Moi, victime de la christianophobie
Le calvaire d'un juge espagnol, catholique fervent et courageux, suspendu de ses fonctions pendant dix ans au motif qu' "un catholique ne peut être un Juge aux Affaires Familiales". Le contexte est une demande d'adoption par une femme de la fille de sa conjointe, née par insémination artificielle, et avec qui elle avait contracté un mariage civil sous l'ère Zp. Traduction de Carlota (2/2/2013)
Des jugements idéologiques en Espagne ?
(Carlota, 1er/2/2013)
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1. Carlos Morín, un médecin avorteur catalan contre qui étaient requis 273 ans de prison (en Espagne, les peines pour chaque délit ou crime s’ajoutent) pour notamment 89 avortements illégaux, falsification de documents (par rapport à l’âge de l’enfant avorté et au délai légal) vient d’être acquitté, de même que ses collaborateurs, et son épouse et associée (dans la gestion de la clinique) qui, elle, encourait 171 ans de prison ! En bref, l’accusation n’a pas été retenue car les femmes avortées avaient donné leur consentement à l’avortement même illégal (sic !). Évidemment les associations pro-vie se sont indignées en déclarant que c’était une sentence idéologique (cf ici en vo). On sait qu’en France aussi, le « planning familial » oriente et même aide financièrement les femmes « souhaitant » avorter hors délais pour leur voyage en Espagne et plus spécialement en Catalogne. Cet organisme va ne sentir rassurer…
2. Mais je vais m’arrêter plus longtemps sur le cas de Fernando Ferrín Calamita, à l’occasion de la sortie de son livre « Yo, víctima de la cristofobia » (1) chez OcioHispano, en reprenant un article de Juan García Inza, très révélateur, de ce qui pourrait (peut ?) aussi se passer en France (original www.religionenlibertad.com).
Ma traduction : (n’étant pas spécialiste, je n’ai pas donné les termes techniques et les instances juridiques et administratives dans leur rigoureuse équivalence française, mais le sens général devrait se comprendre).
Le cas du Juge Ferrín
Il y a maintenant cinq ans, un Juge aux Affaires Familiales de Murcie (Levant espagnol) a été victime d’une scandaleuse injustice de la part de ses propres collègues. Il été condamné à rien moins que dix ans de privation d’emploi et de salaire au motif qu’ « un catholique ne peut être un Juge aux Affaires Familiales».
Nous évoquons ici le Juge Fernando Ferrín Calamita, qui en son temps fit beaucoup parler, et qui revient sur le devant de l’actualité à cause de sa demande de grâce auprès du Gouvernement Espagnol, sans résultat jusqu’à maintenant. Afin de connaître les faits de première main, et du fait de mon amitié avec lui, j’ai sollicité un entretien avec lui pour le compte de Religión en Libertad (ReL).
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- Monsieur Fernando Ferrín, comment les faits se sont-ils déroulés?
- Il faut remonter à l’année 2006. En mai de cette année, il m’est revenu, dans le cadre de la répartition des dossiers, au niveau du Tribunal aux Affaires Familiales dont j’étais l’un des membres titulaires, la demande d’adoption par une femme de la fille de sa conjointe, née par insémination artificielle, et avec qui elle avait contracté un mariage civil en 2005, alors que le gouvernement venait d’approuver la réforme légale qui rendait possible le mariage entre personnes du même sexe.
Comme c’était un cas nouveau - la sentence même de condamnation le dit - j’ai décidé de charger le Bureau psycho-social du tribunal, de me fournir un rapport sur la répercussion que pourrait avoir sur la petite fille, âgée alors d’un an, le fait d’avoir deux « mamans », de manquer d’une figure paternelle, sachant que ledit Bureau ne cessait de me répéter que « les figures paternelles maternelles sont indispensables pour le développement harmonieux d’un mineur » (sic). Mais cette fois-là, ils ont éludé à se prononcer sur le fond de la question, pour des raisons idéologiques, comme ils me l’ont admis en privé. Ils se sont limités à me dire que, que je le veuille ou pas, cette fillette vivrait avec ces deux dames et, en plus, c’est mieux car il va y avoir deux droits à hériter.
Face à cela, en juillet 2007, j’ai décider de nommer défenseur de la mineur la Direction Générale de la Famille de la Communauté Autonome de la Région de Murcie, pensant qu’il ne pouvait y avoir mieux que cet organisme pour défendre les intérêts de la fillette et informer sur les effets de l’adoption. Eh bien, après un entretien de quelques deux heures avec les intéressés, ils m’ont dit que les deux « mamans » sont très heureuses, qu’elles sont tout à fait sur la même longueur d’onde, et que l’une travaille le matin et l’autre l’après-midi, afin qu’il n’y ait pas de problème pour garder l’enfant.
