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Signes, ou superstition?

Une croix dédiée à JP II s'abat sur un jeune garçon, le tuant net. La "madonnina" de Civitavecchia qui pleure du sang perd une main. A propos de deux évènements récents que l'on pourrait relier à la double canonisation de dimanche (30/4/2014)

     

On se souvient de la colombe de la paix attaquée par un goéland (ou une mouette) et déchirée par un corbeau sous les fenêtres du Pape, le 26 janvier dernier (cf. La colombe déchirée et les "signes" )
Il n'est pas inutile de rappeler que Benoît XVI lui-même a dit croire aux signes: tout en disant ne pas être superstitieux, il avouait dans sa biographie "Ma vie" combien il avait été frappé, le jour de son ordination le 29 juin 1951:
"Lorsque l’archevêque imposa ses mains sur les miennes, un petit oiseau, une alouette sans doute, prit son envol du maître autel et chanta allégrement. Ce fut comme si une voix du Ciel me disait alors “C’est très bien, tu es sur le bon chemin".

Cette fois encore, la croix qui tue un jeune garçon (cf. lepoint.fr) inspire Antonio Mastino, qui a demandé l'avis de Vittorio Messori, et qui l'insère dans un article assez sceptique sur les célébrations du 27 avril (www.papalepapale.com/develop/in-piazza-4-papi-uno-regnante-uno-emerito-e-due-santi-boom-bluff-o-flop/ ).

Avec tout le respect dû à ce dernier, il me semble contredit par la théorie des probabibilités (si les faits rapportés par les médias sont exacts): la série de coïncidences est telle que la probabilité qu'il s'agisse de simple hasard est infinitésimalissime! Personnellement, et bien qu’ayant un esprit que je crois rationnel, j’ai tendance à penser qu’il s’agit bien d’un "signe".

L’autre évènement, celui concernant la statue de la Sainte Vierge qui pleure des larmes de sang, survenu lui aussi ces jours-ci, a inspiré à Antonio Socci – qui lui, croit au moins à ce signe-là, on peut y trouver une certaine exagération, car je le trouve moins évident que l'autre – une longue réflexion (www.antoniosocci.com/2014/04/cosa-e-accaduto-sabato-scorso-alla-madonnina-di-civitavecchia/ ) assortie d’anecdotes surprenantes sur Jean Paul II.

     
La croix qui tue (Antonio Mastino)

(…)

Trois jours avant la canonisation des deux papes, près de Brescia un énorme, extravagant crucifix "artistique" avec une croix en arc fléchie vers l'avant, défiant la loi de la gravité et de la crétinerie des "artistes", évêques et maires, a cédé, certains ont dit «sous le poids de sa laideur». Écrasant un garçon, peut-être un Papaboys lequel, comme si cela ne suffisait pas, habitait Via Giovanni XXIII. Y a-t-il quelque chose à comprendre de cette histoire presque paradoxale? Coïncidence ou signe?

Je suis allé le demander à Vittorio Messori, lui si passionné de "constantes", qui, comme toujours chaleureux, et patiemment, m'a dit avec une pointe d'ironie:

«Il y a une sorte de constante qu'il me semble avoir perçue dans de nombreuses lectures et réflexions: si un "signe" est trop évident, compréhensible par tous, c'est probablement juste une coïncidence. S'il est ambigu, à double face (en français dans le texte, compris par certains et ignoré par d'autres, eh bien il faut reser en alerte, c'est un avertissement sérieux. C'est le Dieu habituel qui aime le clair-obscur, qui donne beaucoup de lectures possibles: la seule sauvegarde, en somme, de la liberté de Ses enfants qui, parole d'Évangile, ne sont plus serviteurs, mais amis. En Valcamonica, tout semble trop clair: le malheureux garçon n'était pas un passant au hasard, il était même le chef des jeunes en sortie paroissiale, ils jouaient après avoir fini le chapelet, à côté de lui il y avait le prêtre, ce n'est pas la croix qui l'a écrasé, mais le corps du Christ, la seule partie qui s'est écroulée sur lui. «Trop de lumière éblouit et déroute» (en français dans le texte), pour reprendre l'incontournable Blaise (Pascal)».

