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Le triomphe du Pape réservé.

Un article datant de 2010, qui revient pour moi en peine actualité, et qui conduit à se demander aujourd'hui si les vaticanistes ne sont pas atteints d'amnésie sélective (5/4/2013)

     

Cet article de Paolo Rodari a été écrit pour Il Foglio (il semble avoir changé de boutique depuis lors, et travaille pour le groupe La Repubblica/L'Espresso) en 2010, au retour de Benoît XVI de son voyage au Royaume-Uni.
Je l'avais traduit à l'époque, et je le retrouve avec grand plaisir, grâce à Raffaella, au moment ou tant de "vaticanistes" semblent brutalement devenus amnésiques, s'extasiant sur la rupture du néo-pontificat en terme de "communication" - une communication dont nous espérons bien que François n'a que faire et qu'elle n'est qu'une construction médiatique.

J'écrivais en préambule à l'époque (benoit-et-moi.fr/ete2010):

Paolo Rodari, de retour de Grande Bretagne, semble nous livrer le dernier chapitre de son livre "Attacco a Ratzinger" co-écrit avec Andrea Tornielli. Traduction d'un très long et très bel article écrit pour "Il Foglio". Le secret le plus important du Pape : "l'absence d'une stratégie de communication . Ratzinger ne cherche pas le consensus".
Mais personnellement, je pense que Paolo Rodari fait un peu de provocation. Je ne vois pas en quoi le fait d'aimer Benoît XVI/Joseph Ratzinger qui est, de façon évidente, une personnalité touchante et aimable, constituerait une "énigme". Même si, comme nous l'avons déjà souligné à plusieurs reprises sur ce site, il fait tout pour décourager la moindre manifestation de culte envers sa personne...
(26/9/2010)

     

Le triomphe du Pape réservé.

Cinq années d'un succès public qui a surpris les critiques. L'énigme de peu de gestes et de beaucoup de mots
26 septembre 2010
Il Foglio.
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Après le triomphe charismatique de Karol Wojtyla, la timidité et la pudeur monastique de Joseph Ratzinger. Deux styles différents qui reflètent deux caractères dissemblables. Deux styles qui conduisent à un résultat unique: l'enthousiasme des foules .

De Jean-Paul II , les fidèles applaudissait le geste, la phrase à effet , la gestuelle théâtrale, négligeant parfois presque complètement le sujet. De Benoît XVI, ils suivent les homélies , tendent l'oreille durant les discours, écoutent chaque mot avec une attention qui ébahit les experts et les analystes. C'est ce qui s'est passé en Angleterre et en Ecosse, lors de son récent voyage: "Ratzinger est apparu comme un homme doux , humble , qui parle avec gentillesse », a déclaré Richard Owen, le Vaticaniste du Times . "Des réflexions profondes, proposées à voix basse" .
Plus qu'ailleurs , le style de Benoît XVI a trouvé son accomplissement au Royaume-Uni; difficile d'imaginer , avant le départ pour ce que beaucoup ont décrit comme son "déplacement le plus difficile" cent mille personnes à Hyde Park, au coeur de la ville , dans un silence total pendant une heure et demie, à suivre une liturgie .

Quel est le secret de Joseph Ratzinger? Quelle est sa stratégie communicative? Une seule : il n'a pas de stratégie.

Le souverain Pontife l'a dit lui-même lors du vol vers Edimbourg il y a dix jours.
Le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, lui a demandé: que peuvent faire les catholiques pour rendre l'Eglise plus attractive?
Réponse du Pape : « Une Eglise qui cherche avant tout à être attractive est déjà sur la mauvaise voie , parce que l'Eglise ne travaille pas pour elle-même , elle ne travaille pas pour augmenter ses nombres et donc son pouvoir; l'Eglise est au service d'un Autre; elle ne sert pas pour elle, pour être un organe fort , mais elle sert à rendre accessible l'annonce de Jésus-Christ , les grandes vérités et les grandes forces d'amour et de réconciliation qui viennent toujours de la présence de Jésus-Christ "
.
Tel est le secret de Ratzinger - pour beaucoup, "Panzercardinal", pour d'autres encore "Rottweiler de Dieu" devenu Pape; il ne cherche à attirer personne. Plutôt à se mettre en arrière et à placer au milieu de la scène un Autre. Et c'est un style qui lui est propre et qui, en dépit des mille et une stratégies de communication que souvent, différents corps ecclésiastiques , de la curie romaine aux différentes conférences épiscopales, jusqu'aux diocèse , tentent d'adopter , s'impose avec une autorité explosive.

