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La lettre de Jeannine du 15 janvier

Regard sur le Pape, les évènements récents qui l'impliquent, les nouvelles de Benoît XVI (18/1/2014)


Chère Béatrice....

(...)
J'ai suivi le pontificat de Benoît XVI avec attention, affection, admiration et ces sentiments n'ont pas changé suite à son effacement; il y a tant à apprendre du personnage et de son œuvre. La moindre nouvelle se rapportant à lui me comble de joie.
Mais il n'est pas de bon ton d'afficher des préférences non conformes à celles dictées par les médias et l'emballement planétaire qui s'est développé. Etre fan: on est un bon petit soldat. Montrer une certaine réticence sous-tendue par des arguments vérifiables: on est bon à jeter aux chiens.
Je me demande: en quoi ma voix affectueuse et admirative parlant de Benoît XVI mais non critique ni agressive envers François pourrait-elle porter de l'ombre au soleil qui s'est levé le 13 Mars 2013?
Je suis persuadée que le Saint-Père sait fort bien que Benoît XVI n'est pas oublié et qu'il est suffisamment intelligent et charitable pour ne pas s'en offusquer. Je me sens libre d'apprécier qui je veux et de pouvoir en parler sans recevoir des coups de griffes d'admirateurs trop zélés. Je me souviens avoir lu que les critiques contre le pape émérite déplaisent à François. Dans ses homélies du matin François fustige : la calomnie, le mensonge, les paroles qui tuent, sèment la zizanie, les langues de vipère... C'est dit devant une assemblée restreinte mais les propos visent la totalité des croyants ou autres, les membres de l'Eglise y compris.

Un engouement qui laisse perplexe

François est le Souverain Pontife, l'évêque de Rome et il lui est tout à fait loisible et même recommandé d'organiser son pontificat comme il l'entend.
Le pontificat de François est le sujet favori des médias et la fin de l'année 2013 a été pour Jean-Marie Guénois l'occasion de dresser pendant cinq journées, fin décembre, un panorama qui, pour moi, pourrait être résumé en deux, mettons trois articles.
On y retrouve sans grande originalité les adjectifs louangeurs mais contrastés venant de différentes personnes : «phénoménal», «pape iconoclaste et adulé», «popularité inouïe», «autoritaire», «dur», «bourreau de travail» etc...
Impossible d'échapper à la comparaison entre la fréquentation de la Place Saint-Pierre avec celle sous son prédécesseur. Je doute que le tourisme soit devenu un critère d'évaluation de la religion et de la foi; cependant il est fait état de l'avis non négligeable de ce secteur pour qui ce pape est une manne pour le business: money, money!!

Cet engouement qui perdure étonne, surprend, subjugue, même le Vatican. Etant donné que je suis hors de ce champ d'attraction je survole tout ce qui se dit et pour être tout à fait au courant, il faudrait que je puisse évaluer la part de sincérité profonde de cette adoration de la foule, de ce culte de la personnalité autour de ce presque nouveau dieu.

A ce sujet le choix de François comme "homme le plus élégant de l'année" a de quoi surprendre : aimer ne veut pas dire voir les personnes avec des verres déformants. Je suis très pragmatique et l'amour ne m'a jamais rendue aveugle, il faut toujours garder du bon sens. Je me demande si les beaux gosses des grands journaux people ont apprécié. Je crois qu'il serait bon de rendre à cet homme la part de respect qu'il mérite au lieu de l'instrumentaliser, de le ramener au rang de quidam ordinaire.

Un Pape d'action

François ne fait rien au hasard.
L’abandon des appartements pontificaux paraît correspondre à un besoin profond pour lui mais surtout il lui confère une liberté dont il jouit avec délectation. Accès direct aux personnes qu'il veut voir, possibilité de traiter par téléphone ou lors de visites non programmées des sujets qu'il souhaite développer, gain de temps car le temps est l'ennemi contre lequel il doit lutter: il avance inexorablement et ne fait pas de cadeau; confidentialité de ses rencontres qui ne sont plus répertoriées. Les possibilités de renonciation dans un avenir plus ou moins rapproché véhiculées par Caroline Pigozzi encadrée par le père Henri Madelin, jésuite, (ce qui diminue les risques d'affabulation) rejoignent des paroles prononcées par d'autres et qui ont en commun le temps : le pape sait que les réformes doivent aller très vite, sinon elles ne se réalisent pas au-delà d'une longue période d'hésitation, de réflexion; il faut frapper vite et fort dès les début, tant que l'effervescence positive et l'intimidation liées au titre jouent en faveur du pontife.