La Madonnina de Civitavecchia (Antonio Socci)

Qu'est-il arrivé samedi dernier à la Madonnina de Civitavecchia ...
29 avril 2014

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Juste aux portes de Rome, la veille de la canonisation des deux papes, samedi 26 Avril, un étrange incident est arrivé à la statue de la Vierge de Civitavecchia, celle qui (entre le 2 Février et le 15 Mars 1995), à 14 reprises, a pleuré des larmes de sang, et qui est conservée dans l'église de Pantano.

J'ai été informé par des amis qui étaient présents et ont immédiatement craint que la chose soit interprétée de façon superstitieuse, comme cela s'est passé pour d'autres épisodes récents, considérés par certains (la plupart du temps par les médias laïcistes) comme de sombres signes du ciel, en particulier pour la papauté de François.

LES CAS
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On a fait beaucoup de prédictions, par exemple, le 26 Janvier, lorsque le pape Bergoglio - selon la tradition - a lancé les colombes depuis la fenêtre du Palais apostolique. La colombe, comme on le sait, est un symbole de paix, mais aussi pour les chrétiens de l'Esprit Saint.
Avec Jean-Paul II et Benoît XVI, il était déjà arrivé que les deux colombes blanches, à peine sorties dans le monde, s'empressent de rentrer par la fenêtre du pape (allant parfois jusqu'à se poser sur le Saint-Père).
Le 26 Janvier, au contraire, le pauvre volatile tout juste sorti de la fenêtre, a été attaqué par une mouette, et un corbeau qui l'a tuée. Un incident qui a été chargé de signification apocalyptique et de symbolisme fantastique.

Tout comme l'évènement - bien plus tragique - arrivé au jeune Marco Gusmini en excursion avec le patronnage à Cevo, dans le Val Camonica. Par une étrange coïncidence, le garçon, qui habitait rue Jean XXIII, est mort dans l'effondrement d'une grande croix qui avait été consacrée au Pape Jean-Paul II.
Cet incident tragique, deux jours seulement avant la canonisation des deux papes voulue par François, a été interprété par certains de manière irrévérencieuse. Et superstitieuse.
Après de tels précédents, il est compréhensible que samedi, à Pantano, il y ait eu un certain désarroi. Et en effet, voilà ce qui s'est passé.

L'INCIDENT
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Dans l'après-midi, une belle et émouvante célébration a eu lieu. L'évêque émérite de Civitavecchia, Mgr Girolamo Grillo, qui a vraiment vécu les jours des "larmoiements", et qui - d'abord hostile - était présent aux quatorzièmes larmes de sang, a décidé de faire fondre sa précieuse croix pectorale en or pour en faire une couronne à poser sur la tête de la Vierge Marie.
C'est une belle couronne avec les symboles du blason du Pape François et - sur le côté - ceux de l'évêque de Civitavecchia et de Mgr Grillo.
La statue de la Vierge a donc été couronnée lors de la cérémonie solennelle présidée par Mgr Marrucci, l'actuel titulaire du diocèse, avec Mgr Grillo et Mgr Marra.
En réalité, la statue avait déjà une couronne qui avait été bénie par Jean-Paul II, lequel avait également posé dans la main de la Vierge, un chapelet béni par lui, mais la couronne, cadeau du pape était trop grande et n'avait jamais été posée sur la statue (elle se trouve dans une châsse).
Donc samedi, la Madonnina a été décorée avec l'objet donné par Mgr Grillo. Sauf que plus tard, à peine la statue avait-elle été replacée dans la châsse de la petite église de Pantano que la couronne est tombée et a brisé la main de la Vierge tenant le chapelet donné par Jean-Paul II.
Les fidèles qui étaient présents en prière ont été ébranlés, et inquiets de ce que les journaux pourraient écrire à ce sujet. En tout cas, tout a été rapidement réparé et remis en place.