Évidemment ce n’était pas cela que je demandais. Je leur ai donc fait parvenir une série de questions complémentaires : s’il y a ou non une instabilité dans ce type d’unions, leur éventuelle peu de durée, la possibilité ou non d’un haut risque d’homosexualité chez l’enfant, si le manque de figure paternelle peut lui nuire, etc.
Immédiatement les « alarmes » se sont déclenchées : appel téléphonique de Juan Martínez Moya, Président du Tribunal Supérieur de Justice de la Région de Murcie, pressions, récusation de José Luis Mazón - l’avocat de l’adoptante - parce que j’étais catholique, ce qui à son avis, me rendait incapable d’exercer comme juge. Et en novembre 2007, une plainte pour retard malintentionné (i.e. dans le dessein de nuire) – effectivement, l’affaire a été arrêté pendant sept mois, mais si c’est un délit, il faudrait faire un procès à 99% des juges.
D’une façon inouïe, la plainte a été reçue et instruite et on m’a suspendu de ma charge et privé de salaire (février 2008). Entre temps, les appels téléphoniques du Président continuaient, exigeant de moi que je quitte Murcie, qu’un catholique ne peut pas être dans un Tribunal aux Affaires Familiales, que ce sont des servitudes de la charge, que je suis antisystème, etc. J’ai porté plainte à son sujet auprès du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire (le CGPJ - à l’échelon central espagnol, sa principale fonction est de veiller à la garantie de l’indépendance des juges et des magistrats, face autres pouvoirs de l’État), mais les plaintes ont été archivées. Mazón – donc, l’avocat de l’adoptante 2ème « maman » - m’a aussi offert de retirer sa plainte si je quittais Murcie et lui payais 10 000 euros. Et jusqu’au juge d’instruction qui m’a envoyé deux émissaires, des amis communs, pour me dire que si j’envoyais par écrit à un numéro de fax qu’ils me donneraient, un courrier en m’engageant à partir de Murcie, « ils archiveraient l’affaire et que sinon, ils me condamneraient, bien que me sachant innocent, mais on n’admet pas des juges indociles », en faisant allusion aux figures bibliques de David et Goliath.
En novembre 2008 je me suis assis au banc des accusés. Le 23 décembre 2008 (veille de la Nuit de Noël) la sentence est tombée : 2 ans, trois mois et un jour de non habilitation à exercer pour retard malintentionné.
Nous avons fait appel, Mazón et moi. Et le 23 décembre 2009 (de nouveau veille de la nuit de Noël), tombe la sentence ferme : 10 ans de non habilitation pour prévarication, c'est-à-dire, prendre des décisions injustes en connaissance de cause. À ce jour , j’ignore quelles décisions peuvent être discréditées de la sorte. J’ai demandé qu’on me le dise, sans succès. J’ai déposé une demande de protection auprès du Tribunal Constitutionnel, et elle n’a pas été retenue car elle n’était pas en relation avec le domaine constitutionnel.
Depuis mars 2011, l’affaire est en train de dormir du sommeil des justes à Strasbourg (Tribunal de la Cour Européenne des Droits de l’Homme)…
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- Y avait-il des motifs pour suspendre, rien que cela, l’emploi et le salaire complet, d’un juge?
- Il n’y avait aucun motif et c’était la première fois qu’on le faisait depuis la création du Conseil Général du Pouvoir Judiciaire en 1980, c’est à dire suspendre l’emploi et le salaire d’un juge pour la simple prise en compte d’une plainte.
En principe, le Conseil Général du Pouvoir Judiciaire a considéré le motif (le retard dans le traitement du dossier) comme une faute grave et m’a ouvert un dossier disciplinaire, bien que le magistrat instructeur du dossier ait émis un avis à charge pour faute légère. Devant cela, Mazón (donc l’avocat de l’adoptante et plaignante) a présenté une plainte, tandis que le Président du Tribunal Supérieur de la Justice pour la Région de Madrid m’ouvrait un dossier sur mon état de santé. On sait que se préoccuper du bien être d’une mineur dénote un bouleversement psychique…! On m’a préventivement suspendu le 19 février 2008 parce que le fait d’être toujours en activité – j’avais cessé d’exercer à ce moment-là - porterait préjudice à la justice. C’était le 1er jour de la prise en compte de la condamnation, qui par conséquent, se terminera le 19 février 2018,…date à laquelle je pourrai demander ma réincorporation au service actif. J’aurais 61 si je suis toujours habitant de cette planète.