L'évêque de Rome n'ouvre pas la porte à des demandes d'explications. C'est logique; adepte du discernement, les décisions prises ont été pesées, réfléchies et donc ne se prêtent plus à la discussion.
Qu'en pensent vraiment ceux qui l'entourent ? Il est là pour gouverner, changer tout, c'est ce pourquoi il a été élu et cette fois c'est très explicite, un plan de bataille pour le général qui regroupe ses forces et les met en ordre de marche pour une grande offensive : l'Eglise a besoin de se refaire une santé, de tout mettre à plat ; elle a trouvé ce qu'elle voulait, peut-être même au-delà de ses espérances.
Pour le moment ce que je retiens surtout c'est la grande adhésion de la foule, avide de manifestations "sentimentales", de petits gestes qui font du bien mais cela laisse-t-il des traces profondes pour transformer les mentalités?
Ce pontificat commencé avec des surprises va continuer à nous en réserver bien d'autres qui seront diversement appréciées mais qui seront le reflet de la volonté intraitable du pape, un bourreau de travail.
Compte-tenu de cette personnalité très affirmée, décidée, je crois qu'il vaudrait mieux perdre l'habitude ancienne et toujours hasardeuse, de faire des prévisions.

Quel homme est vraiment François ?

Les médias, fidèles à eux-mêmes, se mettent en quatre, au point d'avoir établi un nouveau commandement: un seul dieu tu adoreras, en l'occurrence le pape François, pour défendre un pape qui n'a nul besoin de l'être.
Ils mettent le même acharnement que pour démolir Benoît XVI. C'est dire le peu de considération que je leur porte!!

Il y a un fossé entre le pape au visage dur, fermé et le sourire épanoui et les gestes chaleureux réservés à la foule, aux enfants, aux pauvres, aux handicapés, aux personnes âgées, aux " cabossés " de la vie. Il traverse la basilique impassible, sans un regard pour la foule qui le mitraille (Benoît XVI, lui, saluait, souriait).

D'ailleurs François n'est pas l'homme des gestes racoleurs en dehors des tours fort longs et fort nombreux lors des audiences générales.
Bien sûr c'est cela qui est monté en exergue, répété à l'envi, mais il n'est pas que cela. En lisant ceux qui parlent de lui, cet homme apparaît isolé, avec beaucoup de collaborateurs certes, choisis par lui, mais il est craint et se méfie de tout. Personne, que ce soit chauffeur ou secrétaire, même secrétaire d'Etat ne paraît faire partie de son domaine privé. Exit la famille pontificale de Benoît XVI, celle de Jean-Paul II, les secrétaires particuliers, voire même les gouvernantes, toutes personnes qui devaient bien souvent partager les moments de lassitude, d'interrogations. Il me semble qu'il lui manque, cette dose d'humanité basique pour vivre un peu en marge du pontificat. Avec lui je me demande toujours quelle nouveauté va apparaître, quelle idée va être lancée, non aboutie car il faut laisser du temps au temps, quels espoirs il va faire naître avec trop de précipitation et pour conséquence des malentendus (les divorcés-remariés).
Il y aura bien sûr les mises au point spontanées et formulées avec célérité et grand cœur par le Père Lombardi qui a retrouvé un sourire éclatant depuis l'élection de son "frère" jésuite. Dans ses premières paroles il se disait comblé avec un grand sourire. Si je ne craignais pas d'être irrévérencieuse, je reprendrais le dicton "changement d'herbage réjouis les veaux", il s'applique exactement au renversement qui s'est produit à partir du 13 mars 2013.

Pas de révolution liturgique

J'ai guetté ce dimanche 12 janvier, car c'était la fête du baptême du Seigneur avec des enfants baptisés par le Pape le tout dans la chapelle Sixtine.
J'ai suivi sur KTO: grand nombre d'enfants choisis mais c'est logique: compte-tenu de l'accroissement de la fréquentation lors des apparitions papales, il me semble normal que le nombre d'enfants ait évolué, grosso modo, dans la même proportion.
François a été égal à lui-même avec un visage fermé, très plongé dans la prière. Je m'attendais à une proximité souriante, familière avec les bébés présentés et les parents, mais non, très classique. Férule de Benoît XVI, messe face à la croix et aux 6 cierges allumés, donc dos au peuple pour reprendre la formule tant appréciée des médias et répétée chaque année avec un bel entêtement avant le 13 mars 2013, homélie plus que brève, en réalité quelques conseils à l'assemblée : 1h46'20'' au compteur de KTO pour toute la messe.