Le style du Pape est sobre , surtout au contact des masses . Chaque manifestation publique se configure pour lui comme une liturgie. Et en effet hors des messes , des catéchèses, des bénédictions, Benoît XVI est un minimaliste. "Le Pape ne doit pas proclamer ses propres idées , mais plutôt constamment se relier lui-même, et l'Eglise, à l'obéissance à la Parole de Dieu", dit-il en prenant possession de la cathédrale de Rome, la basilique Saint-Jean de Latran , le 7 mai 2005 . Un critère qui, pour Ratzinger est un programme de gouvernement; de son côté, il fait très peu, au milieu de la scène il n'y a jamais lui, mais l'essentiel, c'est-à-dire Jésus-Christ vivant et présent dans les sacrements de l'Église.

Les premiers mois du pontificat de Benoît XVI laissèrent les analystes du Vatican sans voix. La foule présente aux audiences du mercredi et aux Angélus Place Saint-Pierre, le dimanche , était exactement le double de ce qui avait cours lors des derniers mois de Jean-Paul Il . Des données fiables ont été publiées par la préfecture de la Maison pontificale, l'organisme du Vatican qui s'occupe des audiences.
Au cours des mois entre Mai et Septembre 2004, 194 000 personnesont assisté aux audiences de Jean-Paul II. Dans la même période en 2005 , 410 000 se sont rendues à celles de Benoît XVI . Pareil pour l'Angélus: 262 000 en cinq mois pour Wojtyla , 600 000 durant les mêmes mois de 2005 avec Ratzinger. Bien sûr, c'était le crépuscule de la papauté Wojtyla , l'effet de nouveauté a joué en faveur de Ratzinger, comme ses détracteurs l'ont noté. Mais les chiffres démentent aussi ceux qui craignaient une insuffisance médiatique présumée du successeur. Benoît XVI n'accomplit pas de gestes à effet, il ne martelle pas de phrases-choc , il n'encourage pas les applaudissements et les louanges. Il se soustrait aux manifestations de masse. Il aime se rendre aux événements publics uniquement pour célébrer et prêcher. Il voyage également avec des programmes très serrés , comme pour échapper au superflu, pour ce qui est strictement nécessaire.

Rome, Place Saint-Pierre, 16 Octobre 2005. Benoît XVI rencontre les enfants de la première communion (1). L'événement a un programme singulier : d'abord, le Pape répond a braccio à quelques questions, et puis , toujours avec les enfants , il y a une demi-heure d'adoration eucharistique. Au Vatican, certains disent : "un risque, après des années de rendez-vous qui ressemblaient plus à des festivals de musique qu'autre chose".
Le Pape arrive sur la Place, ponctuel. Il sort en papamobile de l'Arc des Cloches. Les enfants acclamant et crient des slogans. Le Pape salue. Puis, il descend de la voiture, et il commence à parler. Peu à peu le silence se fait. Le Pape leur enseigne la théologie.
Question d'un enfant : " Ma catéchiste m'a dit que Jésus est présent dans l'Eucharistie, mais comment? je ne le vois pas".
Réponse: "Oui , nous ne le voyons pas , mais il y a beaucoup de choses qu'on ne voit pas et qui existent et sont essentielles. Par exemple, nous ne voyons pas notre raison. Toutefois , nous avons une raison". Puis le silence est total . Le Pape se met à genoux devant l'Eucharistie. Tout le monde regarde au-delà du Pape , vers l'endroit où il regarde. En moins d'une heure l'attention d'une foule sui generis - cent mille enfants - est entièrement captivée. Une scène qu'on a aussi vue lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cologne en août 2005: le Pape qui, soudain, s'agenouille devant l'Eucharistie . Les jeunes sont silencieux et s'agenouillent à leur tour. Autour , un silence irréel qui ne dérange que les chroniqueurs des diverses télévisions et radios. Pendant environ une heure, ils ne savent pas quoi dire .

Vingt mois s'écoulent depuis l'élection de Ratzinger au trône de Pierre. Benoît XVI devient un cas d'étude mondial.
White Star, une maison d'édition liée à la National Geographic Society , publie «Benoît XVI , l'aube d'un nouveau pontificat» (2). Les auteurs sont un grand photographe italien Gianni Giansanti, et l' ancien rédacteur en chef du siège de Rome de Time, Jeff Israely. Le livre naît d'une raison explicite: étudier le "cas Ratzinger" , les motifs du succès du "Panzercardinal" devenu le successeur de saint Pierre. Israely écrit: "Les gestes de son prédécesseur ont impressionné le monde, Benoît XVI fait plutôt les titres avec la force de sa prose. Mais ses paroles ne représentent pas un pur exercice intellectuel: elles sont une manifestation de sa foi et de son humanité. Dans le messager, c'est le message qui se rend visible".
Quelques jours plus tard , le Vaticaniste Sandro Magister écrit dans l'Espresso: " Jean Paul II dominait la scène, Benoît XVI offre à la foule sa parole nue. Mais il prend soin de déplacer l'attention sur quelque chose au-delà de lui-même".