LE RÉCIT DU MONSIGNORE
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Le lendemain, ayant été informé de l'incident, j'appelle Mgr Grillo, qui minimise l'affaire, la déclassant au niveau d'incident banal (les hommes d'Eglise, Dieu merci, sont imperméables aux superstitions) [??].
Je lui demande également si la cérémonie solennelle de samedi ne signifie pas la reconnaissance de facto par l'Eglise, du miracle des larmes. Mgr Grillo ne répond pas, parce qu'il laisse évidemment toute déclaration à l'évêque actuel.
Mais je me souviens que lui-même, à la demande du pape Jean-Paul II, apporta en secret la statuette au pape, au Vatican. Le Saint-Père voulut bénir pour elle - comme cela a été dit - une couronne et un chapelet.
Puis, après avoir prié pendant un long moment devant elle, il dit à Grillo: «un jour, vous direz au monde que Jean-Paul II a vénéré la Vierge de Civitavecchia».
Plus tard, on a su que le pape polonais, par ses voies mystérieuses attendait probablement un signe et qu'il a lu cette histoire comme un message adressé à lui.
Des enquêtes ultérieures de commissions techniques et de la magistrature ont reconnu le phénomène scientifiquement inexplicable des larmes, parce qu'aucune tricherie, aucun truc n'a pu faire couler des gouttes de sang humain des yeux de cette figurine en plâtre.
D'ailleurs, c'est le sang d'un seul individu, pour tous les larmoiement. Mais ce sont à chaque fois des personnes différentes qui ont assisté au phénomène (dans de nombreux cas, les pompiers et les forces de l'ordre), nous devons conclure que l'homme mystérieux était toujours là ... mais n'était pas visible.
La signification théologique est claire. Le Pape Wojtyla en était personnellement certain. Mgr Grillo me dit que, parfois, le pape venait incognito à Pantano pour vénérer la Vierge Marie. Il y a une anecdote amusante à ce sujet.
« Un jour - raconte le prélat - les soeurs qui s'étaient installées dans le sanctuaire me disent que le matin étaient venu des gardes suisses qui avaient vénéré la Vierge Marie, et ensuite avaient entouré l'église. Et puis, disent les sœurs, sont arrivés deux chasseurs, un grand et un petit, et ils ont eux aussi vénéré la statue».
- Deux chasseurs?
« Je ne les avais pas reconnus -, dit Mgr Grillo amusé. C'étaient le pape et son secrétaire. Quand j'ai raconté l'histoire à Dziwisz, il s'est mis à rire. Le fait est que de temps en temps, le Pape Wojtyla, en civil, sortait du Vatican et allait visiter des frères polonais, ses amis, à Santa Severa. Puis il faisait une promenade dans les montagnes de la Tolfa et cette fois, il avait voulu venir chez la Vierge».
Grillo souligne que Jean-Paul II a joué un rôle fondamental dans l'affaire, «parce que moi, après les premiers larmoiements, je n'y croyais pas du tout. Cette histoire ne me plaisait pas du tout, et j'avais donné l'ordre de détruire la statue. C'est le pape qui m'a fait appeler par le cardinal Sodano pour me conseiller la prudence et l'attention. Jusqu'à ce que la Vierge abatte mes ultimes résistances en pleurant dans mes propres mains, le 15 Mars 1995».

LE SIGNE
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Quoi qu'il en soit, il est clair qu'un signe semblable - des larmes de sang - est un avertissement inquiétant. Ce sont les larmes de la Mère de Dieu pour ses enfants perdus. Tandis que le sang appartient à Jésus qui a donné sa vie pour nous. Nous sommes sauvés par ce sang ...
L'histoire de la Madonnina de Civitavecchia est extraordinaire. Pourtant, curieusement, après le premier battage médiatique, une fois que toutes les enquêtes ont confirmé qu'il s'agissait d'un fait surnaturel, on n'a plus reparlé de ces évènements, ni réfléchi sur leur signification.
Peut-être qu'aujourd'hui, les médias font des considérations superstitieuses sur des phénomènes naturels comme ceux cités ou - à peine le saura-t-on - sur l'incident de la Madonnina, en tirant d'obscurs et de mauvais présages, tout en snobant soigneusement les inexplicable larmoiements et tous ces messages réels et explicites que le ciel envoie à l'humanité.
En ces temps déchristianisés, on se moque des avertissements surnaturels de la Sainte Vierge, mais ensuite, on croit au mauvais œil et on va voir des mages. Des intellectuels laïcs connus sont ouvertement superstitieux.
Ensuite, ce sont peut-être les mêmes qui ricanent, sceptiques, face aux message explicites que le Ciel envoie à travers la Sainte Vierge, à Fatima ou Medjugorje (d'où provient la statue de Civitavecchia). Pourtant, ce sont des messages confirmés par de nombreux signes, prodiges et miracles sur lesquels la science se déclare incapable de donner des explications.

C'est le paradoxe d'une époque futile et d'une humanité aveugle.