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Le ghostwriter du Pape François

Sa catéchèse du 3 avril fait de larges emprunts à "Jésus de Nazareth"... Un détail curieusement passé inaperçu aux médias. (5/4/2013)

     

Dans un récent article publié sur l'Espresso, intitulé "Le Pape (majuscule) qui murmurait à l'oreille du pape (minuscule)", Paolo Rodari écrivait qu'après avoir rempli pendant 24 ans le rôle de conseiller théologique de Jean Paul II, Benoît XVI pourrait continuer le même office auprès de François. "Une fonction, dit-il, qui n'a pas de précédent, même si tout le monde insiste pour dire que son futur est de se retirer, de se cacher au monde. Certes, officiellement, il disparaîtra de la scène, mais derrière les coulisses il est prêt à conseiller sur les lignes théologiques et sur la doctrine Jorge Maria Bergoglio" (groups.yahoo.com)

Sur le moment, cela m'est apparu comme une rumeur de plus, plutôt déplaisante, car elle semblait contredire les intentions formulées par Benoît lui-même au moment de prendre congé de nous, et cultiver l’ambiguïté dénoncée par certains autour des « deux papes » : Le Seigneur m'a appelé à «gravir la montagne», à me consacrer encore plus à la prière et à la méditation. Mais cela ne signifie pas l'abandon de l'Eglise, et même, si Dieu me le demande, c'est justement pour que je puisse continuer à servir avec le même dévouement et le même amour avec lequel j'ai essayé de le faire jusqu'à présent, mais d'une manière plus adaptée à mon âge et à mes forces (cf. benoit-et-moi.fr/2013-I/la-voix-du-pape/son-dernier-angelus).

Aider François, c’est sans doute encore une façon de servir l’Eglise. Et que François ne veuille pas se priver des immenses compétences théologiques de son prédécesseur devient une évidence si l'on se donne la peine de lire sa dernière catéchèse, où il reprend la série des catéchèses de l'Année de la foi initiée par Benoît.
Il médite sur la résurrection, à partir du verset du Credo: "Nel Credo ripetiamo questa espressione: «Il terzo giorno è risuscitato secondo le Scritture». E’ proprio l’evento che stiamo celebrando: la Risurrezione di Gesù, centro del messaggio cristiano, risuonato fin dagli inizi e trasmesso perché giunga fino a noi".

On sait que ce sujet a été développé par Benoît XVI dans le deuxième tome de son Jésus de Nazareth.

Plusieurs passages de la catéchèse sont issus directement du livre, comme en témoigne ce qui suit. Il y a bien entendu aussi des éléments très personnels, mais assez informels, probablement "a braccio", la substance théologique est indéniablement de Joseph Ratzinger. On peut voir ce fait comme un témoignage supplémentaire - et heureux - de continuité entre les deux pontificats. On peut aussi regretter que les très évidents emprunts n’aient pas été signalés par le pape, ni indiqués en note dans la version transcrite sur le site du Saint-Siège, alors que sous Benoît XVI, les citations étaient toujours clairement référencées dans la version mise en ligne.

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La traduction en français n’est pas encore publiée sur le site du Saint-Siège
http://www.vatican.va

