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Le Père Noël est un imposteur

Comment il a supplanté Saint Nicolas et l'Enfant Jésus. (26/12/2013)

>>> Illustration ci-contre (et d'intéressantes ressources): http://stnicolasfanclub.free.fr/index.php

Cet article, qui était paru sur La Bussola le 15 décembre dernier, arrive avec un tout petit peu de retard, puisque Noël est passé. Mais la réflexion qu’il propose est évidemment intemporelle.

Il est question de la légende de Saint-Nicolas dans une prédication de Joseph Ratzinger reproduite ici : Nicolas de Myre
La légende des krampus (remplacés en France par le père Fouettard, mais j’ai peur que déjà là, la légende originelle n’ait été affadie) avait été rappelé par Benoît XVI à ses compatriotes de Tittmoning en 2007 (cf. Noëls de Benoît XVI )

Et surtout, comment ne pas repenser à l’adorable lettre que le petit Joseph Ratzinger, alors âgé de 7 ans, avait adressée à l’Enfant Jésus : quelle différence avec les listes de cadeaux made in Taïwan, avec références précises et prix, établies avec le catalogue des grandes surface en main, que les enfants d’aujourd’hui, déjà gavés, envoient au « Père Noël » (cf. Le programme du petit Joseph Ratzinger )

Lettre à l'Enfant Jésus

«Cher enfant Jésus, bientôt tu descendras sur terre. Tu apporteras de la joie aux enfants. A moi aussi tu apporteras de la joie. Je voudrais le Volks-Schott, un habit vert pour la messe et un Cœur de Jésus. Je serai toujours sage. Sincères salutations de Joseph Ratzinger».

     

Comment le Père Noël a supplanté l'Enfant Jésus
A l'origine, il y avait Saint Nicolas, puis Sankt Nikolaus, puis Santa Claus
Guido Villa
La Nuova Bussola Quotidiana, 15/12/2013
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Mois de décembre, les spots publicitaires nous présentent jusqu'à plus soif un étrange personnage vêtu de rouge, avec une barbe et des moustaches blanches clairement postiches, qui distribue des cadeaux. C'est le "Père Noël", une des nombreuses américaneries qui ont envahi notre vie, certes plus inoffensif qu'Halloween, mais toujours le fruit d'une mentalité mondaino-protestante, qui cherche à vider et décolorer les contenus de notre foi et qui n'a rien à voir avec notre culture catholique.

Peu de gens le savent, mais le Père Noël, que les américains appellent Santa Claus, ou plus simplement Santa, représente l'appauvrissement d'un personnage de la culture chrétienne de l'Europe germanique et slave. Si nous examinons avec plus d'attention ce nom américain, nous comprenons tout de suite qu'il dérive de Sankt Nikolaus, Saint Nicolas de Miye - que les italiens appellent aussi Saint Nicolas de Bari, du nom de la ville où reposent et sont vénérés ses restes mortels, et qu'ils fêtent chaque année le 6 décembre.
Quel rapport entre Saint Nicolas et les cadeaux?
La tradition raconte que quand il était évêque de Myre en Licie (dans l'actuelle Turquie), entre la fin du IIIe et le début du IVe siècle après JC, il avait coutume d'aider les pauvres, et ayant entendu parler d'un pauvre homme qui avait trois filles à marier, trois nuits de suite, en cachette, il jeta un sac plein de pièces, chacun destiné à payer la dot de chacune des filles.
Rappelant celui-ci, et d'autres épisodes de bonté, la tradition moderne d'Europe centrale fit de Saint Nicolas un distributeur de cadeaux qui, dans la nuit entre le 5 et le 6 décembre entre dans les maisons, et dans les souliers laissés sous une fenêtre laisse aux enfants sages un cadeau, tandis qu'aux vilains enfants il laisse, à titre d'avertissement, un fouet.

Dans les représentations de Saint-Nicolas, avant lui viennent les "Krampus", des petits démons qui essaient de perturber les bons enfants et les tentent pour qu'ils deviennent indisciplinés. Mais immédiatement arrive notre saint, et sa présence est suffisante pour pousser les diables à une fuite désespérée. Le contenu édifiant est clair: seuls les bons enfants reçoivent de Saint-Nicolas une récompense, tandis que les méchants sont exhortés à changer de route pour éviter de subir une punition. La simple présence de Saint-Nicolas éloigne les démons, puisque l'enfer ne peut pas résister à Dieu et à ses élus, à ceux qui vivent dans la sainteté.

Le Sankt Nikolaus qui apporte des cadeaux aux enfants est toujours représenté comme un évêque (catholique, bien sûr) dans ses vêtements liturgiques. Otez-lui l'anneau, la mitre, la crosse, l'étole et la chasuble de l'évêque et vous avez ... le Père Noël, lequel est donc Saint-Nicolas auquel on a enlevé la dimension spirituelle. Le messager du Seigneur qui éloigne le mal et récompense la bonté est devenu un apôtre de la consommation et de l'achat effréné de biens, souvent pas nécessaires à notre vie.

Malheureusement, même la figure du vrai Saint-Nicolas n'a pas résisté à la vague de buonisme qui pris la place de la foi, devenue de plus en plus froide, comme un sel sans saveur. Il est donc devenu lui aussi un porteur de bons sentiments, qui se présente devant les enfants en leur recommandant d'être sages, d'aimer leur maman et leur papa, de faire leurs devoirs, de ne pas dire de gros mots ... toutes choses certes positives, mais insuffisantes quand on néglige d'enseigner aux enfants à prendre soin de la dimension spirituelle de la vie: aimer Jésus et Marie, faire leur prière le matin et le soir, aller à la messe le dimanche et la suivre avec attention, sans bavarder ... toutes choses qui, si elles sont faites, conduiront les enfants à être bon.

La figure du Père Noël a désormais également presque supplanté l'Enfant Jésus comme dispensateur des cadeaux de la Nuit Sainte. De nombreuses paroisses, quand elles accomplissent des œuvres de charité dans le temps de Noël, se servent de cette figure de glace sans se rendre compte que de cette manière elles contribuent à l'appauvrissement des contenus spirituels parmi les fidèles.

A ce propos, il faut donc être clair et net, avec les enfants aussi: l'Enfant Jésus apporte des cadeaux (après tout, c'est son Noël) et pas le Père Noël, tout simplement parce que ce drôle de personnage n'existe pas.
Il est en outre nécessaire d'être cohérent et de témoigner aussi dans les petites choses de notre foi chrétienne: par exemple, en ne souhaitant pas de "Bonnes fêtes", mais "Joyeux Noël et Heureuse nouvelle Année"; en envoyant des cartes postales ou des cartes de vœux électronique représentant des thèmes religieux, de préférence la Sainte Famille avec Jésus nouveau-né, plutôt que des pins, des paysages enneigés, des boules colorées et des animaux de toutes sortes qui n'ont rien à voir avec la naissance du Seigneur Jésus.
Après tout, c'est précisément celle de Jésus, la Nativité que nous chrétiens célébrons.