Les noces gay, suicide de l'Europe

C'est le titre que "Il Giornale" a choisi pour cette tribune de Magdi Allam. Mais il y a bien plus que cela, notamment la solution par l'immigration, choisie par nos démiurges pour palier à l'hiver démographique en Europe (8/2/2013)

>> Image ci-contre: Benoît XVI baptise Magdi Christian Allam, lors de la veillée pascale du 22 mars 2008

     

Les noces gay, suicide de l'Europe
Magdi Cristiano Allam,
Il Giornale du 04/02/2013
Ma traduction
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La légalisation du mariage homosexuel en France et au Royaume-Uni, une réalité déjà présente en Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Portugal, Islande (ndt: cf. droits-homos.jpg ), qui est été accréditée par l'Union Européenne et le Conseil de l'Europe, montre que, dans cette Europe prévaut le relativisme des valeurs qui sape les fondements de la construction sociale centrée sur la famille naturelle.

Il ne s'agit pas seulement de la violation d'une valeur «non négociable», selon l'expression chère à Benoît XVI, mais avant tout d'un manquement à la raison et au légitime amour de soi. L'Europe est dans l'absolu la région du monde qui a le plus faible taux de natalité et, malheureusement, l'Italie est l'un des pays européens qui a le taux de natalité le plus bas. Eh bien, si - afin de mettre un terme à ce suicide-homicide démographique - nous utilisions la raison et nous faisions prévaloir la saine estime de soi, nous devrions soutenir le rôle central de la famille naturelle parce que, qu'on le veuille ou non, c'est seulement l'union entre un homme et une femme qui peut engendrer la vie. Concrètement pour favoriser la natalité, il faudrait soutenir la maternité, ce qui aujourd'hui se traduit dans l'attribution des subventions appropriées pour les mères qui choisissent de travailler à temps plein ou à temps partiel pour la famille, les enfants, et la maison, tout en reconnaissant la valeur économique du travail domestique.

Tout récemment en France, un sondage publié par le Figaro montre que le travail domestique représente à peu près 33% du PIB!
A la place, cette Europe relativiste, non seulement ne supporte pas la famille naturelle, mais a choisi de l'arracher de ses fondements, affirmant que la société n'est pas basée sur la relation entre l'homme et la femme, mais que nous devons nous référer à cinq paramètres qui correspondent à l'orientation sexuelle, où le fait d'être hétérosexuels, bisexuels, gays, lesbiennes et transgenres, doit être considéré comme la plate-forme sociale à laquelle correspond la parité absolue en ce qui concerne le mariage et l'adoption des enfants.

Et ainsi dans cette Europe relativiste en danger d'extinction en termes de démographie pour ce qui concerne la population autochtone, le mariage homosexuel est considéré comme l'apogée d'une civilisation dont les pierres angulaires sont la négation de la culture de la vie, c'est-à-dire la légalisation de l'avortement, l'eugénisme et l'euthanasie.

Les idéologues du relativisme démographique considèrent que le problème est facilement résolu par l'ouverture des frontières aux immigrés en provenance de pays qui ont un taux de natalité plus élevé, opérant dans un contexte purement quantitatif, sans tenir compte de la dimension qualitative qui concerne le partage ou non des droits fondamentaux de la personne, du respect des règles fondamentales de la cohabitation civile, de la disponibilité à s'intégrer pour coopérer à la construction d'un avenir meilleur. C'est pourquoi, si ces immigrants sont, par exemple, des chinois, voués à l'invasion économique ou des musulmans voués à l'invasion religieuse, le résultat sera inévitablement l'effondrement de la civilisation européenne parallèlement au déclin de la population autochtone.

Tout cela devrait être considéré comme raisonnable et de bon sens. Eh bien, si, aujourd'hui, cela ne l'est pas, cela signifie que nous avons mis la raison au grenier et que nous ne nous aimons plus, donnant la priorité à une imposition idéologique inspirée par le relativisme des valeurs qui nie la notion même de vérité, et par le "buonisme" qui nous amène à préférer les requêtes des autres, même au détriment des conséquences négatives pour nous-mêmes.
C'est pourquoi ce parti pris idéologique est configuré comme une dictature du relativisme qui, d'un côté, est l'autre face de la dictature financière et, de l'autre, est soutenue par la dictature des médias. La dictature financière fait elle aussi disparaître la centralité de la personne comme dépositaire d'une valeur intrinsèque, de la famille naturelle et de la communauté d'hommes et de femmes libres, les remplaçant par la centralité de l'argent, des banques et des marchés. Et ni la dictature du relativisme, ni la dictature financière ne pourraient s'affirmer sans le soutien de la dictature médiatique qui, en mystifiant la réalité, nous sert une représentation idéologique, nous faisant passer pour l'apogée de la civilisation ce qui est le fond de l'abîme dans lequel nous sommes précipités en n'ayant plus la certitude de qui nous sommes, de nos racines, notre foi, nos valeurs, notre identité et nos règles.

L'épilogue de cette dérive est la dictature au sens littéral, où même si nous sommes appelés à participer au rite de l'élection, nous connaissons à l'avance le résultat, parce que la triple dictature relativiste, financière et médiatique ne permet aucun écart par rapport au "nouvel ordre moral". Chacun de nous est libre de produire et de consommer, de copuler avec qui il veut, de croire en Jésus ou Allah, à condition de les mettre sur le même plan, mais nous ne pourrons plus dire la vérité, croire aux valeurs non négociables et poursuivre le bien commun.