Ma come ci è stata trasmessa la verità di fede della Risurrezione di Cristo?
Ci sono due tipi di testimonianze nel Nuovo Testamento: alcune sono nella forma di professione di fede, cioè di formule sintetiche che indicano il centro della fede; altre invece sono nella forma di racconto dell’evento della Risurrezione e dei fatti legati ad esso.
La prima: la forma della professione di fede, ad esempio, è quella che abbiamo appena ascoltato, oppure quella della Lettera ai Romani in cui san Paolo scrive: «Se con la tua bocca proclamerai: “Gesù è il Signore!”, e con il tuo cuore crederai che Dio lo ha risuscitato dai morti, sarai salvo» (10,9). Fin dai primi passi della Chiesa è ben salda e chiara la fede nel Mistero di Morte e Risurrezione di Gesù.
Oggi, però, vorrei soffermarmi sulla seconda, sulle testimonianze nella forma di racconto, che troviamo nei Vangeli. Anzitutto notiamo che le prime testimoni di questo evento furono le donne. All’alba, esse si recano al sepolcro per ungere il corpo di Gesù, e trovano il primo segno: la tomba vuota (cfr Mc 16,1). Segue poi l’incontro con un Messaggero di Dio che annuncia: Gesù di Nazaret, il Crocifisso, non è qui, è risorto (cfr vv. 5-6). Le donne sono spinte dall’amore e sanno accogliere questo annuncio con fede: credono, e subito lo trasmettono, non lo tengono per sé, lo trasmettono. La gioia di sapere che Gesù è vivo, la speranza che riempie il cuore, non si possono contenere. Questo dovrebbe avvenire anche nella nostra vita. Sentiamo la gioia di essere cristiani! Noi crediamo in un Risorto che ha vinto il male e la morte! Abbiamo il coraggio di “uscire” per portare questa gioia e questa luce in tutti i luoghi della nostra vita! La Risurrezione di Cristo è la nostra più grande certezza; è il tesoro più prezioso! Come non condividere con gli altri questo tesoro, questa certezza? Non è soltanto per noi, è per trasmetterla, per darla agli altri, condividerla con gli altri. E' proprio la nostra testimonianza.
Un altro elemento. Nelle professioni di fede del Nuovo Testamento, come testimoni della Risurrezione vengono ricordati solamente uomini, gli Apostoli, ma non le donne. Questo perché, secondo la Legge giudaica di quel tempo, le donne e i bambini non potevano rendere una testimonianza affidabile, credibile. Nei Vangeli, invece, le donne hanno un ruolo primario, fondamentale. Qui possiamo cogliere un elemento a favore della storicità della Risurrezione: se fosse un fatto inventato, nel contesto di quel tempo non sarebbe stato legato alla testimonianza delle donne. Gli evangelisti invece narrano semplicemente ciò che è avvenuto: sono le donne le prime testimoni....

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Dopo le apparizioni alle donne, ne seguono altre: Gesù si rende presente in modo nuovo: è il Crocifisso, ma il suo corpo è glorioso; non è tornato alla vita terrena, bensì in una condizione nuova. All’inizio non lo riconoscono, e solo attraverso le sue parole e i suoi gesti gli occhi si aprono: l’incontro con il Risorto trasforma, dà una nuova forza alla fede, un fondamento incrollabile.
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2. Les deux différents types de témoignage de la Résurrection
Arrêtons-nous maintenant à chacun des témoignages sur la Résurrection dans le Nouveau Testament. En les examinant, nous constaterons avant tout qu'il existe deux types différents de témoignage, que nous pouvons qualifier de tradition sous forme de profession et de tradition sous forme de narration.

2.1. La tradition sous forme de profession
La tradition sous forme de profession synthétise l'essentiel en de brèves formules qui veulent conserver le cœur de l'événement. Elles sont l'expression de l'identité chrétienne, la «profession » précisément grâce à laquelle on se reconnaît mutuellement et on se fait reconnaitre devant Dieu et devant les hommes. Je voudrais proposer trois exemples. (page 282)

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2.2. La tradition sous forme de narration
Passons maintenant - après cette réflexion sur la partie plus importante de la tradition sous forme de profession - à la tradition sous forme de narration. Tandis que la première synthétise la foi commune de la chrétienté de manière normative grâce à des formules précises et impose à la communauté tout entière des croyants une fidélité à la lettre, les narrations des apparitions du Ressuscité sont à l'inverse le reflet de traditions diverses. Elles sont liées à différents rapporteurs de ces traditions et, sur le plan local, elles se situent à Jérusalem et en Galilée. Elles ne sont pas des critères contraignants dans tous les détails, comme les professions; mais puisqu'elles sont intégrées dans les Évangiles, il faut certainement les considérer comme un témoignage valable qui donne contenu et forme à la foi. Les professions présupposent les narrations et se sont élaborées à partir d'elles. Elles concentrent en elles le noyau de ce qui est raconté et, en même temps, elles renvoient à la narration. (page 295)
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La tradition sous forme de narration parle de rencontres avec le Ressuscité et de ce qu'il a dit en ces circonstances; la tradition sous forme de profession ne conserve que les faits les plus importants qui appartiennent à la confirmation de la foi : sous cet aspect, nous pourrons encore une fois décrire la différence essentielle entre les deux types de tradition. De là ressortent ensuite des différences concrètes.
Nous trouvons une première différence dans le fait que, dans la tradition sous forme de profession, seuls des hommes sont nommés comme témoins, tandis que dans la tradition sous forme de narration les femmes ont un rôle décisif, elles ont même la prééminence par rapport aux hommes. Cela peut venir du fait que, dans la tradition juive, seuls les hommes pouvaient être acceptés comme témoins au tribunal, le témoignage des femmes étant considéré comme non fiable. La tradition « officielle » qui, pour ainsi dire, se présente devant le tribunal d'Israël et du monde, doit donc s'en tenir à ces normes afin de pouvoir faire face au procès de Jésus, qui d'une certaine manière se poursuit.
Les récits, à l'inverse, ne se sentent pas liés par cette structure juridique, mais ils communiquent l'ampleur de l'expérience de la Résurrection. Tout comme près de la Croix, déjà - à l'exception de saint Jean -, seules des femmes s'étaient trouvées là, ainsi leur était aussi destinée la première rencontre avec le Ressuscité. L'Église, dans sa structure juridique, est fondée sur Pierre et les Onze, mais dans la forme concrète de la vie ecclésiale, ce sont toujours et de nouveau les femmes qui ouvrent la porte au Seigneur, qui l’accompagnent jusqu’au pied de la Croix et qui peuvent aussi le rencontrer en tant que ressuscité (page 297)

