remercier de votre accueil et de votre présence. Je vous remercie, Monsieur le Président, non seulement pour vos paroles cordiales mais aussi pour avoir permis cette rencontre. Avec vous, je viens de planter un cèdre du Liban, symbole de votre beau pays. En voyant cet arbrisseau et les soins qu’il demandera pour se fortifier jusqu’à étendre ses branches majestueuses, j’ai pensé à votre pays et à sa destinée, aux Libanais et à leurs espérances, à toutes les personnes de cette Région du monde qui semble connaître les douleurs d’un enfantement sans fin. J’ai alors demandé à Dieu de vous bénir, de bénir le Liban et de bénir tous les habitants de cette Région qui a vu naître de grandes religions et de nobles cultures. Pourquoi Dieu a-t-il choisi cette Région ? Pourquoi vit-elle dans la tourmente ? Dieu l’a choisie, me semble-t-il, afin qu’elle soit exemplaire, afin qu’elle témoigne à la face du monde la possibilité qu’a l’homme de vivre concrètement son désir de paix et de réconciliation ! Cette aspiration est inscrite depuis toujours dans le plan de Dieu, qui l’a imprimée dans le cœur de l’homme. C’est de la paix que je désire vous entretenir car Jésus a dit : « Salàmi ō-tīkum ».

Un pays est avant tout riche des personnes qui vivent en son sein. De chacune d’elles et de toutes ensemble dépend son avenir et sa capacité à s’engager pour la paix. Un tel engagement ne sera possible que dans une société unie. Cependant, l’unité n’est pas l’uniformité. La cohésion de la société est assurée par le respect constant de la dignité de chaque personne et la participation responsable de chacune selon ses capacités en engageant ce qu’il y a de meilleur en elle. Afin d’assurer le dynamisme nécessaire pour construire et consolider la paix, il faut inlassablement revenir aux fondements de l’être humain. La dignité de l’homme est inséparable du caractère sacré de la vie donnée par le Créateur.
Dans le dessein de Dieu, chaque personne est unique et irremplaçable. Elle vient au monde dans une famille, qui est son premier lieu d’humanisation, et surtout la première éducatrice à la paix. Pour construire la paix, notre attention doit donc se porter vers la famille afin de faciliter sa tâche, pour ainsi la soutenir et donc promouvoir partout une culture de la vie. L’efficacité de l’engagement pour la paix dépend de la conception que le monde peut avoir de la vie humaine. Si nous voulons la paix, défendons la vie ! Cette logique disqualifie non seulement la guerre et les actes terroristes, mais aussi toute atteinte à la vie de l’être humain, créature voulue par Dieu. L’indifférence ou la négation de ce qui constitue la véritable nature de l’homme empêchent le respect de cette grammaire qu’est la loi naturelle inscrite dans le cœur humain (cf. Message pour la Journée mondiale de la paix 2007, n. 3). La grandeur et la raison d’être de toute personne ne se trouvent qu’en Dieu. Ainsi, la reconnaissance inconditionnelle de la dignité de tout être humain, de chacun de nous, et celle du caractère sacré de la vie impliquent la responsabilité de tous devant Dieu. Nous devons donc unir nos efforts pour développer une saine anthropologie qui intègre l’unité de la personne. Sans elle, il n’est pas possible de construire la paix véritable.

