Saint Ambroise
La mémorable catéchèse du 24 octobre 2007. "Celui qui éduque à la foi doit être comme le disciple aimé, qui a posé sa tête sur le coeur du Maître, et a appris là la façon de penser, de parler, d'agir" (7/12/2013). (7/12/2013).
Mon amie Marie-Anne m'a remis en mémoire ce grand moment de la prédication de Benoît XVI (une véritable vitamine B16, me dit-elle avec humour).
Je l'avais traduit à l'époque, et je le disais: pour le plaisir.
>>> http://benoit-et-moi.fr/2007
Extrait
(...)
Dans le sixième livre des Confessions, Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise, une rencontre certainement de grande importance dans l'histoire de l'Église.
Il écrit textuellement que, lorsqu'il se rendait chez l'Évêque de Milan, il le trouvait régulièrement assailli par des foules de gens pleins de problèmes, pour lesquels il se prodiguait.
Il y avait toujours une longue file qui attendait de parler avec Ambroise pour trouver auprès de lui consolation et espoir.
Lorsqu'Ambroise n'était pas avec eux, avec les gens (et ceci arrivait rarement), soit il restaurait son corps avec la nourriture nécessaire, soit il alimentait son esprit avec des lectures. Ici, Augustin s'étonnait, parce qu'Ambroise lisait les Écritures à bouche fermée, seulement avec les yeux (cf Confess. 6,3).
De fait, dans les premiers siècles chrétiens la lecture était étroitement conçue aux fins de la proclamation, et les lectures à haute voix facilitait la compréhension, y compris à celui qui lisait. Qu'Ambroise pût parcourir les pages rien qu'avec les yeux, signalait à Augustin admiratif une capacité singulière de lecture et de familiarité avec les Écritures. Et dans cette "lecture à fleur des lèvres", où le coeur s'emploie à rejoindre l'intelligence de la Parole de Dieu - c'est là "l'icône" dont nous parlions -, on peut entrevoir la méthode des catéchèses ambrosiennes : c'est l'Écriture même, intimement assimilée, qui suggére les contenus à annoncer pour mener à la conversion des coeurs.
Ainsi, en s'en tenant au magistère d'Ambroise et d'Augustin, la catéchèse est inséparable du témoignage de vie.
Ce que j'ai écrit dans l'"Introduction au christianisme", à propos du théologien peut servir aussi au catéchiste.
Celui qui éduque à la foi ne peut pas risquer d'apparaître comme une sorte de clown, qui récite un rôle "pour faire son métier". Plutôt - pour employer une image chère à Origene, écrivain particulièrement apprécié d'Ambroise - il doit être comme le disciple aimé, qui a posé sa tête sur le coeur du Maître, et a appris là la façon de penser, de parler, d'agir.
En fin de compte, le vrai disciple est celui qui annonce l'Évangile de la façon la plus crédible et la plus efficace. Comme l'apôtre Jean, l'Évêque Ambroise - qui jamais ne se lassait de répéter : "Omnia Christus est nobis ! ; Le Christ est tout pour nous!" - reste un authentique témoin du Seigneur.
Avec ses propres mots, pleins d'amour pour Jésus, concluons ainsi notre catéchèse : "Omnia Christus est nobis ! Si tu veux soigner une blessure, il est le médecin ; si tu es brûlé par la fièvre, il est la source ; si tu es opprimé par l'injustice, il est la justice ; si tu as besoin d'aide, il est la force ; si tu crains la mort, il est la vie ; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténébres, il est la lumière... Goûtez, et voyez comme il est bon, le Seigneur : bienheureux est l'homme qui espère en lui!" (De virginitate 16,99).
Espérons nous aussi dans le Christ. Nous serons ainsi bienheureux et vivrons dans la paix.