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Les apparitions de Jésus à Paul
Une seconde différence importante, par laquelle la tradition sous forme de narration intègre les professions, consiste dans le fait que les apparitions du Ressuscité ne sont pas seulement professées, mais sont décrites concrètement. Comment pouvons-nous imaginer les apparitions du Ressuscité, qui n'était pas revenu à la vie humaine habituelle, mais qui était passé à un mode nouveau d'être homme?
Nous trouvons avant tout une différence claire entre l'apparition du Ressuscité à Paul telle qu'elle est décrite dans les Actes des Apôtres, d'une part, et les récits des évangélistes sur les rencontres des apôtres et des femmes avec le Seigneur vivant, d'autre part.
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Les apparitions dont nous parlent les évangélistes sont à l'évidence d'un genre différent [de celles dont parlent les Actes]. D'une part, le Seigneur y apparait comme un homme semblable aux autres hommes il est en chemin avec les disciples d'Emmaüs; il laisse Thomas toucher ses plaies, bien plus, d'après Luc, il se laisse même offrir un morceau de poisson à manger, afin de bien montrer sa véritable corporéité. Et cependant, toujours selon ces récits, il n'est pas simplement un homme redevenu ce qu'il était avant la mort.
Ce qui frappe avant tout c'est le fait que les disciples, dans un premier temps, ne le reconnaissent pas. Cela n'arrive pas seulement aux deux compagnons d'Emmaüs, mais aussi à Marie de Magdala et puis, de nouveau, au bord de la mer de Tibériade : « Or, le matin déjà venu, Jésus se tint sur le rivage ; pourtant les disciples ne savaient pas que c'était Jésus » (Jn 21,4). Seulement après que le Seigneur leur eut enjoint d'aller de nouveau au large, le disciple bien-aimé le reconnut : « Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre : "C'est le Seigneur !"» (Jn 21,7). Il s'agit pour ainsi dire d'une reconnaissance de l'intérieur qui, toutefois, reste enveloppée de mystère. Car, après la pêche, alors que Jésus les invite à manger, une curieuse étrangeté continue à les envelopper. « Aucun des disciples n'osait lui demander "Qui es-tu?" sachant que c'était le Seigneur » (21,12). Ils le savaient de l'intérieur, et non pas à cause de son aspect ni non plus grâce à leur regard attentif (page 298).

     

Note

Le bulletin VIS offre comme d’habitude une synthèse de la catéchèse (http://visnews-fr.blogspot.fr)

Elle commence – curieusement – en ces termes :

La Résurrection, centre du message chrétien et les deux manières, la profession de foi et le récit par lequel il se transmet, ont été les deux sujets abordés par le Pape François reprenant les catéchèses de l'Année de la foi des audiences générales des mercredis. Comme désormais à son habitude, le Saint-Père a fait le tour de la Place St.Pierre en voiture ouverte pour saluer les dizaines de milliers de personnes venues l'écouter, dont beaucoup présentaient leur enfant pour qu'il les prennent dans ses bras. Après avoir chaleureusement salué les fidèles, le Pape a prié avec eux et après leur avoir dit "Bonjour", il a commencé sa catéchèse en citant le célèbre passage de l'Epître de saint Paul aux Corinthiens: "Si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine".

Lorsque le temps le permettait (ou que l’affluence l’exigeait) les audiences générales de Benoît XVI se déroulaient aussi Place Saint-Pierre, que le Pape parcourait en long et en large dans la jeep découverte (j’ai assisté à l’une d’elles), il prenait les bébés qu’on lui présentait et les embrassait. Ce fait n’a jamais été référé par le bulletin VIS…