Pour être plus évidentes dans les pays qui connaissent des conflits armés - ces guerres pleines de vanités et d’horreurs -, les atteintes à l’intégrité et à la vie des personnes existent aussi dans d’autres pays. Le chômage, la pauvreté, la corruption, les diverses addictions, l’exploitation, les trafics de toutes sortes et le terrorisme entraînent, avec la souffrance inacceptable de ceux qui en sont victimes, un affaiblissement du potentiel humain.
La logique économique et financière veut sans cesse nous imposer son joug et faire primer l’avoir sur l’être ! Mais la perte de chaque vie humaine est une perte pour l’humanité entière. Celle-ci est une grande famille dont nous sommes tous responsables.
Certaines idéologies, en remettant en cause de façon directe ou indirecte, ou même légale, la valeur inaliénable de toute personne et le fondement naturel de la famille, sapent les bases de la société. Nous devons être conscients de ces atteintes à l’édification et à l’harmonie du vivre ensemble. Seule une solidarité effective constitue l’antidote à tout cela. Solidarité pour rejeter ce qui fait obstacle au respect de tout être humain, solidarité pour soutenir les politiques et les initiatives qui œuvrent en vue d’unir les peuples de façon honnête et juste. Il est beau de voir les actions de collaboration et de vrai dialogue qui construisent une nouvelle manière de vivre ensemble. Une meilleure qualité de vie et de développement intégral n’est possible que dans le partage des richesses et des compétences, en respectant l’identité de chacun. Mais un tel mode de vie convivial, serein et dynamique ne peut exister sans la confiance en l’autre, quel qu’il soit. Aujourd’hui, les différences culturelles, sociales, religieuses, doivent aboutir à vivre un nouveau type de fraternité, où justement ce qui unit est le sens commun de la grandeur de toute personne, et le don qu’elle est à elle-même, aux autres et à l’humanité. Là se trouve la voie de la paix ! Là est l’engagement qui nous est demandé ! Là est l’orientation qui doit présider aux choix politiques et économiques, à chaque niveau et à l’échelle planétaire !

Pour ouvrir aux générations de demain un avenir de paix, la première tâche est donc celle d’éduquer à la paix pour construire une culture de paix. L’éducation, dans la famille ou à l’école, doit être avant tout l’éducation aux valeurs spirituelles qui donnent à la transmission du savoir et des traditions d’une culture, leur sens et leur force. L’esprit humain a le goût inné du beau, du bien et du vrai. C’est le sceau du divin, la marque de Dieu en lui ! De cette aspiration universelle découle une conception morale ferme et juste, qui place toujours la personne au centre. Mais c’est seulement librement que l’homme peut se tourner vers le bien, car « la dignité de l’homme exige de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, personnellement, c’est-à-dire mû et déterminé de l’intérieur, et non sous l’effet de poussées intérieures aveugles ou d’une contrainte purement extérieure » (Gaudium et spes, 17). La tâche de l’éducation est d’accompagner la maturation de la capacité à faire des choix libres et justes, qui peuvent aller à contre-courant des opinions répandues, des modes, des idéologies politiques et religieuses. L’établissement d’une culture de paix est à ce prix ! Il faut évidemment bannir la violence verbale ou physique. Elle est toujours une atteinte à la dignité humaine, celle de l’auteur comme celle de la victime. Par ailleurs, en valorisant les œuvres pacifiques et leur rayonnement pour le bien commun, on crée aussi l’intérêt pour la paix. Comme en témoigne l’histoire, de tels gestes de paix ont un rôle considérable dans la vie sociale, nationale et internationale. L’éducation à la paix formera ainsi des hommes et des femmes généreux et droits, attentifs à tous, et particulièrement aux personnes les plus faibles. Pensées de paix, paroles de paix et gestes de paix créent une atmosphère de respect, d’honnêteté et de cordialité, où les fautes et les offenses peuvent être reconnues en vérité pour avancer ensemble vers la réconciliation. Que les hommes d’État et les responsables religieux y réfléchissent !

Nous devons être bien conscients que le mal n’est pas une force anonyme qui agit dans le monde de façon impersonnelle ou déterministe. Le mal, le démon, passe par la liberté humaine, par l’usage de notre liberté. Il cherche un allié, l’homme. Le mal a besoin de lui pour se déployer. C’est ainsi qu’ayant offensé le 1er commandement, l’amour de Dieu, il en vient à pervertir le second, l’amour du prochain. Avec lui, l’amour du prochain disparaît au profit du mensonge et de l’envie, de la haine et de la mort. Mais il est possible de ne pas se laisser vaincre par le mal et d’être vainqueur du mal par le bien (cf. Rm 12, 21). C’est à cette conversion du cœur que nous sommes appelés. Sans elle, les ‘libérations’ humaines si désirées déçoivent car elles se meuvent dans l’espace réduit concédé par l’étroitesse d’esprit de l’homme, sa dureté, ses intolérances, ses favoritismes, ses désirs de revanche et ses pulsions de mort. La transformation en profondeur de l’esprit et du cœur est nécessaire pour retrouver une certaine clairvoyance et une certaine impartialité, le sens profond de la justice et celui du bien commun. Un regard nouveau et plus libre rendra capable d’analyser et de remettre en cause des systèmes humains qui conduisent à des impasses, afin d’avancer en tenant compte du passé pour ne plus le répéter avec ses effets dévastateurs. Cette conversion demandée est exaltante car elle ouvre des possibilités en faisant appel aux ressources innombrables qui habitent le cœur de tant d’hommes et de femmes désireux de vivre en paix et prêts à s’engager pour la paix. Or elle est particulièrement exigeante : il s’agit de dire non à la vengeance, de reconnaître ses torts, d’accepter les excuses sans les rechercher, et enfin de pardonner. Car seul le pardon donné et reçu pose les fondements durables de la réconciliation et de la paix pour tous (cf. Rm 12, 16b. 18).

