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La guérison du sourd-muet: effatà

Benoît XVI a à de multiples reprise illustré dans ses homélies l'Evangile selon saint Marc (7, 31-37) qui raconte la guérison du sourd-muet. (19/7/2013)

A chaque fois, j'ai pensé: "je n'avais rien compris avant!"

     

Encore tout récemment, lors de l'Angelus du 9 septembre 2012, il expliquait:

Mais nous devons à présent tourner notre attention vers l'Evangile qui rapporte la guérison d'un sourd-muet par Jésus.
Là aussi, nous rencontrons à nouveau les deux aspects de l'unique thème.
Jésus se consacre aux personnes qui souffrent, à celles qui sont exclues de la société. Il les guérit, et, leur ouvrant ainsi la possibilité de vivre et de décider ensemble, il les introduit dans l'égalité et la fraternité.
Cela nous concerne évidemment tous: Jésus nous indique à tous la direction de nos actions, la façon dont nous devons agir.
Tout cela, cependant, revêt également une autre dimension, que les Pères de l'Eglise ont mise en lumière de façon particulière, et qui nous concerne également aujourd'hui de façon spéciale.
Les Pères parlent des hommes et pour les hommes de leur temps. Mais ce qu'ils disent nous concerne d'une façon nouvelle, également nous, hommes modernes.
Il n'existe pas seulement la surdité physique, qui isole l'homme en grande partie de la vie sociale. Il existe également un affaiblissement de la capacité auditive à l'égard de Dieu, dont nous souffrons particulièrement à notre époque. Tout simplement, nous n'arrivons plus à l'entendre - trop de fréquences différentes parasitent nos oreilles. Ce que l'on dit de Lui nous semble préscientifique, et ne semble plus adapté à notre temps. Avec l'affaiblissement de la capacité auditive ou même la surdité à l'égard de Dieu, nous perdons naturellement également notre capacité de parler avec Lui ou à Lui. De cette façon, toutefois, nous perdons une perception décisive. Nos sens intérieurs courent le danger de s'éteindre. Avec la disparition de cette perception, l'étendue de notre rapport avec la réalité en général est également limitée de façon drastique et dangereuse. L'horizon de notre vie se réduit de façon préoccupante.

L'Evangile nous raconte que Jésus posa les doigts dans les oreilles du sourd-muet, il mit un peu de sa salive sur la langue du malade, et dit: "Effatà" - "Ouvre-toi!". L'évangéliste a conservé pour nous la parole araméenne originale que Jésus prononça alors, nous ramenant ainsi directement à ce moment. Ce qui y est raconté est une chose unique, et toutefois, n'appartient pas à un passé lointain: Jésus réalise la même chose de façon nouvelle et répétée aujourd'hui aussi. Dans notre Baptême, Il a réalisé sur nous ce geste du toucher et a dit: "Effatà" - "Ouvre-toi!" pour nous rendre capables d'entendre Dieu et pour nous redonner ainsi la possibilité de Lui parler....

     

Voyage en Bavière

La premère fois dont je me souviens, c'est dans l'homélie du dimanche 10 septembre 2006 sur l'esplanade du parc des expositions de Munich, lors du voyage dans sa Bavière (entre parenthèses, c'était la veille de la folie de la conférence de Ratisbonne!)

Voici l'hommage d'un journaliste allemand, qui écrivait alors, après la messe célébrée par Benoît XVI (traduction de Michelle)

Cher Très Saint-Père,

que voici un allemand clair, intelligent, simple et beau que le vôtre.
J´ai écouté votre sermon durant la messe que vous avez célébrée sur le terrain des expositions de Munich. Quelle différence - aussi grande que la distance de la terre à la lune avec les "euh" intelligents des discussions vides en Allemagne. Le parlement, Mme Christiansen (journaliste célèbre de la télévision allemande - Ndr.), Frau Illner (journaliste), le SZ (Süddeutsche Zeitung). Ces gens parlent avec mots semblables à des sorbets (littéralement "à la fraise", ndt) - un produit qui se gâte très rapidement comme nous tous, nous le savons.

Avec vous, très Saint-Père, durant votre messe, j´avais le sentiment d'entendre de "vrais" mots. Le sujet de votre sermon parlait du miracle, celui que fit Jésus en guérissant un sourd. Quand il s´agit de miracle, je suis sceptique... Je ne crois pas que l´on puisse marcher sur l'eau ou changer l'eau en vin. Dans votre allemand si simple vous nous avez expliqué qu´avec ce miracle, c´est de la surdité vis-à-vis de Dieu qu'il s´agit. Avec la centaine de milliers de fidèles réunis sur le terrain des expositions de Munich, j'ai ainsi compris ce que vous pensiez. Avec votre langage si beau et si simple, vous avez réduit à néant le charabia des ordinateurs. Il m'a alors semblé voir des anges voler autour de vous - vous-même étiez un ange parlant l´allemand avec l´accent bavarois.

