L'effet Benoît XVI
Je suis retombée par hasard sur cet article de mon site datant d'octobre 2007. Les journalistes italiens cherchaient à comprendre le "charisme de Benoît XVI", autrement dit par quel mystère il attirait tant de foules. Et ils avaient trouvé comme raison... "les" peurs (25/11/2013)
Un peu plus de deux ans après son élection, il n'était plus possible d'ignorer l'importance des foules qui venaient à Rome pour voir et écouter CE pape.
Les records de Jean-Paul II étaient battus.
Même en admettant que la popularité de François pulvérise aujourd'hui tous ces records, ce qui suit résonne étrangement alors que chaque article rendant compte de l'actualité de la Papauté contient une allusion implicite, et souvent même explicite, à la longue période de glaciation et de miasmes qui aurait pris fin le 13 mars 2013, avec l'élection du pape venu du bout du monde.
Allusion à la devise olympique "citius, altius, fortius", on dira que les records sont faits pour être battus... mais aussi, qu'il est périlleux de s'en remettre aux chiffres pour "mesurer" la foi!
Quoi qu'il en soit, à l'époque, les journalistes "ne comprenaient pas", et cherchaient des explications, les moins flatteuses possibles, évidemment, à cet engouement populaire, évoquant d'irrationnelles peurs [*] - au pluriel, bien sûr! Bizarrement, aujourd'hui, il n'est plus question de "peurs", mais de grande bouffée d'air frais (à quoi jouent les medais ?).
Deux journalistes catholiques répondent à l'éditorial "exemplaire" en ce sens du premier quotidien italien.
Les gens, eux, heureusement, ne s'y trompaient pas.
Je reproduis ici le petit dossier, très édifiant, que j'avais fait à l'époque sur le sujet.
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[*] Une petite remarque: pourquoi parler "des peurs"? J'ai remarqué que le mot, lorsqu'il est utilisé par des charlatans, est écrit au pluriel. La peur, c'est banal. Les peurs, il faut croire que cela sonne mieux. On sent le jugement du spécialiste.
La peur (ou plutôt les peurs) c'est ridicule, surtout chez les autres, et lorsqu'elle sert les intérêts de ceux qui l'instrumentalisent à leur profit.
"Dans les hôtels, augmentation de 25% en trois ans"
Tourisme et foi, l'effet Ratzinger "plus de pèlerins qu'avec Wojtyla"
Présences record à Rome.
"Qu'il y ait plus d'allemands était prévisible. Mais Benoît XVI a réchauffé le coeur de tous "
Elvira Serra
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Personne n'aurait parié sur lui. Le 19 avril 2005, lorsqu'il fut élu à la chaire de Pierre et apparut à la loge centrale de la Basilique, avec ce pull noir qui dépassait du vêtement papal, presque emblématique de sa façon d'aller à l'essentiel, tous pensèrent la même chose : "Il ne sera jamais comme Jean-Paul II".
Et pourtant Benoît XVI, dans le siècle Joseph Alois Ratzinger, a gagné. Celui que 'Le Manifesto' (ndt: quotidien communiste!!!) étiqueta de façon irrévérencieuse (et sans générosité) comme "le berger allemand", jour après jour a conquis les plus sceptiques.
La preuve? Depuis ce jour, dans la Capitale, le tourisme religieux a crû. Et il suffit d'un exemple : les "tours" sur les autobus à deux étages de "Rome Chrétienne" ont augmentés de 300% en 2006. Brevivet, un des plus importats opérateurs touristiques catholiques, estime à 20% l'accroissement du nombre de pèlerins. Le Spi, le Secrétariat des 40 associations catholiques italiennes qui organisent des voyages religieux, calcule une hausse de 15%.... Tandis que l'Oeuvre romaine des pèlerinages a compté 4.6 millions de touristes religieux en 2006 contre 2.2 millions en 2003.
