Censure cathophobe sur Internet

Évangéliser par Facebook…une belle initiative qui dérange ? Un internaute catholique péruvien s'est vu fermer sa page "facebook" où il tentait, à travers des "memes", petits dessins accompagnés de texte, d'annoncer la Bonne Nouvelle. Traduction de Carlota (28/1/2013)

Évangéliser par Facebook…une belle initiative qui dérange ?

Yhonatan Luque Reyes est un jeune internaute catholique péruvien qui a réussi, en quelques mois, à avoir des milliers de fans sur son compte facebook. Mais cela n’a pas été du goût de la « maison » facebook qui vient de faire fermer le compte. Le Conseil Pontifical pour les Communications Sociales a relayé la plainte émise par l’agence de presse catholique ACI PRENSA contre l’élimination de cette page Facebook. Explications. (Carlota)

     

I. Yhonatan Luque Reyes et son facebook catholique

Original ici http://www.aciprensa.com/
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Obtenir plus de 100 000 suiveurs sur le réseau social Facebook peut demander beaucoup d’effort et d’argent. Cependant la page « Memes católicos » (effacée à ce jour) a dépassé en seulement neuf mois plus de 111 000 fans grâce à la créativité, la persistance et l’engagement de Yhonatan Luque Reyes, un jeune péruvien de 24 ans, qui évangélise à travers des images simples et créatives partagées journellement avec des milliers de personnes dans le monde.

Yhonatan (1) est un étudiant en informatique qui chante dans les transports en commun pour subsister à ses besoins. Il décide d’ouvrir une page Facebook pour discuter de thèmes sur la foi avec ses 15 amis les plus proches.
Les « memes » sont l’une des formes les plus populaires et simples de transmettre des idées par Facebook. Il s’agit habituellement d’images avec des textes brefs qui offrent des messages concrets sur différents thèmes.