Le point culminant, fut que vous invitiez les anges des autre religions à cette fête eucharistique. Et que nous devions aimer leur sainteté.
Quel bel allemand.
F.J. Wagner

     

Homélie du Saint-Père (extrait)

Mais nous devons à présent tourner notre attention vers l'Evangile qui rapporte la guérison d'un sourd-muet par Jésus. Là aussi, nous rencontrons à nouveau les deux aspects de l'unique thème. Jésus se consacre aux personnes qui souffrent, à celles qui sont exclues de la société. Il les guérit, et, leur ouvrant ainsi la possibilité de vivre et de décider ensemble, il les introduit dans l'égalité et la fraternité. Cela nous concerne évidemment tous: Jésus nous indique à tous la direction de nos actions, la façon dont nous devons agir. Tout cela, cependant, revêt également une autre dimension, que les Pères de l'Eglise ont mise en lumière de façon particulière, et qui nous concerne également aujourd'hui de façon spéciale. Les Pères parlent des hommes et pour les hommes de leur temps. Mais ce qu'ils disent nous concerne d'une façon nouvelle, également nous, hommes modernes. Il n'existe pas seulement la surdité physique, qui isole l'homme en grande partie de la vie sociale. Il existe également un affaiblissement de la capacité auditive à l'égard de Dieu, dont nous souffrons particulièrement à notre époque. Tout simplement, nous n'arrivons plus à l'entendre - trop de fréquences différentes parasitent nos oreilles. Ce que l'on dit de Lui nous semble préscientifique, et ne semble plus adapté à notre temps. Avec l'affaiblissement de la capacité auditive ou même la surdité à l'égard de Dieu, nous perdons naturellement également notre capacité de parler avec Lui ou à Lui. De cette façon, toutefois, nous perdons une perception décisive. Nos sens intérieurs courent le danger de s'éteindre. Avec la disparition de cette perception, l'étendue de notre rapport avec la réalité en général est également limitée de façon drastique et dangereuse. L'horizon de notre vie se réduit de façon préoccupante.

L'Evangile nous raconte que Jésus posa les doigts dans les oreilles du sourd-muet, il mit un peu de sa salive sur la langue du malade, et dit: "Effatà" - "Ouvre-toi!". L'évangéliste a conservé pour nous la parole araméenne originale que Jésus prononça alors, nous ramenant ainsi directement à ce moment. Ce qui y est raconté est une chose unique, et toutefois, n'appartient pas à un passé lointain: Jésus réalise la même chose de façon nouvelle et répétée aujourd'hui aussi. Dans notre Baptême, Il a réalisé sur nous ce geste du toucher et a dit: "Effatà" - "Ouvre-toi!" pour nous rendre capables d'entendre Dieu et pour nous redonner ainsi la possibilité de Lui parler. Mais cet événement, le Sacrement du Baptême, ne possède rien de magique. Le Baptême ouvre un chemin. Il nous introduit dans la communauté de ceux qui sont capables d'écouter et de parler; il nous introduit dans la communion avec Jésus lui-même qui, lui seul, a vu Dieu et a donc pu parler de Lui (cf. Jn 1, 18): à travers la foi, Jésus veut partager avec nous sa vision de Dieu, son écoute du Père et son dialogue avec Lui. Le chemin du baptisé doit devenir un processus de développement progressif, dans lequel nous mûrissons dans la vie de communion avec Dieu, parvenant ainsi également à avoir un regard différent sur l'homme et sur la création.

L'Evangile nous invite à nous rendre compte qu'il existe en nous une insuffisance de notre capacité de perception - une carence qu'au début, nous ne ressentons pas comme telle, car tout le reste s'impose précisément par son urgence et sa justesse; car apparemment, tout procède normalement, même si nous n'avons plus d'oreilles ni d'yeux pour Dieu et que nous vivons sans Lui.
(http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060910_neue-messe-munich_fr.html )

     

L'Evangile, Marc (7, 31-37)

31 Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers le lac de Galilée en traversant la région de la Décapole.
32 On lui amena un sourd qui avait de la difficulté à parler et on le supplia de poser la main sur lui.
33 Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et lui toucha la langue avec sa propre salive.
34 Puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit: «Ephphatha» - c'est-à-dire «Ouvre-toi».
35 Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement.
36 Jésus leur recommanda de n'en parler à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient.
37 Remplis d'étonnement, ils disaient: «Il fait tout à merveille; il fait même entendre les sourds et parler les muets.»