Alors seulement peut croître la bonne entente entre les cultures et les religions, la considération sans condescendance des unes pour les autres et le respect des droits de chacune. Au Liban, la Chrétienté et l’Islam habitent le même espace depuis des siècles. Il n’est pas rare de voir dans la même famille les deux religions. Si dans une même famille cela est possible, pourquoi cela ne le serait-il pas au niveau de l’ensemble de la société ? La spécificité du Moyen-Orient se trouve dans le mélange séculaire de composantes diverses. Certes, elles se sont combattues, hélas aussi ! Une société plurielle n’existe qu’à cause du respect réciproque, du désir de connaître l’autre et du dialogue continu.
Ce dialogue entre les hommes n’est possible que dans la conscience qu’il existe des valeurs communes à toutes les grandes cultures, parce qu’elles sont enracinées dans la nature de la personne humaine. Ces valeurs qui sont comme un substrat, expriment les traits authentiques et caractéristiques de l’humanité. Elles appartiennent aux droits de tout être humain. Dans l’affirmation de leur existence, les différentes religions apportent une contribution décisive. N’oublions pas que la liberté religieuse est le droit fondamental dont dépendent beaucoup d’autres. Professer et vivre librement sa religion sans mettre en danger sa vie et sa liberté doit être possible à quiconque. La perte ou l’affaiblissement de cette liberté prive la personne du droit sacré à une vie intègre sur le plan spirituel. La soi-disant tolérance n’élimine pas les discriminations, parfois elle les conforte même. Et sans l’ouverture au transcendant qui permet de trouver des réponses aux interrogations de son cœur sur le sens de la vie et sur la manière de vivre de façon morale, l’homme devient incapable d’agir selon la justice et de s’engager pour la paix. La liberté religieuse a une dimension sociale et politique indispensable à la paix ! Elle promeut une coexistence et une vie harmonieuses par l’engagement commun au service de nobles causes et par la recherche de la vérité qui ne s’impose pas par la violence mais par « la force de la vérité elle-même » (Dignitatis humanae, 1), cette Vérité qui est en Dieu. Car la croyance vécue conduit invariablement à l’amour. La croyance authentique ne peut pas conduire à la mort. L’artisan de paix est humble et juste. Les croyants ont donc aujourd’hui un rôle essentiel, celui de témoigner de la paix qui vient de Dieu et qui est un don fait à tous dans la vie personnelle, familiale, sociale, politique et économique (cf. Mt 5, 9 ; He 12, 14). L’inaction des hommes de bien ne doit pas permettre au mal de triompher. Il est pire encore de ne rien faire.
Ces quelques réflexions sur la paix, la société, la dignité de la personne, sur les valeurs de la famille et de la vie, sur le dialogue et la solidarité ne peuvent demeurer de simples idéaux énoncés. Ils peuvent et doivent être vécus. Nous sommes au Liban et c’est ici qu’ils doivent être vécus. Le Liban est appelé, maintenant plus que jamais, à être un exemple. Politiques, diplomates, religieux, hommes et femmes du monde de la culture, je vous invite donc à témoigner avec courage, à temps et à contretemps autour de vous, que Dieu veut la paix, que Dieu nous confie la paix. « Salàmi ō-tīkum » (Jn 14, 27) nous dit le Christ ! Que Dieu vous bénisse ! Merci !