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- Le collectif des lesbiennes a une telle force?
- Moi, au début, j’ai pris cela comme une blague, mais non ce n’en était pas une. Il a beaucoup de force. Il y a beaucoup d’intérêts mis en cause, idéologiques et économiques. Tout vient du mai français 1968 (2). Grandes multinationales et banques financent le lobby.
Le 13 novembre [2012] a eu lieu à Londres un sommet qui a réuni des représentants des principales banques du monde qui se sont engagées à « promouvoir » les droits des LGTB (Lesbiennes, Gays, Transexuels et Bisexuels) ». Il y avait des délégués de la Bank of Bank of America Merrill Lynch, Barclays, Citibank, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, HSBC, KKR, KPMG, Morgan Stanley et UBS.
L’ONU elle aussi fait la promotion de l’idéologie du genre, introduite de façon subreptice par Zapatero depuis 2005 jusqu’à ce que finalement il abandonne le pouvoir.
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- Qu’est-ce que cela a impliqué pour vous et votre famille?
- Eh bien cela a impliqué douleur et souffrance, - il n’y a pas de raison de le cacher, mais cela a été accepté et offert à Celui qui est mort sur la Croix il y a 2000 ans. Il faut le voir d’une façon positive. Dieu m’a donné d’être ce que je voulais être : un juge. Le même me l’a enlevé, ou permis qu’on me prive d’une charge que j’avais gagnée par concours, 25 ans plus tôt. Sur le plan humain la condamnation est incompréhensible, irrationnelle, de toute évidence. Mais Ses chemins ne sont pas mes chemins. Omnia in bonum (ndr tout est pour le bien). Un jour je le comprendrai complètement.
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- Comment vous êtes-vous arrangé pour vous en sortir avec une famille si nombreuse ?
- En vérité je n’en sais rien car les seuls revenus pour toute la famille sont les miens, et nous sommes neuf personnes. Je suis conseiller, depuis Murcie, d’un cabinet d’avocats de Madrid dans le domaine du droit civil et de la procédure, travail pour lequel je reçois 2000 euros net - avant je gagnais presque le double - même si en impôts dérivés de l’exercice de ma profession 750 euros s’en vont tous les mois. Mais Dieu n’abandonne pas. Je le dis bien, je ne sais comment, mais nous terminons la fin du mois avec moins de 1300 euros.
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- Avez-vous reçu le soutien de beaucoup de gens?
- Oui, ces situations marquent les gens, et l’on a beaucoup de déceptions et beaucoup de joie. Des personnes dans la rue, à Murcie, à Madrid, à Léon, qui m’arrêtaient et me donnaient leurs encouragements, qui même ont apporté de l’argent à deux occasions pour me permettre de faire face aux presque 100 000 euros que me réclame le Ministère de la Justice pour un supposé salaire indument touché entre février 2008 et janvier 2010, quand la sentence a été exécutée. De l’argent que je n’ai pas perçu, et dont la légalité est en train d’être étudiée par le Tribunal Supérieur de Justice de Madrid, à ma demande.
Pour être sincère, j’ai aussi ressenti beaucoup de solitude et de déception. Aucun soutien, des juges, des procureurs, des greffiers de l’équipe du tribunal…non plus des avocats et autres professions. Seulement un couple d’avocats n’a pas eu honte d’avoir dans leur bureau, travaillant avec eux, une personne avec des « antécédents judiciaires ». Pour eux, mes remerciements éternels.
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- J’ai compris que vous avez sollicité le pourvoi en grâce du Gouvernement espagnol.
