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L'étoile de Benoît XVI

En ce jour de l'Epiphanie, le site 'Il Papa emerito' consacre au thème de l'étoile, très présent dans les homélies d'Epiphanie de Benoît XVI cette réflexion inspirée (6/1/2013)

Non sans nostalgie, comme me l'écrit Marie-Christine, nous repensons à la dernière messe d'Epiphanie célébrée par le Pape Benoît XVI.
C'était le 6 janvier 2013, et ce jour-là, Mgr Gänswein était ordonné évêque. On reverra avec émotion les images que j'avais rassemblées ici: benoit-et-moi.fr/2013-I/la-voix-du-pape/messe-de-lepiphanie
Et bien sûr on relira, dans la même page l'homélie, où l'étoile sert là encore de fil conducteur.

Le site récemment signalé 'Il Papa emerito' consacre aux épiphanies célébrées par Benoît XVI, et en particulier au thème de l'étoile cette réflexion qui nous ramène au chemin suivi par lui depuis son renoncement.

Article ici: ilpapaemerito.blogspot.it/2014/01/la-stella-di-benedetto.html

L'Etoile de Benoît

Nous savons bien - écrit-il - combien notre Pape émérite tenait à cette fête. Nous nous le rappelons, en ce jour, revêtu de ses parements les plus solennels, et nous nous rappelons aussi ses splendides homélies simples, directes, mais en même temps profondes et sublimes.
Un thème récurrent dans ses méditations durant cette solennité était l'étoile. Cette étoile qui a qui a guidés vers Béthléem a suscité la curiosité, si l'on peut dire, de notre Pape, lui inspirant cette réflexion le 6 janvier 2012 (www.vatican.va/holy_father/benedict)

On a beaucoup discuté sur le genre d’étoile qu’était celle qui avait guidé les Mages. On pense à une conjonction de planètes, à une Super nova, c’est-à-dire à une de ces étoiles au départ très faible en qui une explosion interne libère pendant un certain temps une immense splendeur, à une comète, etc.
Que les savants continuent de discuter ! La grande étoile, la véritable Super nova qui nous guide, c’est le Christ lui-même. Il est, pour ainsi dire, l’explosion de l’amour de Dieu, qui fait resplendir sur le monde le grand éclat de son cœur. Et nous pouvons ajouter : les Mages d’Orient dont parle l’Évangile d’aujourd’hui, de même que les saints en général, sont devenus eux-mêmes petit à petit des constellations de Dieu, qui nous indiquent la route. En toutes ces personnes, le contact avec la Parole de Dieu a, pour ainsi dire, provoqué une explosion de lumière, à travers laquelle la splendeur de Dieu illumine notre monde et nous indique la route. Les saints sont des étoiles de Dieu, par lesquelles nous nous laissons guider vers Celui auquel notre cœur aspire.

Ici, Benoît ne s'intéresse pas à la recherche scientifique qui se demande quelle genre d'étoile était celle qui est apparue aux Mages, il le fera plus à fond dans son troisième livre de la trilogie, "Jésus de Nazareth".
Ce qui lui importe, c'est d'identifier dans l'étoile le Christ lui-même qui avec son immense splendeur nous entoure de son amour. Puis, avec des mots d'une grande beauté, il parle des saints comme de constellations de Dieu.
Combien de fois dans notre vie, avons-nous eu des "étoiles" qui nous ont guidés vers le Seigneur. Benoît lui-même a certainement été pour nous une étoile, une super nova, cette étoile qui semble être faible, mais qui libère à l'improviste une immense splendeur.

L'Etoile conduit à l'humilité

Mais il est une autre réflexion significative que Benoît proclame le matin de l'Epiphanie, le 6 Janvier 2011 (www.vatican.va/holy_father/benedict):

Mais suivons le chemin des Mages qui parviennent à Jérusalem. Au dessus de la grande ville, l’étoile disparaît, on ne la voit plus. Qu’est-ce que cela signifie? Dans ce cas aussi, nous devons lire le signe en profondeur. Pour ces hommes, il était logique de chercher le nouveau roi dans le palais royal, où se trouvaient les sages conseillers de la cour. Mais, probablement à leur grand étonnement, ils durent constater que ce nouveau-né ne se trouvait pas dans les lieux du pouvoir et de la culture, même si dans ces lieux leur étaient offertes de précieuses informations sur lui. Ils se rendirent compte en revanche que, parfois, le pouvoir, même celui de la connaissance, barre la route à la rencontre avec cet Enfant. L’étoile les guida alors à Bethléem, une petite ville; elle les guida parmi les pauvres, parmi les humbles, pour trouver le Roi du monde. Les critères de Dieu sont différents de ceux des hommes; Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce monde, mais dans l’humilité de son amour, cet amour qui demande à notre liberté d’être accueilli pour nous transformer et nous permettre d’arriver à Celui qui est l’Amour. Mais pour nous aussi les choses ne sont pas si différentes que ce qu’elles étaient pour les Mages. Si on nous demandait notre avis sur la façon dont Dieu aurait dû sauver le monde, peut-être répondrions-nous qu’il aurait dû manifester tout son pouvoir pour donner au monde un système économique plus juste, dans lequel chacun puisse avoir tout ce qu’il veut. En réalité, cela serait une sorte de violence sur l’homme, car cela le priverait d’éléments fondamentaux qui le caractérisent. En effet, il ne serait fait appel ni à notre liberté, ni à notre amour. La puissance de Dieu se manifeste de manière complètement différente: à Bethléem, où nous rencontrons l’apparente impuissance de son amour. Et c’est là que nous devons aller, et c’est là que nous retrouvons l’étoile de Dieu.

L'étoile, donc, nous conduit à l'humilité, par une route que nous n'aurions jamais imaginée. L'étoile ne nous conduit pas aux endroits où règnent le chaos, le pouvoir, la mise en scène. L'étoile nous conduit à ce qui est caché, près de cette mangeoire où gît Celui qui est mangé chaque jour.
Benoît a été lui aussi conduit par l'étoile dans ce chemin qui est celui de la dissimulation au monde et du silence. Mais c'est dans ce silence de la nuit que nous comprenons la volonté de Dieu pour l'histoire humaine. Merci Benoît, parce que tu as suivi l'étoile jusqu'au bout!