Images de Noël 2012
Le Saint-Père, du 24 au 26 décembre (27/12/2012)
Tous les discours et homélies (et la très belle image ci-dessus) ont été immédiatement disponibles en français sur le site du Vatican: http://www.vatican.va/liturgical_year/christmas/2012/christmas12_fr.html
J'ai choisi de traduire l'éditorial de Giulio Albanese dans l'Avvenire, qui me semble un beau résumé et une bonne introduction à la lecture de l'homélie du 24 et du discours urbi et orbi du lendemain.
Les photos sont choisies parmi celles patiemment rassemblées par Gloria: http://freeforumzone.leonardo.it .
Regard sur le monde blessé
La vraie gloire
http://www.avvenire.it
Dans un moment si délicat de l'histoire humaine, marqué par de profondes inégalités sociales et économiques, Benoît XVI a trouvé, dans ces jours, les mots justes pour réconforter les hommes et les femmes de bonne volonté, quelle que soit la latitude sous laquelle ils vivent.
Ses interventions au cours des fêtes de la Nativité ont eu pour fil conducteur le thème de la paix. Tant dans son homélie lors de la messe de la veillée de Noël dans la basilique Saint-Pierre, que dans le traditionnel message à l'occasion de la bénédiction Urbi et Orbi le 25 Décembre, le Pape a réitéré sa pensée, exprimant sa préoccupation, afin que les communautés chrétiennes, et plus généralement, la société civile à l'échelle planétaire, soient conscientes de l'importance de participer activement à la construction du bien commun, dans le respect de la valeur positive de la vie. Il s'agit d'une tâche à laquelle nous sommes tous engagés à la première personne, au niveau de l'éducation, de la promotion d'une culture inspirée à la doctrine sociale chrétienne de l'Eglise, et donc à l'Évangile. En d'autres termes, il est possible que « les épées soient transformées en socs (cf. Is 2, 4)» et, «qu’à la place des armements pour la guerre succède de l’aide pour ceux qui souffrent », mais à la condition que les gens sont éclairés par la grâce de Dieu et que les organismes d'éducation jouent leur rôle, en aidant à comprendre l'absurdité de la violence sous toutes leurs formes.
Un discours théologique et pastoral, que celui du Saint-Père, décliné en tenant compte des différents scénarios qui caractérisent la scène internationale. «Non», tout d'abord, à la violence au nom de Dieu, comme, malheureusement, pour la troisième année consécutive, cela s'est passé à Noël dans deux églises du nord du Nigeria, où 12 chrétiens ont été tués, mais «non» aussi à l'absence de Dieu: «Là où on ne rend pas gloire à Dieu, là où Dieu est oublié ou même renié, il n’y pas non plus de paix... Si dans l’histoire un certain usage inapproprié de la religion est incontestable, il n’est pourtant pas vrai que le « non » à Dieu rétablirait la paix». Ces deux remarques de Benoît XVI sont extrêmement important, car elles représentent un dépassement de nombreux clichés ou de certaines banalisations sur le sens attribué à la paix, qui se trouve ainsi détaché de préjugés idéologiques, de queque couleur ou origine qu'il ils soient.
Eclairants étaient également les références aux zones de crise à l'échelle mondiale: de la Syrie à la Terre Sainte, du Mali au Kenya, au Nigeria ... Le Pape, à l'épreuve des faits démontre qu'il est la seule voix - on pourrait dire le seul «homme d'Etat» - sur la scène mondiale contemporaine en mesure d'indiquer le chemin de la rédemption. D'autre part, comme il l'a souligné dans le récent Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2013 «de plus en plus de secteurs de l’opinion publique sont touchés par les idéologies du libéralisme radical et de la technocratie qui leur instillent la conviction selon laquelle la croissance économique est à obtenir aussi au prix de l’érosion de la fonction sociale de l’État et des réseaux de solidarité de la société civile, ainsi que des droits et des devoirs sociaux» (ici, §4).
Il ne fait aucun doute, en effet, que la plupart des conflits dans le monde sont causés par des situations d'exploitation, mais aussi par l'absence de scrupules de ceux qui visent toujours et à tout prix à maximiser leurs profits. En 2012 il y a eu une augmentation significative des conflits, notamment en Afrique, un continent où les sources d'énergie et les nombreuses autres richesses du sous-sol sont un facteur paradoxalement très déstabilisant pour les populations locales, qui souffrent déjà de la faim et des pandémies.
Le pape a également lancé un appel en faveur de tous les réfugiés, «Lorsque nous rejetons les réfugiés et les immigrants, n'est-ce pas Dieu lui-même qui est rejeté par nous?». Preuve qu'en cette période de crise anthropologique et culturelle (il n'y a pas seulement la crise des marchés) où le nationalisme semble reprendre la main en Europe, le commandement de l'amour ne peut pas être mal compris ou ignoré.
Giulio Albanese