François et l'islam

A propos du massacre des chrétiens d'Irak, on a beaucoup glosé sur "les silences" du pape, c'est-à-dire sa réticence à nommer le mal par son nom. Ce n'est pas nouveau... Retour sur un épisode remontant à l'an dernier (16/8/2014)

Le voyage en Corée (et, il faut bien le dire, l'état végétatif dans lequel cette période estivale a plongé la France) a reporté au second plan le drame des chrétiens d'Irak, et (opportunément) l'accusation de retard, et surtout de frilosité, portée par certains contre le Saint-Siège.
Sans juger de la pertinence des arguments des uns et des autres, l'attitude de François m'a remis en mémoire un épisode ayant pris place en mai 2013: la messe de canonisation des martyrs d'Otrante.
Voici ce que j'écrivais alors:

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13 mai 2013
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Extrait de l'homélie de François:
«Aujourd'hui, l'Église propose à notre vénération une foule de martyrs, qui furent appelés ensemble pour le suprême témoignage de l'Évangile en 1480. Quelque huit cents personnes ayant survécu au siège et à l'invasion d'Otrante ont été décapités près de cette ville. Ils ont refusé de renier leur foi et sont morts en confessant le Christ ressuscité ... »
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Dans le texte original de l'homélie, anticipée par la salle de presse du Vatican, la phrase sur le siège énonçait:« ayant survécu au siège et à l'invasion d'Otrante par les Ottomans, ont été décapités près de cette ville....»

Dans le texte prononcé par Bergoglio, la référence directe aux Ottomans a disparu, mettant l'accent sur l'aspect du témoignage en omettant l'opposition avec l'autre foi , celle de l'islam.

Il s'agit sans aucun doute de prudence, de la part du Pape.
Mais on mesure mieux, rétrospectivement, l'indomptable courage de Benoît XVI, avec son discours prophétique de Ratisbonne.
Il est vrai qu' "on" le lui a fait payé au prix fort.

La version qui reste, sur le site du Vatican, est celle "expurgée" .
Et on peut contrôler les propos du Pape sur la video de KTO (ici, vers 50')
Mais sur le site de Radio Vatican, on lit bel et bien:

>>> Image ci-contre: Le Pape à Lampedusa, 8 juillet 2013

A un peu plus d'un an de distance, on comprend mieux que le Pape ne VEUT PAS stigmatiser les musulmans.
Et je comprends aussi, rétrospectivement, que le texte de l'homélie, publié par anticipation, avait été préparé par les bureaux de la Curie, et que c'est le Pape lui-même, en le prononçant, qui l'a "censuré".

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