Quand LCP s'en prend grossièrement au Pape

La Chaine parlementaire multi-rediffuse un documentaire d'Arte, scandaleusement diffamatoire sur Benoît XVI "Que veut le Pape"? Qu'attend la CEF pour réagir? Information reprise par le Salon Beige. Compléments et retours en arrière (20/7/2012)

>>> Voir ici: http://www.arte.tv/fr/Que-veut-le-Pape...

Lu sur le Salon beige

http://lesalonbeige.blogs.com
Emission sur le Pape : La Chaîne Parlementaire a oublié d'inviter des catholiques fidèles au Pape

LCP - La Chaîne Parlementaire - est financée avec vos impôts, comme France 2 et sa série Inquisitio. C'est à un grand moment de journalisme d'Etat que les téléspectateurs ont pu assister avec l'émission "Que veut le Pape". Pendant plus d'une heure, ce sont les habituelles attaques contre Benoît XVI qui ont été formulées.

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Le lendemain, le même Salon beige faisait état de la réponse de Gérard Leclerc, directeur de LCP, aux protestations de téléspectateurs.

"Le documentaire que nous avons diffusé a été réalisé par un documentariste qui n'appartient pas à LCP, mais dont l'œuvre a été diffusée et saluée par la presse. Je comprends que vous ne partagiez pas son regard, et je suis désolé que vous ayez été choqué. Mais nous touchons au principe de la liberté du créateur, sur un document, je le répète qui a reçu de très bonnes critiques. Nous continueront à veiller sur LCP au pluralisme des points de vue."

Ce serait bien d'arrêter de se payer notre tête avec le grotesque argument de la création artistique, des "bonnes critiques" (de qui???) et de la liberté d'expression.

La chaîne Public Sénat, associée à La Chaîne Parlementaire (les deux émettent en alternance sur le même canal) a été dirigée de 2000 (date de sa fondation, donc sous Jospin) à 2009 par JP Elkabbach, l'innamovible commentateur d'Europe 1 au CV interminable. Quant à LCP, son directeur est un ex d'Europe 1 - lui aussi! -, Gérard Leclerc, lié à la station par des liens familiaux, comme en témoigne sa bio sur Wikipedia, et où l'avait précédé Ivan Levaï.
Tout ce beau monde (qui a fait main basse, en toute discrétion, sur le "service public", et qui s'y vautre) s'intéresse de très près à l'Eglise catholique, plus spécialement au Pape, encore plus spécialement à Benoît XVI... et ce n'est pas un intérêt bienveillant.

Retour en arrière
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En fèvrier 2010, la chaîne Public Sénat diffusait une émission dont l'invité était Jacques Attali (grand spécialiste de la papauté, comme chacun sait!), dans la série "Conversation d'avenir".
J'en avais parlé ici, sous le titre L'Encyclique de Monsieur Attali: benoit-et-moi.fr/2010-I/
Relisant deux ans après la présentation de l'émission sur le site, je ne peux m'empêcher d'y voir un écho troublant dans les récentes vicissitudes de l'IOR:

L'Etat de la Cité du Vatican est internationalement reconnu et indépendant. Il est le petit Etat du monde. Comment évoluera sa doctrine face aux évolutions de la société ? Comment fera-t-il face à la menace de déchristianisation ? Va-t-on vers un retour de l'esprit missionnaire ? L'ordination des femmes ? Peut-on imaginer une Italie déchristianisée et progressiste, en rupture avec le Vatican ? A l'avenir, ce dernier cherchera-t-il à se rapprocher ou à défier les grandes institutions internationales, ONU, FMI , Banque Mondiale ?

A la même époque, l'omniprésent et omniscient Elkabbach arbitrait, sur la même chaîne un débat à sa façon, intitulé "Avec ou sans Dieu" (cf. http://www.publicsenat.fr), avec comme invité Philippe Levillain (qui avait osé prétendre, et il l'a répété dans le Figaro, que Benoît XVI avait été élu sous les huées, accusation dont je crois avoir fait justice ici: "L'insupportable mensonge", benoit-et-moi.fr/2012(II)) et, ô surprise... Hans Kung!

Quant au documentaire qui est en train de passer en multi-diffusion ces jours-ci "Que veut le pape?", c'est en réalité une rediffusion. Il a été réalisé en 2010 pour Arte , elle aussi une chaîne du service public, que certains naïfs considèrent comme une référence de qualité.
Et il est repassé très récemment toujours sur LCP (je l'avais enregistré alors, mais je ne parviens pas à retrouver la date...).
Cette insistance dans la re-re-re-diffusion a quelque chose de suspect, même si ces chaînes ont une audience hyper-confidentielle: on aimerait d'ailleurs beaucoup en savoir plus, et notamment la "part de marché" et le coût pour le contribuable, et surtout, les processus de nomination-cooptation des collaborateurs - probablement pas par "CV anonyme"!!
Le documentaire est d'une honteuse nullité (c'est bien une honte, car quand on connaît aussi peu un sujet, on n'a pas l'impudence de l'étaler) , et quiconque suit, même d'assez loin, le Pontificat, en est convaincu dès la première minute, avec la description de la première apparition de Benoît XVI à la Loge des Bénédictions, le 19 avril 2005 "un vieil homme qui n'avait pas l'air de bien savoir ce qu'il faisait là".
Mais qu'importe, ce n'est pas à ce public-là que ce navet s'adresse. Et le mal est fait, comme l'écrit mon amie Monique T, dans son commentaire sur le Salon Beige:

La liberté d'expression à sens unique, confisquée par un seul clan, c'est le propre des pays totalitaires. Laisser se répandre sur la religion chrétienne et sur l'Eglise des calomnies continuelles c'est faire de la nouvelle évangélisation une mission impossible. Avant d'entreprendre toute action il faudrait que les chrétiens (spécialement les évêques) exigent la liberté d'expression pour eux aussi. Est-il normal qu'au cours d'une émission sur l'Eglise on n'interroge JAMAIS un évêque? Seuls les dissidents plus ou moins hérétiques ont la parole.

Présentation sur le site d'Arte

Que veut le Pape ?
Comment Benoît XVI a entrepris de restaurer la puissance perdue de l'Église sur une ligne ultraconservatrice.
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Levée de l'excommunication des évêques intégristes, critique de l'islam à Ratisbonne, béatification de Pie XII, réhabilitation de la messe en latin, sortie contre le préservatif... Comment interpréter les prises de position de Benoît XVI ? Les réalisateurs ont pu pénétrer au sein du Vatican, rencontrer des hommes très proches du pape et des témoins clés de son histoire tel le théologien Hans Küng. Leur enquête décrit la nouvelle stratégie de l'Église catholique, sous la houlette de Benoît XVI. On le croyait simple pape de transition, dans la droite ligne de Jean-Paul II dont il fut le conseiller pendant vingt ans : il a en fait un agenda et un projet bien à lui. On le pensait gaffeur, mauvais communicant ; il applique un programme avec des méthodes nouvelles.

Quitte à choquer l'opinion publique, voire certains catholiques. Son but ? Restaurer la puissance perdue de l'Église, défendre un Occident chrétien, lutter contre la laïcisation du monde et peser sur les sociétés. Pour cela, il ne craint pas de s'appuyer sur des mouvements parmi les plus durs du monde catholique, d'influencer les États ou de mettre l'Église à l'heure du lobbying et de la communication.

Comme par exemple lorsqu'il décida début 2009 à réintégrer la confrérie (!!!) Saint-Pie X au sein de l'Église...

Sur la même page d'Arte, on trouve une biographie de "Joseph Alois Ratzinger" (c'est bien son nom complet, mais jamais personne n'a eu l'idée de le nommer ainsi), "spécialiste de scolastique médiévale (effectivement, sa culture est telle qu'il doit bien être aussi spécialiste dans ce domaine!), maître à penser de nombreuses réformes de l’Église, défenseur intransigeant du catholicisme (encore heureux, c'est le moins que l'on puisse attendre du Pape), dogmatique aux conceptions archaïques (là, je m'auto-censure), convaincu de la supériorité de son Église sur toutes les autres croyances du monde (redite, cf. ci-dessus)", écrite par un stagiaire à Télérama qui devrait envisager sa reconversion dans une autre branche, par exemple le commentaire sportif, et littéralement à mourir de rire!!

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La conclusion, je la laisse provisoirement à un commentaire d'internaute, sur le site de Télérama (1):

En fait, internet nous délivre de cette génération de journaliste, qui veut nous imposer son point de vue au dépens de la réalité : on peut trouver le message de Benoit XVI directement sans LCP et sans média parasite. Internet va tuer le journalisme de bas étage.

(1) La critique télé sur le site de Télérama est une autre illustration de ce "journalisme de bas-étage", qui n'étaie ses affirmations par aucune référence, et se permet d'écrire n'importe quoi..
Qu'on en juge;

Devenu pape en 2005, Benoît XVI se distingue. Aux rassemblements de masse chers à Jean-Paul II, il dit préférer les actions d'une « minorité de combat au service d'une Reconquista d'un genre nouveau ». Le laboratoire de cette nouvelle doctrine ? La France, fille aînée de l'Eglise, mais aussi pays le plus déchristianisé d'Europe de l'Ouest. Cette déclaration choc faite lors d'une conférence de presse éclaire bien des décisions de son pontificat et explique l'angle très politique de ce documentaire. Soucieux de mettre au jour cette stratégie de reconquête, le film opte pour un ton tout aussi offensif et aurait gagné à prendre davantage de temps pour étayer certaines affirmations. — Sophie Lherm

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Si je comprends bien la dame (et ses guillemets), Benoît XVI aurait parlé de "reconquista" au cours d'une "conférence de presse".
On balance entre consternation, découragement, et indignation, devant autant de bêtise et de déloyauté.