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Paroles et silence

Un lecteur, Christophe J, réagit à l'article sur les "indiscrétions" des évêques des Pouilles en visite ad limina (28/5/2013)

>>> Cf. Les indiscrétions des évêques italiens

     


Avec "les indiscrétions des évêques italiens", on a vraiment l'impression que le Vatican est fréquenté par des gens qui aiment parler pour parler, c'est à dire qui mélangent tout: informations avérées, impressions personnelles, souhaits ou projets personnels voire leurs ambitions. C'est d'autant moins excusable quand ces personnes ne sont soumises à aucun "acharnement" particulier de la presse ou autre, acharnement qui pourrait les émouvoir, les embrouiller donc constituer une sorte d'excuse à leurs bavardages. Mais non! Voilà des évêques qui rentrent bien paisiblement dans leur diocèse et y font des déclarations mélangées qui appellent des mises au point de la part du porte-parole du pape...

J'ai l'impression que les suites des prochaines visites ad limina seront moins embrouillées parce que je ne pense pas que le pape François apprécie qu'on le mêle à ces mélanges, et qu'on tienne si peu compte dans les faits de ses recommandations concernant la sobriété de l'exercice de l'épiscopat, précisément au groupe d'évêques dont font partie les derniers bavards.

Cela m'amène au cérémoniaire, Mgr Marini: je pense que le pape ne l'a pas seulement "gardé" pour ce qui est dit par un évêque bavard, mais parce que Mgr Marini semble être un homme humble, sobre et discret, et ça, c'est un trésor au Vatican. Il en est de même pour d'autres ex-collaborateurs de Benoît XVI. En regardant la retransmission de certaines cérémonies pontificales récentes, je me suis dit, à chaque fois, que l'on voyait concrètement que le pape François avait confiance en Mgr Marini dont on voit qu'il est, lui, aussi attentif que discret, notamment dans ces cérémonies dont il a réglé les moindres détails en commençant par ce qui lui permet de s'effacer lui-même.

Je me suis dit aussi que, d'une certaine manière, depuis l'avènement du pape Francois, les cérémonies sont encore plus "Benoît XVIèmes" qu'avant parce que le nouveau pape semble refuser de porter certains ornements anciens dont la beauté m'échappe (pas la beauté de tous les ornements anciens mais celle de certains) ... je pense que Benoît XVI, ami de la sobriété liturgique, acceptait ces "mariniades" (*) parce que c'est sa manière de gouverner et vraisemblablement d'être: quand il confie quelque chose à quelqu'un après avoir longuement réfléchi et prié, il s'en remet à cette personne et laisse passer ce qu'il voudrait lui-même corriger (*), tant que cela constitue seulement un aspect peu important de la question à traiter, bien sûr.

Le pape François apparaît ainsi plus interventionniste que le pape Benoît! Voilà encore un bel accroc dans les légendes respectives du méchant panzerkardinal devenu pape, faux Benoît, et du povorello tout le monde il est beau, faux François.

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NDLR:
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(*) Si je partage largement cette annalyse, je me permets cependant d'insérer un bémol; ce point me paraît contestable, et même très improbable: c'est clairement Benoît XVI qui a choisi Mgr Guido Marini pour mettre en oeuvre SA conception de la liturgie . Et je pense qu'au contraire, c'est plutôt François qui laisse passer ce qu'il voudrait lui-même corriger, parce que cela lui semble secondaire. Cela n'enlève rien au fait que le Pape a pour le moment tenu bon contre ceux qui auraient voulu "liquider" l'héritage liturgique de Benoît XVI avec Mgr Guido Marini.