- Oui, bien que je n’ai pas beaucoup d’espoir qu’il me l’accorde. Quelques quarante juristes
l’ont sollicité en juillet 2012. Comme c’est une affaire politisée dès le début, une décision positive de la part de M. Gallardón (Alberto Ruiz-Gallardón Jiménez, ministre espagnol de la Justice, et membre du Parti Populaire dit de droite actuellement au pouvoir). Lequel, par contre, a gracié récemment le délégué d’ Opel à Valence, condamné à trois ans de prison pour avoir circulé à grande vitesse à contre-sens et causé la mort d’une personne…
Je ne compte pas sur le fait qu’ils me concèdent ce pourvoi en grâce. Réparer la grave injustice commise, ce serait me remettre dans la situation que j’avais en 2008 et me payer tous les émoluments que j’ai cessé de percevoir, chose qui n’arrivera pas tant que Strasbourg ne se sera pas prononcé, ni même à ce moment-là car les sentences du Tribunal Européen des Droits de l’Homme, ne peuvent être appliquées de force en Espagne. Mais mon regard se porte sur 2018. Quoique, s’il ne s’agissait que de moi, si je n’avais pas des charges familiales et si j’avais une source de revenus étrangère au Droit, j’aurais renoncé à la carrière judiciaire, tellement est grande la déception que j’ai ressentie. Quelques uns me traitent d’ingénu, de croire à la justice. Je croyais à l’État de Droit, je croyais à l’indépendance et à l’inamovibilité des juges, etc. (3). Les juges ne sont ni indépendants ni inamovibles, etc. L’Exécutif les nomme, l’Exécutif les paie, il ne les dote pas des moyens personnels et matériels nécessaires, etc. C’est un sujet sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Le Pouvoir Judiciaire, dans le sens voulu par ceux qui ont fait la Constitution de 1978, n’existe pas (ndt le juge Ferrín fait donc référence à la Constitution de l’Espagne démocrate qui a suivi la mort du Général Franco, en novembre 1975).
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- Quand tant de gens sont graciés, même des terroristes (référence notamment à des cas récents de l’ETA), il semble incompréhensible que l’on ne vous gracie pas, alors que vous appliquiez scrupuleusement la loi.
- Je vous ai dit auparavant que le simple faible de recevoir la plainte, le jugement et la condamnation, est humainement irrationnel, incompréhensible. On me dit que j’ai mis en avant mes croyances, quand je me suis limité à nommer des experts et à leur adresser des questions complémentaires. Ceux qui m’ont jugé, ce sont eux en effet qui ont mis leurs idées avant la Loi, la précédemment nommée idéologie du genre, parce que tous les Traités et Conventions internationales souscrits par l’Espagne disent qu’en cas de conflit, l’intérêt supérieur du mineur prévaut. J’étais une autorité judiciaire à ce moment, et il ne m’était pas suffisant qu’un expert indépendant et impartial me dise si l’adoption était ou non bénéfique pour la fillette, quand la Loi laisse la faculté au Juge aux Affaires Familiales à décider « avec toutes les requêtes qu’il juge nécessaires jusqu’à être sûr que l’adoption est bénéfique pour le mineur » (le juge prend l’avis des experts puis juge. Ce n’est pas la décision de l’expert qui est sentence judiciaire).
En effet, j’ai déjà commenté plus haut une récente grâce polémique du Gouvernement. Une autre, celle d’Alfredo Saez (un haut responsable de la Banque Santander, accusé notamment de fausses dénonciations, et diverses malversations dans la haute finance) ; de policiers de régions autonomes condamnés pour tortures et coups ; d’autres grâces aussi pour des trafics de drogue, trafic international d’armes, tentatives d’assassinat, etc. Et mon avocat est convaincu que celui qu’ils vont gracier c’est Baltasar Garzón. Ce serait le comble.
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- La justice peut-elle arriver à être injuste ?
- Bien sûr. La justice humaine est toujours faillible. Il y a des erreurs, des négligences, des retards indus…Mais ce qui est pervers c’est de faire du Droit un instrument au service d’autres fins. Moyennant des lois ordinaires, depuis 2005, on en est venu à réformer de fait la Constitution de 1978 sans recourir au mécanisme prévu dans la Constitution elle-même pour la modifier. Et ensuite, au bout de sept ans, vient le Tribunal Constitutionnel, qui confirme le mariage entre personnes du même sexe en disant qu’il faut faire une interprétation « évolutive » de la Grande Charte (ndt référence à la Constitution de 1978), supplantant ainsi le législateur et dépassant ses fonctions une foi de plus.
Ce qui ne manque pas, par contre c’est la justice divine, qui un jour rendra à chacun ce qui lui revient. Moi, de mon côté, je pardonne aux neufs petits juges qui sont intervenus dans ma condamnation. Et même je l’ai dit à chacun d’entre eux. Un m’a dit qu’il n’avait pas formulé de vote particulier « pour ne pas être catalogué »…Ils ont été des instruments dans les mains de tiers. Certains d’entre eux se sont laissés impressionner. D’autres ont agi avec une évidente mauvaise foi, tout en sachant mon innocence. Pour moi, c’est évident.
