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Le jour de l'adieu (4)

Il nous a tant aimés... L'hommage de Monique T (28/2/2014)

     

IL NOUS A TANT AIMES.

Et nous, l'avons-nous assez aimé?
Monique T.
27 février 2014
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A cause de notre dureté de coeur, nous l'avons perdu. Nous n'avons pas su prévoir ce malheur, nous n'avons pas vu les signes.
C'est le coeur serré que nous nous rappelons ces images du 28 février 2013: les larmes de ses collaborateurs, la voiture, encore ornée du fanion jaune et blanc, roulant inexorablement vers l'héliport, l'hélicoptère s'élevant dans le ciel, l'aéronef survolant la Ville Eternelle dans la lumière mélancolique du soir, l'adieu sans grandiloquence depuis le balcon de Castel Gandolfo, les deux lourdes portes se refermant sur le silence et l'absence. Une absence si douloureuse.
Benoît XVI était dur avec les falsificateurs de la vérité, les orgueilleux et les pervers mais tendre comme un père avec ses petits enfants du peuple de Dieu, généreux mais aussi faibles et pécheurs. Lui qui était un érudit et un penseur de haute volée, il a toujours défendu la foi des petits contre les assauts des "savants", peut-être en souvenir de ses parents et de tout ce peuple de paysans et d'artisans bavarois dont sa famille était issue.
Lors de sa dernière audience générale, il a prononcé ces mots: "J'ai aimé tous et chacun, sans distinction, avec cette charité pastorale qui est le coeur de chaque pasteur".

Joseph Ratzinger a toujours aimé sans compter, sans chercher à plaire ou à être payé de retour. Là est toute sa grandeur.
Mais dès le jour de son élection, des forces obscures ont commencé à tisser une toile destinée à le paralyser peu à peu. Il a lutté brillamment plusieurs années sous l'Aile du Très-Haut. Comme il l'a dit le 11 février, il a renoncé au ministère de Pierre "bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté"... parce qu'il s'est trouvé devant un mur infranchissable: des forces déclinantes et une impossibilité d'avancer. Dans sa grande humilité, il a pensé qu'un autre que lui pourrait donner à l'Eglise l'élan attendu tandis qu'il consacrerait ses jours à la prière.
Son acte de renonciation est une initiative innovante qui inspirera probablement plusieurs de ses successeurs. Même les modalités pratiques, qui ont fait tant jaser, pourront être imitées.

Joseph Ratzinger a toujours rendu le bien pour le mal, la vérité pour le mensonge. Il a mis la sainteté et la pureté là où régnait le péché. Il a accompli l'oeuvre que Dieu lui avait assignée: affermir la foi de ses frères et convertir les coeurs. Il poursuit cette oeuvre dans le plus grand dépouillement.
Aimons-le maintenant si notre coeur est resté distrait pendant huit ans.