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Alors, faut-il parler encore de Benoît XVI ? Parce que nous serons très éloignés de ce "si je me me trompe vous me corrigerez" avec lequel Papa Wojtyla séduisit les italiens, méfiants envers un pontife étranger. Il ne fera peut-être jamais tourner une canne dans sa main à la Charlie Chaplin, comme le fit son prédécesseur, devant les jeunes rencontrés à Castel Gandolfo en 2000.
Pourtant, il doit bien y avoir aussi un effet Ratzinger si au cours de la seconde année du pontificat, 3.368.200 pèlerins ont accouru pour écouter ses audience (et déjà la première année, la salle de presse du Saint Siège avait parlé de chiffres "record" avec 3.222.820 fidèles, bien supérieurs à ceux enregistrés par le "grand communicateur" Karol Wojtyla).
"Effectivement les présences au Vatican ont augmenté considérablement, et elles ne sont pas liées seulement à la dévotion pour Jean-Paul II, universellement considéré comme quelqu'un de la famille", explique le Père César Atuire, administrateur délégué de l'Oeuvre romaine des pèlerinages, qui chaque année "portent" au Vatican 300.000 personnes.
"Le phénomène est plus complexe: il y a encore la nouveauté du pontificat; ce Pape voyage moins et ce faisant il invite les fidèles à venir le rencontrer; et puis Benoît XVI n'est pas extraverti, mais il a des catéchèses très claires et directes qui le rapprochent des gens. S'il n'en était pas ainsi, on n'expliquerait pas la grande foule aux audiences et aux célébrations à Saint-Pierre, qui n'a pas l'air de diminuer ".
L'effet Ratzinger
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Même la lecture "laïque" de Mariapia Garavaglia, adjoint au maire de Rome (ndt: de gauche) déléguée au Tourisme, n'échappe pas à l'effet-Ratzinger.
Selon elle: "Le dimanche la place Saint-Pierre reçoit toujours plus de gens que ce que nous attendons, même lorsqu'il fait froid. Les bus à deux étages de "Rome Chrétienne" sont toujours pleins. Dans les hôtels romains, les arrivées ont augmenté du 25,8% au cours des 3 dernières années. Le signe "plus" est devant toutes les présences en ville. Le pèlerinage religieux est pour nous un critère de succès. Maintenant, nous attendons le Jubilée de Saint-Paul, l'été prochain ".
Alors, peut-être le mérite en revient-il un peu au pape qui joue du piano et porte le camauro. Parce que, qu'il y ait davantage d'allemands était prévisible (+ 18,08% selon Bitlab). Personne cependant ne soupçonnait que le "berger allemand" puisse aussi réchauffer les coeurs des gens.
Riccardo Bertoli, directeur général de Brevivet se souvient: "Lorsque Jean-Paul II a disparu, nous avons craint de ne plus voir de foules de fidèles à Saint Pierre. Et à l'inverse, il a suffi des premiers passages sur la place avec la papamobile.
La froideur teutonique a cédé la place à la chaleur humaine : il faut être là pour le comprendre ".
Le charisme, et les peurs
Sergio Romano
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A ceux qui paraissent surpris de l'augmentation du tourisme religieux à Rome après l'élection à la papauté d'un homme beaucoup moins exubérant et charismatique que son prédeccesseur, je suggère quelques exemples tirés d'événements récents.
À Moscou, à l'occasion de l'enterrement de Boris Eltsin, Vladimir Poutine, ex-colonel du Kgb, a enterré son prédécesseur avec la liturgie solennelle de la tradition orthodoxe dans la cathédrale du Christ Sauveur.
À Rangoon, capitale d'un État gouverné par une junte militaire, la protestation contre le régime a explosé lorsque quelques milliers de moines boudhistes ont commencé à manifester silencieusement dans les rues de la ville.