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- Souhaitez-vous apporter quelque chose de plus ?
- Rien. Malheureusement aujourd’hui, quotidiennement, beaucoup d’injustice se commettent dans le monde. La mienne est une goutte d’eau dans la mer. L’avortement est beaucoup plus grave, l’esclavage des enfants existant dans beaucoup de pays aujourd’hui, les massacres et les persécutions de personnes dans des pays qui ne respectent pas la liberté religieuse, etc. C’est que nous n’avons pas appris du passé, afin que cela n’arrive pas de nouveau (4).
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Je remercie le Juge Ferrín de son amabilité pour avoir accordé cet entretien à ReL, même si cela lui a été douloureux de rappeler des faits aussi lamentables. Mais il est clair, une fois de plus, que la justice des hommes laisse beaucoup à désirer, surtout quand l’idéologie est mise avant la loi. Et, par ailleurs, c’est une stimulation la rencontre avec des personnes comme le Juge Ferrín qui essaie de rechercher ce qui est juste, même au prix de lui-même et de sa famille. Il nous reste toujours l’espérance de la justice divine.
Notes de la traduction
(1) Présentation du livre et de l’auteur ici www.youtube.com/watch?v=gydl8AjcP5U
(2) « Tout part du mai 98 français » : Effectivement, don Fernando! et pire encore de l’époque révolutionnaire française et de ses excellents philosophes dont Rousseau est l’un des meilleurs pédagogues; et sans même d’avant, quand les élites de l’Europe occidentale et plus encore septentrionale ont commencé à vouloir faire taire la parole de l’Église et du Successeur de Pierre. Le mal est toujours-là et d’autant plus présent que l’on marginalise la voix de l’Église qui nous le rappelle à temps et contre temps depuis toujours.
(3) Le juge Ferrín était un magistrat du siège donc inamovible. Même si évidemment l’Espagne n’est pas la France, l’on trouve des principes communs aux deux pays, héritiers tous les deux du Droit Romain. Voir les magistrats du siège ici , le juge des enfants là et le juge aux affaires familiales encore là.
(4) On ne peut que penser notamment à la « location de ventre » et à l’ « achat d’enfant », mais aujourd’hui chez les puissants des pays occidentaux qui ont tourné le dos à leurs racines chrétiennes, la novlangue se charge de cacher la réalité sous d’autres mots, pour obtenir la « légitimité » démocratique en faisant voter dans le bon sens le bon peuple qui est là pour payer des impôts mais qui ne doit surtout pas réfléchir, de tout façon, il réfléchit mal.
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III.- Conclusion
Est-ce vraiment possible de ne pas croire à l’inversion légale des valeurs dans un pays qui en toute conscience tue des enfants innocents dans le ventre de leurs mères, et met comme progrès absolu l’abolition de la peine de morts pour les criminels, l’embryon humain comme matériau de laboratoire, la conception en dehors de la sexualité, etc. Une société de ce type ne peut survivre que par le mensonge et la persécution de ceux qui crient la Vérité.
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Dans son édito de l’Église dans le Monde (n° 162) Marc Fromager vient d’écrire :
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[…] « Il y a vingt ans en Europe de l’Est, l’ogre soviétique combattait encore avec acharnement les familles chrétiennes. Tous les moyens étaient bons : délations, menaces, licenciements, amendes, prisons, camps, hôpitaux psychiatriques…Un peu plus loin au Cambodge par exemple, l’objectif de Pol Pot, outre l’extermination du tiers de la population, était la destruction de toute notion de famille.
Les régimes totalitaires s’en prennent à la famille parce qu’ils ont compris qu’elle était la cellule de résistance naturelle de leur pouvoir absolu, en particulier la famille croyante, où Dieu reste envers et contre tout, la référence suprême.
Pour détruire la famille, il faut déjà affaiblir l’institution du mariage en la banalisant (mariage pour tous) et séparer les parents des enfants (les parents deviennent de simples référents administratifs (parent 1, parent 2,…)
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Est-ce à dire que le totalitarisme nous menace ? Peut-être pas dans le sens historique de l’URSS ou du Cambodge, mais au niveau de la pensée, - une pensée totalitaire, comment ne pas déceler d’ores et déjà sa progression ? Pour défendre l’Église, voire l’humanité, défendons la famille !
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Merci Juge Fernando Ferrín Calamita.
Et tous, le 2 février, dans les 90 villes de France, préfectures et lieux de rassemblement pour défendre la sacralité de la famille telle que Dieu l’a créée.