Peut-être est-ce juste une coïncidence. Mais il convient de relever le fait que sur les journaux britanniques, au lendemain du départ du Pape de Londres , deux mots étaient présents plus que d'autres: succès et nostalgie.
Succès du Pape sur la foule: deux cent mille personnes qui le suivent dans les rues de Londres alors qu'il est à proximité de Hyde Park pour la veillée de béatification du cardinal John Henry Newman, ce n'est pas une mince affaire.
Nostalgie de son départ. Anna Arco, vaticaniste britannique, collaboratrice de nombreuses publications spécialisées et rédactrice en chef du Catholic Herald de Londres a avoué souffrir de ppd, "post-papal depression . Peut-être que dans l'énorme quantité d'articles écrits au moment de faire le bilan des quatre jours de Benoît XVI au Royaume-Uni , il n'y a pas de meilleure expression, pour donner la mesure du succès pastoral , ecclésial, spirituel et humain de la visite du Pape. Un succès de foule qui a surpris Benoît XVI lui-même, qui a déclaré mercredi lors de l'audience générale : la visite a été un «événement historique » . Antonio Socci a écrit dans Libero : "Ratzinger n'est pas quelqu'un qui utilise les mots au hasard; il a expliqué qu'il s'agissait d'un événement historique , d'abord parce qu'il a renversé toutes les prévisions " . Damian Thompson l'a lui aussi écrit dans le Telegraph: les Britanniques ont vu "les choses comme elles sont" . Ils ont "vu" le Pape il l'ont "entendu" et ils ont été conquis.

Il y a une énigme concernant les foules de Benoît XVI lors de ses voyages en dehors des frontières italiennes. Dans cette énigme, la foule anglaise est la dernière en date. La dernière à faire quoi? À se convertir au Pape.
Toujours donné vaincu au départ, Benoît XVI marque des points à peine atterri sur le sol étranger. Il en marque sur le peuple, sur les gens, qui, à entendre la majorité, devraient être hostiles. Et tout cela est une énigme. Un mystère qui continue à se produire régulièrement.
Les quatorze voyages à l'étranger ont toujours renversé les sombres prédictions de la veille. Cela a été le cas même dans les endroits les plus hostiles. En Turquie , en 2006 , aux États-Unis et en France en 2008 , en Israël et en Jordanie un an après. Partout, on est frappé par son audace. A Ratisbonne , en 2006 , il a révélé où prend ses racines l'ultime violence religieuse, dans un Dieu détaché de la rationalité. Les polémiques ont éclaté. Un vent de fanatisme et de protestations à travers le monde. Ratzinger semblait battu . Mais c'est grâce à cette leçon que parmi les musulmans, les voix appelant à une révolution des lumières dans l'islam, la même que celle qui s'est déjà produite dans le catholicisme au cours des derniers siècles sont aujourd'hui plus fortes,. C'est grâce à la
Lectio magistralis qu'aujourd'hui quelques-uns, même dans les endroits où l'islam est le plus fanatique, acceptent le débat avec les catholiques .

Initialement, Benoît XVI fait mal. Il frappe au cœur de la société d'aujourd'hui, de sa pensée . Il débusque ce qu'il considère comme faux. C'est pour cela que ses mots, au fil du temps, demeurent. Ils ne passent pas.
C'était au printemps dernier que lors d'une audience du mercredi (catéchèse du 10 mars), il compara le temps présent de l'Eglise à celui d'après Saint-François . Alors aussi, il y avait dans le christianisme des courants qui appelaient à un " âge de l'Esprit", une nouvelle Eglise, sans hiérarchie ni préceptes ni dogmes .
Aujourd'hui , quelque chose de semblable se produit lorsqu'on appelle un Vatican III qui serait "un nouveau départ et une rupture". Un nouveau départ pour aller où?
Les buts, finalement , ne sont rien d'autre que des allégations qui ont déjà fait l'école, avec des résultats médiocres, et peu de nouveaux convertis gagné à la cause, dans la communauté protestante: l'abolition du célibat des prêtres , la prêtrise pour les femmes , la libéralisation de la morale sexuelle , un gouvernement de l'Église sans le primat pétrinien .
À tout cela , le Pape Ratzinger oppose un nouveau mode de gouvernance de l'église, sa pensée "illuminée par la prière": Ratzinger parle de la foi; de Dieu; de Jésus-Christ; de l'Église dans le monde, dans la société , dans le discours public . De la foi dans la vie quotidienne, avec ses implications privées mais aussi publiques.
Il ne cherche pas le consensus des gens. Il ne se plie pas à la mode du monde. Il accepte le défi d'apporter dans le monde l'épée qu'est l'Evangile: et c'est pour cela qu'à long terme, il gagne. Ce qu'il dit restera.

