Accueil

Tout le monde va au ciel?

Le 21 mars était la journée mondiale de la trisomie. Carlota a traduit ce texte d'un curé blogueur espagnol que nous connaissons déjà, le Père J. González Guadalix (22/3/2014)

     

Aujourd’hui 21 mars, c’est le jour de la trisomie 21 dans le monde et la fondation Jérôme Lejeune, et d’autres associations, font un travail remarquable pour que le « génocide » d’État quasiment institutionnel cesse, notamment en France où il est « efficace » à 96%.
Mais au-delà de l'argumentaire sur le bonheur, la normalité malgré les différences, etc.. (cf la très sympathique video qui fait actuellement un « buzz » sur internet ) j’ai été plus émue encore en relisant ce qui disait le Christ à propos des sages et des intelligents, et des simples grâce à un article du Père J. González Guadalix.

Article original infocatolica.com...
(Carlota)

     

Tout le monde va au ciel ?

À Ajalvir, une petite localité proche de Madrid, il existe un miracle évident qui s’appelle Centre Miguel Montalvo, et qui est principalement un centre pour adultes handicapés mentaux (les Espagnols utilisent le terme adultes avec une invalidité intellectuelle….).
Je dis miracle parce que tout cela a été possible grâce a Mari Carmen et un groupe de familles qui ont décidé de s’embarquer dans un projet qui donnerait vie et espérance à ce que j’appelle des « grands enfants ». Des adultes, hommes et femmes, mais avec des esprits qui ont décidé de garder l’innocence de l’enfance toute leur vie. Approximativement soixante pensionnaires internes auxquels s’ajoutent ceux qui viennent au centre de jour qui offre de l’occupation et du divertissement.

J’ai eu la chance, une occasion de la vie, de célébrer la messe d’inauguration du centre et depuis lors je passe par là de temps en temps, pour être un moment avec les enfants (le Père J. emploie le terme « chicos ») leur parler de Dieu, prier avec eux ou célébrer la messe.
Une merveille.
Il y a quelques jours, l’un d’entre eux est mort, Emilio, que l’on appelait avec affection “le grand-père” car il avait été le premier à intégrer le centre. On m’a demandé de célébrer une messe pour son repos éternel. Et comment donc.
Il faut imaginer cette messe. Soixante, soixante grands enfants parmi lesquels certains en fauteuils roulants. À côté d’eux, la direction, les employés du centre et quelques familles. Quelques volontaires, accompagnés de leur guitare, encourageaient le chant.
Le chant ? Celui des « chicos » qui s’y donnaient avec conviction.
J’ai voulu lire ce passage de l’Évangile selon Saint Matthieu qui dit quelque chose comme : « Je te rends grâce, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits» (Matthieu 11-25 ).
J’ai dit à ces personnes qu’ils sont les enfants, les simples, les petits, les plus valides (cf l’invalidité intellectuelle citée plus haut) pour comprendre la parole. Que nous les adultes nous sommes si intelligents et si instruitd que nous rions de tout et nous relativisons tout. Et c’est pour cela que ce sont eux les « chicos » qui allaient faire l’homélie, que ce sont eux qui ont le cœur le plus clair.
Cela a été très simple.
Voyons les enfants, où est maintenant Emilio ? Plusieurs et à l’unisson: « au ciel ! ».
Et comment c’est le ciel ? L’un dans son fauteuil roulant: « Au ciel il n’y a pas de fauteuil, ni de maladies, on ne souffre de rien… c’est un lieu très beau ».
Une dernière question : tout le monde va au ciel ? Une autre fois à l’unisson : « Non, il faut bien se comporter ».

Moi, je sais qu’Emilio est au ciel, je le sais parce qu’Emilio est « innocent » et que ces innocents ont un chemin toujours ouvert. Nous les grands c’est autre chose. Le ciel est là, qui est vie, joie et paix, mais nous devons bien nous comporter…
Les enfants, ce sont les « chicos » clairs dans leurs idées, simples pour comprendre. En eux, je peux vérifier chaque jour comme réellement le Seigneur se révèle aux simples alors que nous qui nous croyons plus intelligents nous avons tellement de difficultés pour accepter sa Parole. Nous n’en venons pas à accepter les choses de Dieu avec naturel. C’est ainsi que cela se passe pour nous. (*).

Notes de Carlota

(*) Il existe en France des centres comme celui décrit par le Père J G.G, mais aussi combien d’autres grands centres presque totalement subventionnés par l’Etat via nos impôts, qui en profite pour être toujours plus omniprésent (Et qui paie contrôle !).
Ces centres où se trouve pourtant une très nombreuse population, n’ont pas, me semble-t-il, la possibilité d’avoir un aumônier qui passe pour dire bonjour, et un lieu de prière. Laïcité oblige, bien sûr.
Comment des personnes handicapées, mises dans ce type d’établissement désormais sans Dieu visible - pas même une petite croix sur un mur -, dès l’enfance, ayant ou non une famille, et avec ou non une petite culture catholique, peuvent-elles entendre parler du Christ, même s'il existe des associations catholiques qui font un très beau travail comme « Foi et Lumière » .

* * *

Le 21 mars est aussi une nouvelle occasion de contempler la Cène de Raoef Mamevov (http://benoit-et-moi.fr/ete2011) qui lui savait parfaitement ce qu’était l’Evangélisation des simples par les plus humbles.