Dans une entrevue avec ACI PRENSA le 17 janvier dernier, au sujet du succès de son initiative, Yhonatan a expliqué qu’il a décidé de réaliser les « memes católicos » pour diminuer la tension des débats entre catholiques et protestants dont il était témoin sur internet. « Les discussions tombaient dans le vide, en offenses et en moqueries, donc pour faire baisser la tension entre eux, j’ai commencé à dessiner les memes », a-t-il affirmé.
Depuis plus d’un an Yhonatan a une amie « chrétienne évangélique » et dès le début ils ont bien mis les choses au clair : « si au bout d’un certain temps nous ne pouvions résoudre nos différences doctrinales, nous considérerions comme finie notre relation quelle que soit la douleur ressentie ».
Pour essayer de lui montrer la foi catholique, j’ai commencé à lire davantage la Bible et le Catéchisme, les documents de l’Église, cela m’a motivé pour approfondir davantage. Et c’est là que j’ai décidé de créer la page le 23 mars 2012 pour la partager et débattre sur la foi avec seulement 15 amis ».
En quelques mois, les ingénieux memes ont obtenu une grande popularité non seulement parmi ses compatriotes mais au-delà de son propre pays et la majorité de ses suiveurs - des jeunes entre 18 et 25 ans - se trouvent au Mexique et en Colombie.
En outre il a identifié trois grands groupes de suiveurs: les catholiques, les non catholiques et protestants, et les christianophobes qui l’attaquent constamment avec des moqueries et des insultes.
« Maintenant j’ai une grande responsabilité car il y a 111 000 personnes qui attendent de voir un message qui soit catholique et qui soit correct. Je ne peux me permettre des légèretés ou de laisser les choses à moitié quant aux questions doctrinales ».
Pour dessiner les memes, Yhonatan se base principalement sur le calendrier liturgique qu’il revoit tous les jours et sur les thèmes d’apologétique.
« Comme la grande majorité je suis né au sein d’une famille qui se dit catholique et qui t’emmène à la paroisse quand quelqu’un meurt ou pour un mariage, mais c’est mon oncle, un chrétien évangélique pentecôtiste, qui en m’apprenant à jouer de la guitare m’a parlé de Dieu d’une manière forte pour la première fois ».
« J’avais été baptisé, j’avais fait ma première communion et ma confirmation, et j’étais préoccupé car beaucoup de choses qu’on me disait n’étaient pas en conformité avec ce que m’avait enseigné l’Église. C’est alors (j’avais 16 ans) que je me suis consacré à la recherche de ce que mon Église Catholique devait dire à ce sujet, parce que mon oncle était presque en train de me convaincre ».
« J’ai cherché des témoignages de conversions de catholiques devenus évangéliques et sur Youtube j’ai trouvé l’inverse, le témoignage d’un ancien pasteur protestant Fernando Casanova (2), responsable du programme "Je suis à la maison" sur EWTN. J’ai vu toute la série et j’ai beaucoup appris et cela m’a donné une fringale de recherche en apologétique catholique. J’ai commencé à me rendre compte de la valeur de l’Église Catholique par rapport à tout ce qu’elle enseignait, toute la vérité qu’elle possédait », affirme ce partisan convaincu des figures populaires catholiques comme celle du Père Pedro Núñez (3) et de Frank Morera.
À ce temps fort de conversion, il s’est rapproché de sa paroisse.
« J’étais déjà convaincu de rester fermement attaché à l’Église Catholique mais je savais aussi que je devais en faire partie et donc j’ai commencé à assister à la messe et je suis entré dans le chœur de la paroisse parce que je savais jouer de la guitare et j’y suis resté six ans ».
« J’ai noté qu’il y a beaucoup de jeunes qui ont un grand besoin de connaître la foi catholique mais qui sont aussi quelque peu timides pour aller à la paroisse et interroger le prêtre et trouver une page comme la mienne sur Facebook dont la doctrine catholique appelle leur attention ».
« Internet est un grand espace, les jeunes s’y trouvent et il faut les conquérir, parce que les pages chrétiennes et anticatholiques envoient des messages faux et dont la moitié sur le Pape, l’Église, et face à cela il faut y être pour faire arriver l’Évangile à plus d’endroits et avec efficacité ».
Son intense pérégrination a porté ses fruits bien au-delà de Facebook. En novembre dernier, son amie lui a fait la surprise d’avoir commencé à recevoir l’enseignement du catéchisme pour entrer dans l’Église Catholique.
Maintenant il a de nouveaux défis et l’un d’entre eux est d’organiser plus de 400 memes et avec l’aide d’un prêtre volontaire d’approfondir le message par les contenus de ses dessins. En 2013 il a repris ses études en informatique à l’Institut Norbert Wiener (ndt Enseignement Supérieur Technique à Lima) qu’il avait dû suspendre pour des raisons personnelles.
Quand il a cessé d’étudier, guitare à la main, il a passé son temps dans les bus de service public à chanter plusieurs heures et puis il rentrait à la maison pour dessiner la nuit ses memes. Il y a trois mois, il a été sur le point de perdre sa page quand Facebook lui a notifié que plusieurs utilisateurs avaient dénoncé son espace parce qu’il était supposé promouvoir un langage qui inciter à la « haine » religieuse (ndt sic!!). Le réseau social lui a donné comme alternative pour la conserver de mettre l’étiquette [Humour polémique] devant le nom de "Memes católicos".
Pour Yhonatan, c’est très clair, ses memes ne cherchent pas à être comiques mais il s’est vu obligé à cause de Facebook d’accepter cette étiquette.
« Bien que parfois je partage des choses amusantes, ce qui est au centre c’est de donner un message catholique… Aux catholiques, je demande de se rappeler cette phrase de la Bible: à celui qui a beaucoup reçu, il lui sera exigé beaucoup, et à nous il nous a tout été donné, nous avons l’Église, nous ont été donnés les sacrements, nous a été donnée Marie, nous devons donc tomber amoureux de cela et être conscients du grand cadeau que nous avons ».
« Nous ne pouvons par rester là à nous taire la tête tournée vers le bas alors que le monde entier veut nous faire croire que nous nous trompons, que nous sommes trop traditionnalistes (ndt le terme employé en espagnol a d’autant plus de saveur qu’il rappelle aussi un saint prédicateur du IIIème siècle, Saint Cugat, et montre par là d’autant mieux l’ancienneté et le côté rétrograde des idées de la religion catholique pour les détracteurs!). Qu’ils tombent vraiment amoureux de leur foi catholique qui nous a donné beaucoup et le prix va en être grand ».
« J’invite les non catholiques et les protestant, je les invite à continuer à suivre ma page, on va leur procurer beaucoup de surprises en ce qui concerne l’enseignement de l’Église, parce que ce que l’on dit des catholiques n’est pas une certitude, nous n’adorons pas Marie, nous ne prenons pas le Pape pour un dieu... S’ils visitent la page ils vont trouver beaucoup de matière qui va les aider à mettre de la lumière sur ces choses ».
« Et aux anticatholiques ou christianophobes, je les invite aussi à la visiter. Ils vont trouver la parole de Dieu à la façon modeste dont je peux le montrer, et la parole de ne passe jamais dans le vide ».
On peut suivre le facebook de Yhonatan et ses memes catholiques journaliers ci https://www.facebook.com/MemesCatolicosEnEspanol.

Le problème c’est que désormais la page n’existe plus.

