Ce n’est qu’un au revoir...

"Il est parti comme il l’avait désiré, dans la simplicité, la beauté". Pour vous remercier de votre blog, m'écrit un lecteur. Je ne pouvais pas rêver de plus beau cadeau (2/3/2013)

Ce n’est qu’un au revoir

Il est parti comme il l’avait désiré, dans la simplicité, la beauté, au moment où, après une longue réflexion, une si longue méditation intérieure dont il nous a jugé dignes d’être les confidents. Il a choisi de répondre à la volonté de Dieu telle qu’elle s’était révélée à sa conscience.

Comme elle était belle, cette lumière d’un calme soir d’hiver romain, comme suspendue entre ciel et terre, à l’image de cet hélicoptère aux formes épurées survolant la Ville éternelle. Quelle splendeur à couper le souffle des coupoles romaines aux toits dorés, des castelli romani, du lac d’Albano dans son écrin de verdure… Et la bonhommie du peuple romain juché sur les terrasses, la joie du curé de Castel Gandolfo à la fenêtre de son presbytère saluant son nouveau paroissien, le visage de ces religieuses en larmes sur lesquels se lisait aussi la catholicité de l’Église. Cette petite fille aux yeux écarquillés dans les bras de son père, qui ne savait s’il fallait rire ou pleurer.

Même cette ampleur des moyens matériels mis à la disposition d’un vieil homme partant à la retraite, le ballet des militaires, des véhicules et des télévisions, c’était encore un hommage de ce monde au ministère de Pierre.

Il y avait là bien plus que l’émotion dont les journalistes nous rebattent les oreilles et qu’ils cherchent partout à défaut de vouloir comprendre. Ce départ a été en tout point à l’image du pontife. Familier, recueilli et spirituel. Certains grands de ce monde, partent dans la honte, dans l’indifférence ou dans la violence de la haine accumulée contre eux. Il est parti à l’heure de Dieu. Dans la paix.

Peut-être reverrons-nous son visage. Peut-être passerons-nous, un jour, dans les jardins du Vatican, sachant qu’il est là, priant, travaillant, consumant ses dernières forces dans le service du Christ et de son Église. Son silence nous réconfortera. Il sera encore une prédication et un appel à nous tourner avec confiance vers le Christ.

Au revoir, très Saint Père, buona notte…

Abbé Hervé BENOÎT
Prêtre catholique
Chroniqueur à La Nef