Les célébrations de François sont également très classiques, par exemple la messe de la nuit de Noël. Bien sûr des simplifications ont été apportées avec procession des offrandes réduite au maximum, décor plus sobre, mais la révolution attendue et annoncée n'a pas eu lieu. Malgré les voix très averties qui prédisaient le départ de Mgr Guido Marini car François devait choisir une autre personne, force est de constater qu'à ce jour ce cérémoniaire est toujours en place.
N'oublions pas les paroles du pape dans l'avion qui le ramenait de Rio et qui rapportait les conseils reçus afin qu'il s'en défasse, ce que à quoi François avait répondu par la négative, pensant, avec raison, que tous deux avaient à apprendre l'un de l'autre.
On dit que les jésuites ne sont pas intéressés par la liturgie, est-il alors absurde de penser que François apprécie peut-être d'avoir un cérémoniaire qui, avec souplesse, respect, bienveillance, veille à cette branche non négligeable de l'Eglise ?

Les collaborateurs

Les mêmes voix très autorisées affirmaient que Mgr Piero Marini avait le vent en poupe, nomination imminente.
J'ai donc guetté aussi, sans aménité la liste des futurs cardinaux qui allait être divulguée lors de l'Angélus.
N'ayant pas oublié la façon inique dont l'ex-cérémoniaire avait traité le précédent pontificat et l'atmosphère nauséabonde qui y régnait (sic !), j'ai constaté avec satisfaction que son nom n'en faisait pas partie; pourtant il avait mis beaucoup de zèle et de bassesse pour vanter les mérites du nouveau pape et éreinter le précédent.

Je pense que dans la vie tous les coups bas se payent un jour ou l'autre, ce n'est pas charitable mais c'est une vérité que j'ai eu souvent l'occasion de constater. Se donner du mal, surtout avec François, pour se mettre en valeur, n'est pas systématiquement payant. Je le pense assez grand pour se faire une opinion par lui-même et comme il n'a pas peur de se tromper, il avance comme une "lame" (cf. article dans Point de Vue: "Il a dépoussiéré le Vatican").
Il est le patron et la règle des équilibres à respecter et des tours d'avancement qui rendait les prévisions faciles va faire partie d'un passé révolu.
J'avoue que cela ne me choque pas. Il rajeunit ses cadres en vue d'un conclave qui aura lieu quand?, nul ne le sait.
Etant donné qu'il va travailler avec ces "princes de l'Eglise" qui vont devenir des exécutants de poids, certes, mais devront tout de même répondre à ce qu'il voudra, je comprends que les priorités dues à l'ancienneté (cela fait très "fonction publique") tombent en désuétude pour faire place à des aptitudes personnelles qui seront détectées par le grand chef et utilisées en conséquence.
Tout cela parle d'une multinationale à ramifications interplanétaires managée par un DRH au visage souriant, c'est selon, à la poigne de fer, à la volonté implacable.
Le titre de cardinal émérite décerné à Mgr Loris Capovilla montre bien sa liberté et où vont ses préférences: l’homme est très âgé, se tient à l'écart de tous remous et parle d'un prédécesseur que le Saint-Père tient en haute estime. En cela il me rappelle Benoît XVI et le cardinal émérite décédé Bartolucci.

Reconnaissance et carriéristes

La reconnaissance est un sentiment peu répandu.
Selon moi, être reconnaissant envers une personne, c'est admettre qu'à un moment elle vous a tendu une main charitable, prêté une oreille attentive. Ce sont des épisodes que beaucoup préfèrent oublier afin de se sentir plus libres, de ne plus avoir une petite ombre qui persiste dans un coin de la tête. Le temps a passé et l'on occulte par indifférence ou par suffisance cette parenthèse qui a contribué à la bonne opinion que l'on a de soi. Se souvenir du bien que l'on a reçu n'est pas un obstacle à la réussite. Si le présent permet d'espérer mieux, on peut profiter des opportunités qui se présentent sans pourtant renier ce que l'on est et que l'on doit à une tierce personne.
Dans l'Eglise, comme dans toute carrière, on commence en bas de l'échelle: prêtre, curé, l'échelon suivant important: évêque et l'espoir de se voir un jour reconnu pour les mérites que l'on pense avoir et devenir cardinal; d’Excellence à Eminence peu de lettres d'écart, une même consonance mais un grand bond dans la hiérarchie.

