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Le nouveau collège cardinalice

L'Eglise abandonne l'Europe. Mais celle-ci ne l'a peut-être pas volé! A l'issue de l'Angelus d'aujourd'hui, François donne la liste des nouveaux cardinaux (12/1/2014)

     

A chacun des 5 consistoires décrétés par Benoît XVI, les spécialistes se livraient à une analyse géopolitique serrée, pour dénoncer la sur-représentation de l'Europe.

Voilà par exemple ce qu'écrivait le vaticaniste du Monde (!!!) après le consistoire d'octobre 2007 (benoit-et-moi.fr/2007):

Ce nouveau consistoire, sans grand relief, ne bouscule pas les équilibres continentaux au "sommet" de l'Eglise, dans un Sacré Collège qui reste dominé par l'Europe, alors même que la population catholique bascule vers l'hémisphère Sud.

Il semble que François procède à un rééquilibrage, ce qui devrait rassurer tout le monde.
Voici la nouvelle annoncée aujourd'hui (http://fr.radiovaticana.va):

* * *

Le Pape François, au terme de l’Angélus de ce dimanche, a rendu public les noms des 16 prochains nouveaux cardinaux, qui seront créés lors du Consistoire du 22 février prochain. Ils nous viennent de 12 pays différents, et de tous les continents « pour représenter le profond rapport ecclésial entre l’Eglise de Rome et les autres Eglises disséminées de par le monde. » Le 23 février, a annoncé le Pape, « je présiderai une messe solennelle avec les nouveaux cardinaux, alors que le 20 et le 21 février, je tiendrai un Concistoire avec tous les Cardinaux pour réfléchir sur le thème de la famille ».

Le Pape a alors cité un par un les 16 nouveaux cardinaux :

1 – Mgr Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat .
2 – Mgr Lorenzo Baldisseri, Secrétaire Général du Synode des Evêques.
3 - Mgr Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
4 – Mgr Beniamino Stella, Préfet de la Congrégation pour le Clergé.
5 – Mgr Vincent Nichols, Archevêque de Westminster (Grande-Bretagne).

etc...

* * *

Il est intéressant de comparer avec les dernières projections de Sandro Magister, apparemment très bien informé (chiesa.espresso.repubblica.it)
A part les prévisibles 'Curiaux' (Mgr Müller, incontournable bien sûr, et "les archevêques Pietro Parolin, Beniamino Stella et Lorenzo Baldisseri, ces trois diplomates que le pape François a promus respectivement aux postes de secrétaire d’état, de préfet de la congrégation pour le clergé et de secrétaire général du synode des évêques"), les seuls européens sont Vincent Nichols, l’archevêque de Westminster ("précédemment mis sous surveillance par le Saint-Office en raison des messes gay célébrées dans son diocèse, mais récemment nommé membre de la congrégation pour les évêques"), et Gualtiero Bassetti, l’archevêque de Pérouse, "vice-président de la conférence des évêques d’Italie et très apprécié par le pape, qui l’a nommé membre de la congrégation pour les évêques précisément en remplacement du président de la CEI, Bagnasco".

Aucun français, rien pour le "conservateur" archevêque de Bruxelles Mgr Léonard.

Ceux qui voyaient Benoît XVI comme "le dernier Pape européen" n'avaient peut-être pas tort.

L'Europe n'a pas su saisir la main tendue, malheureusement. Elle risque de le payer cher.