Les mystères de la conscience d'un traître.

Qu'a pu penser le Saint-Père de la trahison de son serviteur? Monique T. a trouvé une réponse dans son ouvrage "Discerner et agir". (10/10/2012)

"Discerner et agir", ed. Parole et Silence

Imaginons qu'un homme trahisse celui qu'il est censé servir et auquel il doit sa position avantageuse. Il trahit un homme d'une grande noblesse d'âme, qui lui fait entièrement confiance depuis des années et le traite avec une bonté paternelle. Devant ses juges, le traître prétend l'avoir trahi par amour, avec la conviction subjective d'avoir bien agi.
Qu'aurait pensé le Cardinal Ratzinger d'un tel cas?
Lisons ce qu'il écrivait il y a plusieurs années.
Monique T.

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(Extraits du livre du Cardinal Ratzinger: Discerner et agir. Communio. Ed.Parole et Silence, pages 188 à 206).

« Je sais en toute certitude que quelque chose ne va pas dans la théorie de la puissance justificatrice de la conscience subjective ou, autrement dit, qu'un certain concept de la conscience, conduisant à de tels résultats, est faux. Le "fait" subjectif d'être fermement convaincu, ainsi que l'absence de doutes et de scrupules qui en résulte, ne justifient pas l'homme».
« Qui assimile la conscience à une conviction superficielle, l'identifie à une apparence de sûreté rationnelle fruit de l'auto-justification, du conformisme ou de l'indolence. La notion de conscience est rabaissée à un mécanisme d'excuse, alors qu'elle représente la transparence de la personne face au divin et donc, la dignité et la grandeur de l'homme. La réduction de la conscience à une certitude subjective signe la disparition de la vérité».
« La conscience, c'est l'abolition de la subjectivité pure par le contact de l'homme intérieur avec la vérité divine».