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Un rôle pour Benoît XVI?

Une très subtile réflexion d'Angela Ambrogetti (3/9/2013)

     

Le "nouveau" Vatican du Pape François
3 septembre 2013
Angela Ambrogetti
http://www.korazym.org
(ma traduction)
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Tout doucement, on commence à voir la ligne du pontificat du Pape François.
Le changement à la tête de la Secrétairerie d'Etat indique que le Pape cherchera une réforme qui d'une certaine façon limite l'action de sa Secrétairerie.
Piero Parolin, jeune pour son rôle comme le fut Eugenio Pacelli, est un diplomate d’expérience, et sa réserve laisse imaginer qu'on ne le verra pas beaucoup dans les pages des journaux. Et du reste, pour occuper les premières pages, il y a déjà le Pape.

Mais François a voulu aussi trouver un rôle précis pour le pape émérite Benoît XVI.
Bien conscient du vide laissé dans le cœur de nombreux catholiques par Joseph Ratzinger, il a insisté pour que Benoît, bien que dans la discrétion absolue, ait des occasions publiques de parler et rencontrer des fidèles et des amis. C'est ainsi qu'ont commencé les visites à Mater Ecclesiae et, même si certains ont mal rapporté les paroles du Pape émérite, les nouvelles ont filtré. Ainsi, alors que la visite de Benoît à Castelgandolfo est resté entourée de discrétion, la messe avec les étudiants du professeur Ratzinger est devenue nouvelle officielle. L'homélie, très belle réflexion sur l'humilité et la responsabilité de la place que Dieu nous a assignée, a été la première après six mois de silence.
Et on a vu que Benoît n'a pas perdu son extraordinaire capacité à rendre la haute théologie simple et immédiate.
Tout laisse croire que, si la santé le soutient, ce ne sera pas la seule apparition publique du Pape Benoît, qui non seulement reçoit fréquemment la visite de François, mais est invité à mener une vie "normale". Qui sait si nous ne pourrons pas le voir même à Saint-Pierre?
Benoît a promis obéissance à François, et c'est donc à lui que la responsabilité en revient.

En attendant, le pape François continue son travail avec les commissions et avec la Secrétairerie d'Etat, restée inchangée à part le sommet, et avec le Préfet de la Maison Pontificale qui, comme il l'a lui-même rappelé, vit avec le Pape Benoît, et travaille avec le Pape François.
Son rôle est celui d'un pont entre les deux pontifes. Un rôle tout nouveau et à inventer, que l'archevêque tient avec discrétion et ponctualité. Ses premières sorties publiques ont été en août à Fribourg et à Castelgandolfo pour célébrer la messe, et les 14 et 15 septembre, il est attendu dans les Marches, pour la première visite dans le diocèse dont il est titulaire, Urbisaglia.

En attendant, François prépare sa visite à Cagliari et à Assise. Programmes intenses qui rappellent les "tour de force" (en français dans le texte) des premières années de JP II.

François a repris sa prédication "de curé" des messes matinales à Sainte Marthe auxquelles participeront peut-être des groupes de paroisses romaines, et justement en automne, les visites dans les paroissesreprendront.Egalement en vue, un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux, en plus de celui du 30 septembre pour les canonisations de JP II et Jean XXIII.

En somme, la cohabitation entre les deux Papes au Vatican se poursuit bien, comme l'a démontré "l'encyclique à quatre mains". La première entièrement écrite par François sera consacrée à la pauvreté. C'est le Pontife lui-même qui l'a dit, en recevant les évêques des Pouilles au printemps. Cela aussi est une chose à rappeler: la pape aime bien livrer des anticipations.
Pas sur tout, bien sûr. Tant et si bien que la naissance des commissions est arrivée par surprise. Certains disent même que c'est une simple formalité, et que le Pape François décide tout seul, non sans une pointe d'obstination.
Il est un fait qu'aujourd'hui, à la Curie, c'est le doyen du Sacré Collège, l'inoxydable Angelo Sodano qui tient un rôle important de conseiller du Pape: il a réussi à suggérer à François quelques nominations importantes.