Certains réagissent mal à ses paroles, comme tant et tant de tempêtes médiatiques de ce pontificat le démontrent. Il y en a ceux qui se rebellent et veulent arrêter le Pape pour "crimes contre l'humanité". Mais il y a ceux qui sont touchés par son discours et se mettent à le suivre. Il y a des intellectuels qui voudraient qu'il ne parle plus. Il y a même des intellectuels qui l'empêchent de parler comme le montre l'affaire de "La Sapienza" . Mais il y en a d'autres - et les parterres à l'Université de Ratisbonne , au Collège des Bernardins à Paris et au Parlement de Westminster à Londres le montrent - qui, après un scepticisme initial ne peuvent pas faire autre chose que se lever et l'applaudir.

C'est là le public le plus sophistiqué de Benoît XVI. Un public qui lui est propre. Différent des grandes foules. Souvent, des cercles restreints. Tous applaudissant devant le théologien devenu Pape. "De Rottweiler de Dieu à Pape le plus aimé, le meilleur", écrivait il y a quelques mois dans le New York Times , en pleine tempête médiatique autour des prêtres pédophiles Ross Douthat, conservateur, trentenaire, opinioniste parmi les plus en pointe des États-Unis. Une opinion transversale, présente surtout dans le monde des intellectuels anglophones .
Une opinion positive, qui s'est faite plus forte précisément durant les pires jours du pontificat de Benoît XVI, les mois de crise majeure pour les histoires de pédophilie.
Hendrik Hertzberg dans The New Yorker , après avoir rappelé Luther et la crise actuelle de pouvoir et de culture dans l'église, eut des propos élogieux pour Benoît XVI . Durant ces mêmes jours, un appel a été diffusé avec 70 signatures du monde francophone. Signé d'intellectuels, de philosophes, de journalistes, de dramaturges, d'universitaires, d'artistes et autres. Parmi les signataires figuraient Jean-Luc Marion, de l' Académie Française, professeur à Paris et à Chicago; Rémi Brague, professeur de philosophie et membre de l' Institut; L'écrivain François Taillandier; La philosophe Chantal Delsol; L'acteur Michael Lonsdale; le mathématicien Laurent Lafforgue . Et bien d'autres (ndlr: même si je retiens la présence de Laurent Lafforgue, je suis réservée sur cet appel qui ne s'avouait pas franchement "pour le pape") .

Ratzinger parle aux plus humbles et aux intellectuels, donc. Et à chacun, il dit quelque chose. Il n'a pas de stratégie de communication. Il ne semble préoccupé que par la vérité, le contenu de ce qu'il dit.

Récemment a été publié " Ratzinger professore " de Gianni Valente , un livre qui recrée les années d'étude et d'enseignement de Ratzinger dans le souvenir de ses étudiants et de ses collègues, de 1946 à 1977.
Ratzinger, dit-il, fut d'emblée capable de retenir l'attention de ses étudiants. Comment ? Il a introduit une nouvelle façon d'enseigner. Un ancien élève raconte : "Il lisait ses cours dans la cuisine à sa sœur Maria, une personne intelligente , mais qui n'avait jamais étudié la théologie. Si sa sœur manifestait sa satisfaction, c'était pour lui un signe que la leçon était bonne". Un étudiant de l'époque dit : " La salle était toujours comble pour ses cours, les étudiants l'adoraient. Il avait une langue belle et simple, le langage d'un croyant" . . .
Le Professeur Ratzinger ne faisait pas étalage d'une érudition académique, ni n'usait du ton déclamatoire normal à l'époque. Il exposait ses cours avec douceur, dans un langage d'une simplicité limpide, même pour les questions les plus complexes. Plusieurs années plus tard, le cardinal Ratzinger lui-même expliqua le secret de la réussite de ses leçons: "Je n'ai jamais essayé de créer mon propre système, ma théologie particulière. Si on veut vraiment parler de spécificité, il s'agit simplement du fait que je me propose de penser avec l'Eglise, c'est-à-dire avant tout avec les grands penseurs de la foi". Les étudiants percevaient par ses leçons, non seulement de recevoir des notions académiques, mais d'entrer en contact avec quelque chose de grand, avec le cœur de la foi chrétienne. C'est le secret du jeune professeur de théologie qui attirait les étudiants. C'est peut-être son unique secret, encore aujourd'hui: ne pas se mettre lui-même au centre de la scène , mais quelque chose de plus grand que lui,le cœur de la foi chrétienne .

Et puis, le secret le plus important: l'absence d'une stratégie de communication. Ratzinger ne cherche pas le consensus.

Notes

(1) Première communion: beatriceweb.eu/Blog06 et beatriceweb.eu/videoson/
(2) Habemus Papam: vingt mois après, un portrait: beatriceweb.eu/Blog06/medias
>>> Voir aussi: Voyage au Royaume-Uni, pages spéciales: benoit-et-moi.fr/ete2010