François n'oublie pas de rappeler que le cardinalat n'est pas une promotion mais un service.
Benoît XVI n'omettait pas de signaler que l'Eglise n'était pas le bon choix pour qui était carriériste. On ne fait pas sa propre promotion, on est voué uniquement à Dieu; il y a du travail à faire!!
Les noms cités dans l'article (Déclarations mesquines) appartiennent à des Monsignori, être reconnaissant risquerait de peser sur leurs ambitions et en vue il y a le cardinalat.

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Je crois que ma perception de ce temps écoulé, si pénible pour moi, est le fidèle reflet de ce que je suis : raisonnable, raisonneuse, n'inventant rien, ayant du mal à me retrouver dans cette avancée brutale, mal définie, un peu brouillon.
Pourtant cela je l'ai pressenti, le 11 février 2013 à l’annonce du départ de Benoît XVI. Je ne savais rien du temps à venir mais j'avais la certitude douloureuse que la cassure était nette, que la page était tournée, qu'une Eglise nouvelle allait s'installer conformément aux souhaits qui apparaissaient dans les nombreuses critiques. Je ne m'étais pas trompée. Je suis François à ma manière, j'observe, je note, j'essaie de comprendre mais je suis très loin de cette Eglise politique et de ce pape qui, par son visage si différent, si contrasté souvent, me met mal à l'aise et me fait me poser tant de questions.

Images récentes

Dans Zenit en anglais il est déjà annoncé une journée de prière pour le pape émérite Benoît XVI pour le 28 février 2014.
Nous allons rentrer dans une période qui va être riche en activité pour le Vatican. Peut-être aurons-nous la joie d'avoir des nouvelles fraîches et quelques photos de ce grand absent.

Aujourd'hui (15 janvier) est une journée de fête au Monastère car c'est l'anniversaire de Mgr Georg Ratzinger (90e anniversaire de Mgr Ratzinger) : un compte rond, 90 ans.
Alors que tant de familles se déchirent pour des raisons souvent liées à l'argent ou à des motifs peu graves je trouve toujours aussi touchante l'affection entre ces deux frères. Même sans vie privée le pape émérite a su préserver le lien si beau qui le lie à son grand frère, en l'intégrant à cette nouvelle vie par des attentions renouvelées, un contact téléphonique installé dès l'élection, le partage des soucis, des interrogations, un lieu pour lui lors de ses visites.

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Dans les photos du 15 décembre 2013: Coro Basilica di Collemaggio (...des-visiteurs-de-laquila-pour-benoit-xv), on retrouve Benoît XVI chaudement habillé et Mgr Gänswein très souriant devant la porte de cette maison simple qui abrite ce grand personnage et ceux qui l'aiment. Son visage est serein, peut-être l'ébauche d'un sourire lorsqu'il tient entre ses mains celle du visiteur incliné devant lui. La fenêtre est fleurie et le pape émérite s'appuie sur sa canne. C'est Mgr Gänswein qui fait approcher un jeune garçon vers Benoît XVI qui tend ses mains vers lui pour l'accueillir. Il l'écoute, attentif, une caresse sur la joue, tout en douceur, en délicatesse, on le retrouve bien. D'autres personnes s'approchent pour embrasser sa main, échange de petits cadeaux je crois. Sur un cliché Georges Gänswein et l'enfant tiennent le même objet, cadeau pour qui? un autre grand paquet est destiné à l'hôte qui les reçoit. Il y a aussi les photos de groupe : des gens simples avec un pape émérite, pas du tout "bling-bling", simplissime lui aussi. Il parle avec ceux qui sont venus le voir, attentif aux paroles échangées et sa main ne se dérobe pas à celles qui se tendent vers lui. Il sourit et le groupe paraît apprécier ce moment privilégié : les visages sont heureux, pleins de douceur. Une parenthèse bénie à garder au fond du cœur. Benoît XVI va rentrer dans sa maison, au revoir de la main droite sur le seuil. Il est en bonne forme. Dans cette tenue d'hiver la silhouette m'a paru moins fragile.

