La démission de notre bien-aimé Saint-Père

11 février 2013

La démission du Saint-Père, à laquelle je n'ai jamais voulu croire, n'était cependant pas un sujet tabou, au-delà des ragots. Il en avait déjà été question en décembre 2010, après la parutiondu livre-entretien avec Peter Seewald (ici)
Plusieurs articles sont rassemblés ici:
http://benoit-et-moi.fr/2012-I/

On relira en particulier l'homélie que Benoît XVI avait prononcée à Sulmona, dans les Abruzzes (http://benoit-et-moi.fr/2010-II/), le 4 juillet 2010, à l'occasion du 800e anniversaire de la naissance de Pietro del Morrone, le pape Célestin V (1209-1296) élu Pape à 84 ans sans être cardinal, et qui démissionna cinq mois après son élection.
Il fut canonisé en 1313.



Comme tout paraît petit, dérisoire, à côté de cette gigantesque nouvelle, ce coup de tonnerre, concernant un géant. Et les medias qui l'ont traîné dans la boue pendant huit ans, quand ils ne l'ont pas honteusement ignoré, s'intéressent enfin à lui, pour leur misérable petit commerce. Ils ont interrompu toutes leurs émissions, dans leur éternelle et indécente chasse au scoop.

* * *

"Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise :

Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière".

* * *

Nous respectons sa décision, même si elle nous déchire le coeur.
Saint-Père, nous sommes à tes côtés, nous prions pour toi, et nous t'aimons.

Mon amie Monique m'écrit:

Je suis abasourdie et toute tremblante en apprenant cette nouvelle rendue publique, symboliquement, le jour des malades.
Je suis envahie par une immense tristesse.
Il ne veut pas reproduire la configuration de la fin du pontificat de Jean-Paul II. Dans "Lumière du monde", il avait bien annoncé qu'il démissionnerait en cas d'impossibilité de gouverner l'Eglise et il est préférable qu'il le fasse dans une période relativement "calme" et non sous la pression des loups.
Il apparaît une fois de plus avec toute son humilité et sa grandeur. On ne pourra jamais lui reprocher de s'être accroché au pouvoir au détriment du gouvernement de l'Eglise, mais quelle perte! Qu'il continue à nous enseigner de saposition cachée! Et nous qui attendions une encyclique sur la Foi! (mais ses catéchèses de l'automne portaient sur la Foi).
Je ne regrette pas de l'avoir revu à Rome en octobre!
Rejoindra-t-il sa maison de Pentling? Ma peine est immense ; je ressens un grand vide et une admiration sans borne pour un homme capable d'un tel dépouillement pour des intérêts qu'il juge supérieurs aux siens.
Monique T.