À Washington, pendant un grande meeting évangéliste, plusieurs candidats républicains potentiels à la présidence (parmi lesquels Rudolph Giuliani, divorcé et favorable à l'avortement) se sont succédé sur le podium pour montrer à l'assemblée qu'ils n'étaient pas insensibles à la question des "valeurs", réclamées, selon les sociologues américains, par près de 70 million d'électeurs "rinati" (born again).
À Istanbul et à Ankara, avant la question arménienne et la crise Kurde, le problème le plus débattu était le voile qui couvre les cheveux de la femme du nouveau président turc.
Et finalement, dans le coeur de l'Europe laïque, quelques millions de musulmans ont scrupuleusement observé la prescription de jeûne du Ramadan.
Il existe un renouveau religieux qui se manifeste sous des formes différentes, mais qui investit beaucoup de societés contemporaines. L'intégrisme musulman est seulement sa manifestation la plus extrême et radicale.
Ce phénomène est probablement le résultat de beaucoup de peurs.
La première est économique et sociale. Pour les jeunes et pour beaucoup de classes sociales, la globalisation et la crise de l'État-providence ont rendu l'avenir beaucoup plus incertain et inquiétant qu'il ne l'était à l'époque où les emplois étaient stables, les soins sanitaires plus ou moins garantis et la prévention assurée.
La seconde peur est "environmentaliste". Le réchauffement global, la fonte des glaces, les tsunami, les inondations et les grands incendies, jusqu'à ceux des jours derniers en Californie, ont réveillé la crainte d'un nouvel "an Mil".
La troisième peur investit l'aire des certitudes et des coutumes morales. Les anciennes lois qui ont gouverné durant des siècles les instants fondamentaux de la vie - la naissance, la procréation et la mort - ont laissé la place à une gamme plus large d'options, de la fécondation artificielle à l'euthanasie, des unions de fait aux mariage gay. Ce qui peut sembler progrès, représente pour beaucoup un facteur de perte de sens et de confusion. Alors que les hommes politiques vivent au jour le jour et cherchent à contenter tous leurs électeurs, les religions donnent des réponses nettes et ils offrent aux fidèles désorientés une ancre de certitude.
Benoît XVI est très différent de Jean-Paul II.
Alors que le Pape polonais était un apôtre moderne, un berger continuellement à la recherche de nouvelles brebis, le Pape allemand est d'abord un docteur de l'Église, une chaire de principes inaliénables et de silences solennels.
Mais la fermeté avec laquelle il défend l'orthodoxie et revendique la primauté du Catholicisme le rend, encore plus que son prédécesseur, l'homme de la situation.
Dans une interviewe publiée par le Corriere du 20 octobre, il a rappelé ses hésitations et ses incertitudes à l'époque du Concile. Avec ce mea culpa ("J'étais moi-même, dans ce contexte, presque trop craintif par rapport à quel j'aurais dû oser...."), il tranquilise les fidèles et il les attire vers la Chaire de Pierre.
Il est nécessaire que les laïques, s'ils veulent défendre leurs propres valeurs, se préparent à le faire avec autant de zèle et autant de rigueur.
Charisme du Pape
LES PEURS DU CORRIERE
Il Timone
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En première page du Corriere della Sera de vendredi 26 octobre 2007, Sergio Romano se demande dans l'éditorial ("le charisme et les peurs") les motifs de la popularité croissante de Benoît XVI, d'autant plus évident lorsqu'on considère qu'il est "beaucoup moins exubérant et charismatique que prédécesseur".
Romano saisit l'occasion pour insérer le cas Benoît XVI dans un renouveau religieux mondial, où trouvent leur place les moines bouddhistes de Birmanie, la religiosité islamique, les funérailles religieuses d'Eltsin, la pression politique des évangélistes américains.
Il explique donc que l'homme moderne est traversé d'une série de peurs (économique pour la précarité, ambiante pour les catastrophes climatiques, éthique pour des nouvelles lois morales et les découvertes scientifiques sur l'homme) et les religions donnent à tout cela une réponse claire et nette, exempte de doutes.
