Une femme cardinale (suite)
Un article de Luigi Accattoli, vaticaniste-émérite de prestige du Corriere della Sera apporte aujourd'hui même des précisions juridiques prouvant qu'il ne s'agit pas d'un délire (4/11/2013)
Mais Accattoli n'y croit pas... pour l'instant.
>>> François et la surchauffe des attentes
Ce serait symbolique, le pape veut de la substance
Luigi Accattoli
Il Corriere della Sera (via finesettimana.org)
4 Novembre 2013
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Qu'au Consistoire de Février émerge une femme cardinale est possible mais peu probable .
Parmi les canonistes il y a une attente diffuse de la participation de laïcs à l'élection du pape, mais à cette fin, la voie du cardinalat, dont l'extension à des laïcs et des femmes poserait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait, est jugée peu praticable.
Pour créer une femme cardinale, le pape devrait modifier trois dispositions qui sont dans les canons 350 et 351 du Code de 1983 (http://www.vatican.va/): celles qui réservent le cardinalat aux hommes, «à des hommes au moins constitués dans l'ordre de la prêtrise» (c'est-à-dire qui sont au moins prêtres ); et une troisième qui prévoit «l'assignation à chaque cardinal» d'«un titre ou diaconie dans l'Urbe» (ie, la régence formelle d'une église à Rome : parce que les cardinaux étaient à l'origine des prêtres romains) .
Le pape pourrait déroger à ces normes avec un rescrit de trois lignes. Ou il pourrait constituer, à côté des trois ordres de cardinaux existants - évêques , prêtres, diacres - une quatrième ordre, celui des laïcs et prévoir que des femmes puissent y être admises. Il n'y aurait aucun obstacle doctrinal et les problèmes juridiques sont faciles à résoudre, mais la faible probabilité de voir emprunter cette voie résidee dans le fait qu'elle provoquerait une avalanche de griefs sans résoudre aucun problème réel. L'arrivée d'une femme cardinale aurait une valeur symbolique, mais serait de peu de signification pour la présence du génie féminin dans les «lieux de décisions» , ce qui est l'objectif de François .
En ce qui concerne l'élection du Pape, le plénum des cardinaux électeurs est aujourd'hui de 120: que compterait une seule femme dans ce collège? Un «quota rose» qui donnerait consistance à court terme à la présence féminine parmi les éminences n'est pas davantage pensable.
Il est raisonnable d'imaginer qu'un jour nous aurons des femmes dans le Conclave, mais à travers un chemin plus long que la nomination aujourd'hui d'une femme cardinale
