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Début de Synode

Une ambiance de plateau de télévision dans la salle des débats synodaux, décrite par Andrea Tornielli. Et les premiers comptes-rendus (7/10/2014)


Dans la salle du Synode, durant l'après-midi d'hier, deux époux Australiens, Ron et Mavis PIROLA, co-directeurs du Conseil catholique d'Australie pour le mariage et la famille ont pu s'exprimer devant les Pères Synodaux.
Voici le récit d'Andrea Tornielli (vaticaninsider.lastampa.it):

(...)
Il était immédiatement évident que le vécu des "vrais gens" change le regard, la façon d'aborder les problèmes et les défis que vit la famille, lorsqu'on fait passer au second plan certaines dissertations doctrinales.

Le couple a raconté que «peu à peu nous nous sommes aperçus que la seule caractéristique qui distingue notre relation sacramentelle par rapport à n'importe quelle autre bonne relation centrée sur le Christ est l'intimité sexuelle et que le mariage est un sacrement sexuel qui trouve sa plus haute expression dans une relation sexuelle... Nous croyons qu'aussi longtemps que les couples mariés n'en viendront pas à vénérer l'union sexuelle comme un élément essentiel de leur spiritualité, il leur sera extrêmement difficile d'apprécier la beauté des enseignements tels que ceux de l'encyclique Humanae Vitae...».
L'«Eglise domestique représentée par la famille, a beaucoup à offrir à l'Eglise dans sa mission d'évangélisation. Par exemple, l'Église affronte constamment le tension de défendre la vérité, tout en exprimant compassion et miséricorde. Les familles doivent faire face à cette tension a tout moment». Le couple d'Australiens a raconté un exemple concernant l'homosexualité. «Des amis à nous préparaient leur réunion de famille pour Noël, quand leur fils gay leur a dit qu'il voulait amener son compagnon. Eux croyaient jusqu'au fond dans les enseignements de l'Église et savaient que leurs petits-enfants auraient aimé les voir accueillir leur fils et son compagnon dans la famille. Leur réponse pourrait se résumer en trois mots: "Il est notre fils".»
Cela, ont expliqué Ron et Mavis Pirola, est un «modèle d'évangélisation dans les paroisses quand elles répondent à des situations similaires». Le rôle de l'Eglise est «de faire connaître au monde l'amour de Dieu»

«Une de nos amies divorcée - a dit encore le couple d'Australiens - dit que, parfois, elle ne se sent pas bien acceptée dans sa paroisse. Cependant, elle va à la messe régulièrement et sans se plaindre, avec ses enfants. Pour le reste de sa paroisse, elle devrait être un modèle de courage et d'engagement dans l'adversité. De personnes comme elle, nous apprenons à reconnaître que nous portons tous des blessures intérieures dans nos vies. Être conscient de nos blessures intérieures aide énormément à réduire notre tendance à juger les autres, une attitude qui est un obstacle à l'évangélisation».

Des propos sans doute éminemment dans l'air du temps, mais que l'on attendrait davantage dans une émission genre "Vie privée, vie publique" que lors d'un débat religieux.
Il paraît que l'Eglise «d'avant» ne parlait que de sexe (pour l'interdire). Mais j'ai rarement entendu prononcer autant de fois le mot que dans ces quelques lignes.... Le pansexualisme aurait-il gagné l'Eglise?

Et voici ce que je lis, alors que le bulletin VIS du 7 octobre tombe dans ma messagerie. Je suis amusée de constater qu'Yves Daoudal a relevé pratiquement la même chose (en rajoutant quelques commentaires irrévérencieux).
Tant mieux, si on est au moins deux à l'avoir remarqué!

Seconde Congrégation générale du Synode
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Cette session a ouvert le débat général autour des questions suivantes: Dessein de Dieu sur le mariage et la famille, Connaissance et réception de l'Ecriture et des documents de l'Eglise sur mariage et famille.

¤ A l'exemple du Concile, il faut dialoguer avec le monde, avec une ouverture critique mais sincère.
Si l'Eglise n'écoute pas le monde, celui-ci ne l'écoutera pas. Mais ce dialogue doit envisager des sujets d'importance comme l'égalité de dignité homme femme ou le rejet de la violence.

¤ L'enjeu consiste à passer de la défensive à la proposition, c'est à dire de reproposer la foi au moyen d'un langage nouveau et de témoignages convaincants rétablissant un pont avec la société.

¤ L'Eglise doit oeuvrer par attraction, avec amitié envers le monde. Face aux couples en crise, à l'instar de Dieu, elle doit être compréhensive et miséricordieuse, et envisager la question sous le profil d'une justice respectueuse du dessein divin.

¤ Certes, le mariage demeure un sacrement indissoluble. La vérité étant le Christ et non un ensemble le règles, il convient de maintenir les principes tout en adaptant les formes. La nouveauté dans la continuité, ainsi que le disait Benoît XVI.

¤ Si le Synode ne met pas en discussion la doctrine, il réfléchit sur la pastorale, sur le discernement spirituel nécessaire à l'application de la doctrine face aux problèmes de la famille. La miséricorde n'élimine pas les commandements, elle en est la clef herméneutique.

¤ On a convenu de la nécessité d'aborder avec respect certains cas, telles les unions libres marquées du sceau de l'amour et de la fidélité, qui présentent des éléments de sanctification et de vérité. Pour que le Synode diffuse encouragement et espoir, y compris aux personnes qui se trouvent dans des situations incorrectes, il faut avant tout envisager les aspects positifs. Et plus encore, il faut aimer sincèrement les familles en crise.

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Troisième Congrégation générale du Synode
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Cette session a prolongé de débat général autours de: l'Evangile de la famille et la loi naturelle; et de La famille et la vocation de la personne dans le Christ.

¤ Personnalisée, la préparation sacramentale doit être longue et rigoureuse, même si cela risque de diminuer le nombre des noces à l'Eglise. On ne doit pas encombrer de causes matrimoniales les tribunaux ecclésiastiques.

¤ L'enseignement de l'Eglise doit être plus incisif et ne pas se limiter à des interdits. Comme Jésus, elle doit se faire proche des personnes. En agissant ainsi il sera possible de réduire la fracture entre doctrine et pratique, entre enseignement ecclésial et vie familiale.

¤ Il n'est pas question de choisir entre doctrine et miséricorde mais de développer une pastorale éclairée, encourageant des familles en crise qui souvent ne ne sentent plus appartenir à l'Eglise.

¤ Face aux couples en difficulté et aux divorcés remariés, l'Eglise doit présenter la vérité et non point un jugement. Avec compréhension, elle doit convaincre les intéressés à suivre la vérité, à suivre l'Eglise qui dit la vérité. C'est la miséricorde qui soigne et accompagne, d'autant que les familles en crise n'attendent pas des solutions pastorales rapides. Elles ne veulent pas être de simples statistiques mais se sentir comprises et aimées. Il faut accorder plus d'espace à la logique sacramentale qu'à la logique juridique.

¤ Pour ce qui est de l'Eucharistie aux divorcés remariés, il a été réaffirmé qu'il ne s'agit pas du sacrement des parfaits mais de qui chemine.

Ça promet pour la suite..

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