Benoît XVI, homme de doctrine, "chaire de princìpes inaliénables et de silences solennels", serait donc "l'homme de l'instant", un dispensateur de certitudes pour l'homme égaré et confondu.
La conclusion de Romano est une leçon à apprendre pour "son" monde, une sorte d'appel aux armes : "Il est nécessaire que les laïques, s'ils veulent défendre leurs valeurs, se préparent à le faire avec autant de zèle et autant de rigueur".
Avec Romano, nous pouvons être d'accord sur un point : l'homme occidental moderne, est confus et égaré. Mais il l'est justement parce que les laïques - il vaudrait mieux dire les laïcistes - ont défendu leurs (anti)-valeurs tellement bien qu'ils les ont imposées à toute la societé occidentale. Parmi elles, pour citer la liste dressée par Romano: fécondation artificielle, euthanasie, unions de fait et liens homosexuels, catastrophisme environmentaliste.
Le problème des laïques n'est donc pas de ne pas savoir défendre ses valeurs, mais il est précisément dans les valeurs qu'ils proposent. Lorsqu'on choisit le relativisme comme valeur fondamentale, le risque est inévitablement le nihilisme, le doute, le scepticisme. Et donc la confusion, la tension, la violence, la destruction.
Le Pape rencontre un interêt croissant parmi les gens parce qu'il a lancé le grand défi de la raison, dans la prise de conscience que l'ouverture à la raison porte à reconnaître la présence du Mystère. L'Église ne propose pas de confortables certitudes pour hommes en proie à la peur, elle propose au contraire un fascinant voyage en pleine mer pour des hommes courageux, capables prendre leur nature au sérieux, inaliénable exigence de plénitude et de bonheur. Dans ce 'oui', Benoît XVI est l'homme de l'instant : parce qu'il a compris clairement que le problème de l'homme est dans l'usage de la raison.
Et le défi est lancé autant à l'Occident nichilista qu'à ceux qui font de la religion une prétexte pour anéantir les hommes, à commencer par le fondamentalisme islamique.
Romano se trompe donc lorsqu'il mélange toutes les religions, en parlant de "renouveau (revival)" global. Il confond ce que les journaux télévisé nous montrent avec la réalité mondiale. Il n'existe pas actuellement de revival religieux global : si nous regardons en Europe, la situation des Églises Protestantes (celles qui sont tellement plébiscitées par nos laïques), est décourageante quant à fréquentation et à l'intensité; les enterrements religieux d'Eltsin sont plus un signal politique que religieux (le comumnisme a pendant des décennies empêché l'expression publique de la religion); l'influence des moines birmans n'est pas vraiment en croissance, elle a toujours existé (et pas seulement en Birmanie), seulement ce n'est que maintenant que nos journaux télévisés s'en sont aperçus; les musulmans qui en Europe respectent le Ramadan l'ont toujours fait et il est discutable qu'ils soient en augmentation ... sauf que maintenant ils font l'actualité.
Par-dessus tout, mettre en relation les protestations birmanes avec les peurs typiques de notre société (précarité, environnementalisme) n'a évidemment pas de sens. C'est seulement un moyen d'éviter le défi que Benoît XVI a lancé à chaque homme, en offrant aux lecteurs de confortables certitudes, comme de dire : ne vous inquiétez pas, c'est seulement une mode, une faiblesse de quelqu'un qui a peur.
La vraie peur est au contraire celle de Romano et de ceux qui, comme lui, évitent de se confronter avec la réalité, en la couvrant du voile des illusions
A FOI N'EST PAS PEUR
Flou laïc face à la question de Dieu
DAVIDE RONDONI
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Sergio Romano dédiait hier son éditorial dans le 'Corriere' au phénomène de l'augmentation du tourisme religieux à Rome. On pouvait s'attendre à un hymne de louanges au maire Veltroni (PD, gauche) pour les mille attractions de la capitale.
