Accueil

Premier dimanche de l'Avent

Le 27 novembre 2011, dans une extraordinaire méditation d'Angelus, Benoît XVI venait nous rappeler la signification spéciale de ce temps - qui connaît un renouveau "médiatique", mais seulement pour de douteuses raisons commerciales (2/12/2013)

(...) la vie n'a pas seulement la dimension terrestre, mais est projetée vers un "au-delà" comme une petite plante qui germe de la terre et se tend vers le ciel. Une plante pensante, l'homme, doté de liberté et de responsabilité, c'est pourquoi chacun de nous sera appelé à rendre compte de comment il a vécu, comment il a utilisé ses capacités: s'il les a gardées pour lui-même, ou s'il les a fait fructifier pour le bien de ses frères.

* * *

(Ma traduction d'alors)
-----

Chers frères et sœurs,

Aujourd'hui, nous commençons avec toute l'Église la nouvelle année liturgique: un nouveau chemin de foi, à vivre ensemble dans les communautés chrétiennes, mais aussi, comme toujours, à parcourir à l'intérieur de l'histoire du monde , pour l'ouvrir au mystère de Dieu, au salut qui vient par son amour.

L'année liturgique commence avec le Temps de l'Avent: temps incroyable où se réveille dans les cœurs l'attente du retour du Christ et le souvenir de sa première venue, quand il se dépouilla de sa gloire divine pour assumar notre chair mortelle.

"Veillez!". C'est l'appel de Jésus dans l'Évangile d'aujourd'hui. Il l'adresse non seulement à ses disciples, mais à tous. "Veillez!" (Mt 13,37). C'est un rappel salutaire que la vie n'a pas seulement la dimension terrestre, mais est projetée vers un "au-delà" comme une petite plante qui germe de la terre et se tend vers le ciel. Une plante pensante, l'homme, doté de liberté et de responsabilité, c'est pourquoi chacun de nous sera appelé à rendre compte de comment il a vécu, comment il a utilisé ses capacités: s'il les a gardées pour lui-même, ou s'il les a fait fructifier pour le bien de ses frères.

Esaïe lui-même, le prophète de l'Avent, nous fait réfléchir aujourd'hui avec une prière implorante, adressée à Dieu au nom du peuple. Il reconnaît les manquements de son peuple, et à un moment dit: "Personne n'invoquait ton nom, personne ne se réveillait pour se serrer contre toi; parce que tu nous avais caché ton visage, tu nous avais mis au pouvoir de nos iniquités" (Esaïe 64,6).

Comment ne pas être impressionné par cette description? Elle semble refléter certains panoramas du monde post-moderne où la vie devient anonyme et horizontale, où Dieu semble absent, et l'homme son propre maître, comme s'il était l'auteur et le metteur en scène de tout: les constructions, le travail, l'économie, les transports, les sciences, la technologie, tout semble dépendre que de l'homme. Et parfois, dans ce monde qui semble presque parfait, il arrive des choses bouleversantes, soit dans la nature soit dans la société, et nous pensons que Dieu s'est retiré, qu'il nous a, pour ainsi dire, abandonnés à nous-mêmes.

En réalité, le vrai «maître» du monde n'est pas l'homme, mais Dieu. L'Evangile dit: " Veillez donc, vous ne savez pas quand le maître de maison reviendra, à minuit ou au chant du coq, le soir ou le matin, faites en sorte que, venant à l'improviste, il ne vous trouve pas endormis" (Marc 13.35 à 36).

Le temps de l'Avent vient chaque année nous rappeler cela, pour que notre vie retrouve sa juste orientation, vers le visage de Dieu. Un visage qui n'est pas d'un «maître», mais d'un père et d'un ami.

Avec la Vierge Marie qui nous guide dans le chemin de l'Avent, faisons nôtres les paroles du prophète. " Seigneur, tu es notre père, nous sommes l'argile et toi celui qui nous façonne, nous sommes tous les œuvres de tes mains"(Isaïe 64,7).

* * *