En papamobile dans les rues de Beyrouth

Benoît, le prophète désarmé

Un voyage semé d'embûches, mais le pape est déterminé à donner un espoir de paix
Giacomo Galeazzi (Vatican Insider)

«Je suis ici comme pèlerin de paix, ami de tous».
Benoît XVI entre sur la pointe des pieds dans le Moyen-Orient en feu: il sait que chaque étape peut être une pierre d'achoppement. Dans la rue sont rangés les chars, les élèves des écoles catholiques et les scouts en uniforme pour saluer le cortège papal hyper blindé, tandis qu'à son passage, on voit des femmes enveloppées de châles noirs et des hommes avec des barbes. Depuis le nord du Liban arrivent des éclairs de mort, l'atmosphère est un silence irréel. Le pape marche avec une canne, mais sa ligne de conduite est sûre. Il tend la main au «printemps arabe», condamne le fondamentalisme qui falsifie les religions, exhorte les chrétiens assiégés par la marée islamiste à «ne pas avoir peur» et à rester dans leur terre, rejette comme «péché grave» le commerce des armes qui alimente le bains sang en Syrie.

L'incident diplomatique qui menace à chaque étape du blitz libanais et se matérialise dans la cathédrale melkite de Harissa quand aux mots de Joseph Ratzinger («dans le contexte difficile et douloureux d'aujourd'hui, il faut redécouvrir l'essence de la foi et le pardon qui gagne sur Vengeance») s'oppose la propagande du Patriarche Gregorios III Lahame: «La reconnaissance d'un Etat palestinien est le bien le plus précieux que le monde arabe peut obtenir». Quelques heures avant d'atterrir au Liban, le Pape avait parlé aux journalistes, croisant l'actualité du conflit syrien et des soulèvements dans les pays arabes pour le film sur Mahomet.

C'est l'un des voyages les plus difficiles de son pontificat, à la fois pour les déchirement contingents et historiques au Moyen-Orient et l'architecture complexe de religions et d'ethnies qui caractérise le pays des cèdres. Au milieu d'anniversaires «terribles», le 11 Septembre et le massacre de Sabra et Chatila. «Personne ne m'a conseillé de renoncer à cette visite, et je n'ai jamais pensé le faire, plus la situation est compliquée, plus il st nécessaire de donner de l'espoir pour la paix», assure Ratzinger.

La Syrie est le spectre de centaines de milliers de réfugiés. Au lieu d'armes, «importons de la créativité pour rendre visible le respect mutuel». Nous avons besoin d'éducation, de projets concrets, d'aide matérielle. La «nouvelle identité arabe» doit impliquer « le renouveau millénaire de l'ensemble des chrétiens et des Arabes qui ne peuvent pas ne pas vivre ensemble». Les révolutions en acte sont un «cri de liberté», mais elles doivent «répondre au dialogue et non à la domination de l'un contre l'autre».
La lutte contre les dictateurs est l'expression d'une «jeunesse formée culturellement et professionnellement» qui «souhaitent participer davantage à la vie sociale», et le printemps arabe est «une chose très positive et saluée comme telle, aussi par les chrétiens».


En dépit des risques, inhérents à toute révolte, de sombrer dans "la haine et à la violence".
A la sortie de chaque rencontre ou cérémonie, il y a un vide angoissant. Pour les fidèles, se rapprocher du Pape est une entreprise. Un cordon de soldats les maintient partout à distance. Mais le message atteindra quand même les nouvelles catacombes. «Un prophète n'a pas d'armes, n'a pas de politique, et la présence de Benoît XVI tient beaucoup dans le fait d'être là», a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

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Il est arrivé serein et souriant, et surtout tranquille. Benoît XVI a 85 ans, et chaque déplacement est un effort.
Dans de nombreux endroits, on disait que la visite allait être reportée en raison des incidents de ces dernières heures, mais le Vatican et le pape n'ont jamais voulu remettre en question le voyage, pour lui il était trop important de venir ici.
Il dépassé l'âge de Jean-Paul II, mais il se rend aussi dans les endroits les plus chauds du monde, il se déplace avec une relative aisance et il apparaît évident qu'il n'a peur ni de l'effort ni du risque. Il se considére comme un pèlerin de paix et son message ici au Liban est d'encourager les chrétiens à rester. Il y a eu récemment un exode massif des chrétiens du Moyen-Orient, Benoît XVI veut les inviter à faire preuve de courage sans abandonner la terre où le christianisme est né, à l'heure où le fondamentalisme islamique est de plus en plus envahissant.
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