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II. Facebook a retiré la page d'Yhonatan

Texte original: http://www.aciprensa.com
26 janvier 2013
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La page créée pour transmettre via des memes catholiques des messages d’apologétique fidèles à la doctrine de l’Eglise a été éliminée par Facebook le 25 janvier. Le fait d’avoir rajouté sur demande de Facebook les mots « Humour polémique » n’a pas suffi. En effet ces derniers jours divers groupes antichrétiens ont organisé sur Facebook des campagnes pour dénoncer la page des memes catholiques comme étant une page « offensive » simplement parce que ces groupes n’étaient pas en accord avec les messages diffusés. La réaction de Facebook confirme qu’a été prise en compte cette campagne trompeuse (5) (6).
Un lecteur d’ACI Prensa a suggéré d’écrire pour protester à l’adresse suivante: www.facebook.com/help/contact/?id=142315805886940

     

Notes de traduction

(1) Yhonatan est une des transcriptions de Jonathan (Jonatan en espagnol), une forme très usité aux Etats-Unis d’Amérique. Ce prénom ne correspond à aucun saint catholique et il y a un siècle, en Espagne comme dans tous les pays de tradition hispano-catholiques, des Philippines aux deux Amériques et Caraïbes, ce type de prénoms était quasiment inexistant. Au Pérou, comme en France, la mode des prénoms nord-américains a été foudroyante depuis quelques décennies.

(2) Fernando Casanova, est un universitaire portoricain (Porto Rico, espagnol jusqu’à la fin du XIXème siècle, après la guerre perdue contre les Etats-Unis est passé sous sa tutelle avec actuellement un statut d’état « associé ») Il est né en 1964, aujourd’hui paroissien de l’archidiocèse de San Juan de Porto Rico. Il était pasteur pentecôtiste jusqu’au 25 janvier 2002. Comme théologien protestant il avait été professeur invité pour le cours d’œcuménisme, au Centre d’Étude des Dominicains des Caraïbe (2000). Il est entré en pleine communion avec l’Église (Catholique) le 17 avril 2003.

(3) Le Père Pedro F. Núñez, de l’archidiocèse de la Nouvelle Orléans, est né à la Havane et est arrivé tout jeune aux États-Uns en 1962. Il a été ordonné prêtre en 1979. Il a commencé ses prédications audiovisuelles à destination des hispanophones à la demande de l’archevêque de la Nouvelle Orléans, et il est désormais le responsable de l’excellente émission « Conozca primero su fe católica » (connaissez d’abord votre foi catholique) sur la chaîne catholique nord-américaine ETWN de très grande qualité créée au départ par une religieuse dans un garage (au presque) et qui est reçue en direct aujourd’hui par plus de 85 millions de foyers dans 110 pays.

(4) Franck Morera est un laïc engagé qui participe également à des émissions sur EWTN. Sauf erreur de ma part il fait parti du groupe apologétique Siloé (Miami - Floride). Il aurait dit « un catholique ignorant est un futur protestant ». J’élargirai la phrase à bien d’autres croyances et idéologies de loups déguisés en moutons avec toute la panoplie de déguisements dont ceux de l’émotionnel, de l’universalisme, du relativisme, du bonisme, etc.

(5) Quand on voit tout ce qui peut passer sur internet d’offensant contre tout ce qui est catholique, l’on peut vraiment ce dire qu’il existe « deux poids, deux mesures ». Mais pourquoi s’en étonner et la dernière manifestation à Paris de ce jour (27 janvier 2013) a encore une fois bien montré quel était le véritable « ennemi » (L’Église catholique et le Pape) pour ceux qui défilaient, au vu des pancartes qu’ils brandissaient.

(6) Il me semble que cette affaire est symptomatique des « alliances », par forcément officielles et institutionnelles, mais qui semblent bien réalisées dans les faits, en Amérique latine et Caraïbes (cf Haïti) entre les certains tenants d’une « civilisation » anglo-américaine et leurs désirs d’hégémonie planétaire qui peuvent encourager pour leur profit le déploiement d’églises protestantes ou néo-protestantes et assimilées (en tout cas pas franchement « papistes ») sur des terres évangélisées et historiquement catholiques depuis près d’un demi-millénaire (l’on peut voir la même chose aussi sur des terres traditionnellement orthodoxes par exemple, de l’Europe orientale et de l’Orient, plus ou moins proche). Le but, malheureusement sur le terrain n’est pas de forcément ou seulement de prêcher la Bonne Parole mais de trouver une nouvelle « clientèle » et de déstructurer des sociétés historiques et leurs repères, pour en faire un monde global uniformisé selon un même modèle, apte à mieux répondre aux intérêts d’un petit nombre. Quoi que puissent en dire certains et habituels irénistes catholiques et notamment lorsque le thème de l’œcuménisme est abordé, le danger est réel, surtout quand les catholiques, vieux chrétiens, ne font plus l’effort de connaître la doctrine de l’Église, et que sous couvert d’une ouverture à l’autre, qui est surtout un refus d’aller à contre-courant comme l’Église depuis toujours est obligée de faire, et ce malgré l’exemple donné tous les jours par le Saint Père.