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Une semaine plus tard, le 23 décembre, François vient présenter ses vœux de Noël au Monastère (...rencontre-a-mater-ecclesiae).
Visite officielle, rencontre chaleureuse, joyeuse, avec les deux papes, et ceux qui sont présents et qui, pour deux, retrouvent celui qu'ils connaissent pour avoir vécu avec lui : le chauffeur Sandro Mariotti et Mgr Xuereb. Neuf mois, jour pour jour, se sont écoulés depuis la première rencontre entre les deux soutanes blanches. Le 23 mars est bien loin. Il est réconfortant de constater combien Benoît XVI a repris le dessus sur la fatigue physique mais aussi morale qui nous inquiétait tant. Comme pour la première fois je remarque la spontanéité de Benoît pour l'accolade. Avec François il paraît avoir abandonné le léger retrait qu'il manifestait en certaines circonstances. Il est bien installé dans sa nouvelle vie et sa maison s'ouvre à ceux qui viennent le voir. En rentrant dans la chapelle, François, Mgr Xuereb, Sandro Mariotti se signent avec l'eau bénite (pour les autres, on ne voit pas) mais pas Benoît, pour lui c'est son second lieu de vie.
J'aime beaucoup la photo où les deux papes, assis face à face, discutent comme deux vieilles connaissances avec beaucoup de naturel et un François qui paraît ravi de ce bavardage. Lorsque les Memores, très chaleureuses, viennent saluer François, Benoît XVI, sous le regard radieux de son secrétaire et à la gauche du pape, joue les maîtresses de maison en présentant au Saint-Père ses fidèles et dévouées accompagnatrices ainsi que sa traductrice. Grande simplicité, dans une ambiance cosy, sans ostentation mais qui offre un cadre confortable, plein du goût raffiné de celui qui y habite. La vie doit s'y écouler doucement, rythmée par un emploi du temps équilibré, bien pensé et qui fait place à tout ce qu'aime le pape émérite afin qu'il puisse bien vivre. François va regagner Sainte-Marthe Après l'accolade, le pape émérite et son secrétaire, devant la porte, disent au revoir de la main droite à la voiture qui s'éloigne dans la nuit venue. Cette façon spontanée d'accompagner ce surprenant visiteur, le geste de la main de Benoît repris par Georg Gänswein, cela me laisse penser qu'une réelle entente existe entre eux et que la proximité n'est pas de façade. Surprenant, inattendu, la prière constante du pape émérite pour l'Eglise mais aussi pour François auquel il répond à une demande de prière pour lui par : "toujours, toujours, toujours", ce nouvel équilibre qui dure depuis le 2 mai 2013, là aussi François était présent pour l'accueillir, le saluer.

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Cinq jours plus tard c'est Benoît XVI accompagné de son secrétaire qui répond à l'invitation à déjeuner de François à Sainte-Marthe. Pas de photos, visite privée mais connue.

Je ne veux pas oublier combien Benoît XVI a dû apprécier de pouvoir rester auprès de son frère pendant son court séjour à Gemelli le 2 Janvier courant (Monseigneur Georg Ratzinger hospitalisé à Gemelli). Impossible de ne pas repenser à une scène presque identique pendant l'été 2006 et le récit humoristique que Mgr Georg Ratzinger en avait fait; le temps de solitude entre les deux frères avait été limité à un quart d'heure avant que les obligations ne reprennent le dessus.
Pourquoi avoir signalé que le pape émérite avait accompagné discrètement son frère; quelle mouche l'aurait piqué pour transformer cette visite très personnelle en sortie fracassante? Ces médias ne changeront jamais, rien à en espérer!!!
Moi qui ne crois pas aux signes je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement entre ces deux accidents de santé et deux périodes troublées pour Mgr Georg: l'élection de son frère et cette fois la mort de sa fidèle gouvernante; deux faits importants qui ont marqué cet homme tant attaché à son petit frère qu'il craignait de perdre et à une vie bien protégée par cette ancienne présence féminine.

Je vais vous quitter après avoir parlé longuement de mon sujet favori...
A bientôt
Jeannine