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Le renoncement prophétique de Benoît XVI

La fonction de pape émérite n'existait pas, Benoît l'a inventée. L'hommage d'Angela Ambrogetti, pour le 11 février (16/2/2014)

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Angela Ambrogetti a choisi cette image pour illustrer sa réflexion. Je suppose qu'elle a une raison...

     

Le renoncement prophétique de Benoît XVI
http://www.korazym.org/12856/la-rinuncia-profetica-di-benedetto-xvi/
11 février 2014
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Nous avons choisi de ne pas dire ce que nous pensons, mais ce que pense le Pape (ndt: je pense qu'elle parle de la ligne générale, exemplaire, du site qu'elle dirige).
En ce jour si inattendu à commémorer, un an après la démission d'un pape, chacun de nous pourrait retracer les heures frénétiques de la journée, le temps agité d'un après-midi de février; ou bien pourrait rappeler celui qui est arrivé le premier pour donner la nouvelle du siècle, ou le premier qui avait deviné que cela se produirait.
Les interprétations fantaisistes, complotistes, qui semblent encore avoir un avenir, pourraient prendre des pages et des pages. En vain. Nous avons choisi de vous raconter le Pape. Des pages déjà lues, qui pour beaucoup semblent lointaines. Des pages oubliés, par la rapidité de la communication qui ne laisse aucune place au raisonnement. Des pages personnelles que chacun a décidé de relire, des thèmes qui semblent avoir disparu de la vie de l'Église et qui au contraire sont toujours très actuelles.

Un an plus tard, le temps météorologique n'a pas beaucoup changé.
Mais ce qui a changé, c'est la perception que beaucoup ont de la vie de l'Église. Un bien, par certains aspects. Un piège pour d'autres.
L'Eglise ne change pas, parce que l'Eglise est à Dieu. Nous changeons, les papes changent, l'histoire change, les intérêts des puissants changent.
La renonciation du pape Benoît n'a pas été une défaite. Au contraire. C'est le nouveau qui avance.
Non pas parce qu'il s'est retiré, comme le pensent banalement certains. Mais parce qu'il a eu une vision pour l'avenir. Et dans le plus pur style conciliaire du ressourcement.
Selon de nombreux historiens de l'Église des premiers siècles, la direction était confiée au collège des prêtres, même si l'un d'eux avait la tâche de coordination. Enrico Cattaneo écrit: «tandis que "presbitero" indique plus un état, une dignité, "episcopo" désigne une fonction, un office, celui, justement, de l'episkopè, de la surveillance, de la vigilance, propre au ministère pastoral».

Une fonction, celle de l'évêque qui peut aussi être exercée de plusieurs manières, en fait, peut-être même collègialement.
Cela sera-t-il la voie de l'avenir de l'Eglise? La reprise de la collégialité?
L'histoire le dira, qui s'arrête aujourd'hui pour marquer dans son grand livre une date de manuel: la première année de la renonciation du pape Benoît XVI et le changement de sa fonction au service de l'Église.
La fonction de pape émérite n'existait pas, Benoît l'a inventé.
Peut-on trouver plus innovant que cela?