A l'inverse, Romano en vient droit au doute qui le tourmente, et probablement aussi un peu les intellectuels qui rédigent et les patrons qui dirigent son journal.
Comment est-il possible que Papa Ratzinger 'attire'? Un Pape, en outre, qui ressemble à cela, "un docteur de l'église, une chaire de principes inaliénables et de silences solennels", à l'opposé, selon le chroniqueur du Corriere, de Jean-Paul II, "apôtre moderne"?
La conclusion qu'en tire le journaliste et historien voudrait être 'tranquillisante '.
Ne vous en faites pas, mes enfants, suggère l'éditorial dès son titre, et c'est la vieille rengaine habituelle. L'histoire habituelle, celle que nous connaissons par coeur et qu'on nous répéte ad nauseam depuis au moins trois cents ans: lorsque l'homme a peur, il s'accroche à des figures charismatiques et il redécouvre la religion. Et devant cette montée des peurs, des gens de milieux différents se fient au charisme d'hommes de confiance.
L'éditorialiste cite plusieurs phénomènes qui selon lui apportent la preuve de ce 'revival' religieux, en rapprochant en vrac les funérailles selon le rite orthodoxe d'Eltsine, la lutte non-violente des moines birmans, ou le poids électoral des 'born again' américains, avec l'observance du ramadam par des millions de citoyens européens d'aujourd'hui. Et naturellement il conclut cette étrange énumération en mettant en tête l'intégrisme musulman (celui qui inspire les kamikazse, pour tout dire) comme la 'manifestation la plus evidente et radicale' de ce 'revival'.
L'éditorial se conclut par un bizzarre appel aux laïcs: qu'ils se préparent avec autant de zèle et de rigueur à défendre leurs propres valeurs.
Le discours de Romano est vieux. Et je me permets d'ajouter un terme qui peut sonner étrangement, accolé au nom d'un intellectuel aussi posé que le sien: il est dangereux. Interpréter le phénomène religieux comme s'il était une sorte d'impulsion irrationnelle, animée par des peurs variées, c'est répéter une leçon rancie, c'est banaliser un phénomène complexe, ayant fait l'objet encore récemment d'études anthropologiques sérieuses, libres d'oeillères vetero-illuministes. Et banaliser en un instant des phénomènes complexes, c'est faire l'antichambre de violences possibles et de troubles majeurs.
Lorsque ceux qui s'auto-définissent comme 'laïcs' accepteront que l'interlocuteur qui se définit comme religieux ne soit pas seulement un malade atteint de phobies, quelqu'un qui a peur de la vie, alors ils feront un vrai pas en avant, et ils découvriront plein de choses intéressantes. Par exemple que dans l'utilisation vraiment laïque de la raison, dans l'honnêteté laïque face aux évènement, la réelle ligne de fracture ne passe pas entre les soit-disant laïcs et les religieux, mais entre les sectaires et ceux qui ne le sont pas, entre les vrais laïcs croyants ou non, et les idéologues. Et ils découvriront aussi que mettre dans le même sac des phénomènes religieux qui s'expriment de manières si différentes n'a pas sens, au-delà d'une appartenance générique de tous à un niveau consubstantiel à la nature humaine éternelle, qui est la recherche d'un sens. En somme ils découvriront que toutes les religions ne sont pas égales, qu'il y a une histoire, des différences, que même un esprit laïque devrait savoir cueillir.
Tout ceci, heureusement est en train de se passer, et justement sous la papauté de Ratzinger, le Pape qui lance à tous, croyants en un Dieu ou non, le défi de l'utilisation authentique de la raison. Le Pape en effet invite (avec quelque succès) à la redécouverte de ce qu'un homme vraiment raisonnable et ouvert à la vie est un homme religieux. Peut-être est-ce précisément cela qui inquiète.