Gorbatchev au Vatican

Un article de Nicolas Bonnal sur le site "Boulevard Voltaire", qui tranche avec le conformisme grégaire qui règne actuellement en France (4/9/2014)

Venant de la blogosphère française classée à droite (pour faire simple) je n'ai pas vu à ce jour davantage de critiques au Pape François que dans celle spécifiquement catholique: le Pape, c'est le Pape, on n'y touche pas; pour les seconds, c'est le Vicaire du Christ sur la terre, pour les premiers le rempart de la civilisation contre la barbarie (et Dieu sait que nous en avons besoin en ce moment).
Oui mais... et si le Pape ne jouait plus son rôle? s'il ne défendait plus le troupeau à lui confié? s'il substituait à l'annonce de l'Evangile un vague humanisme inspiré des "valeurs" mondialistes du politiquement correct? s'il avait cessé d'être un rempart?
C'est ce que les médias laïcistes ont (ou croient avoir) compris - et c'est pourquoi ils l'aiment tant - et c'est aussi ce qu'a perçu, mais d'un point de vue opposé, Nicolas Bonnal, dans un éditorial du site Bd Voltaire.

On voit aux premiers commentaires à son billet que cette parole libérée ne plaît pas à tout le monde et suscite une certaine agressivité, peut-être de la part de personnes qui suivent le Pontificat... à travers les médias ("Etonnant ce texte ! Choquant sous certains aspects! Que vous a fait le Pape François, M. Bonnal ? N'aviez-vous d'autres sujets à nous proposer ? D'autres personnages publics, beaucoup plus dangereux que François, à dilapider?").

Un petit bémol: Nicolas Bonnal a été particulièrement choqué par les propos du Pape à Scalfari, dénonçant la présence de "2% de pédophiles parmi le clergé". Et il écrit: "Chose étonnante, les propos donnés en italien ont été retranscrits en français mais pas en France".
Nicolas Bonnal n'a pas suffisamment cherché. Personnellement, j'en ai parlé (ICI, et ICI, entre autre).

Une fois n'est pas coutume, je reproduis l'article en entier, car il n'est pas facile de retrouver les archives du site "Boulevard Voltaire":
Original ici :

PAPE FRANÇOIS : LE GORBATCHEV DU CHRISTIANISME ?
Nicolas Bonnal
3 septembre 2014

Imposé par les médias et le politiquement correct, suppôt d’Obama et du Nouvel ordre mondial, tel est le François.
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Un qui semble ne rien épargner à son Église est le pape actuel, chouchou nouveau de la mondialisation et de la perestroïka catholique. Il ne sait pas quoi dire ou faire pour justifier et encourager les démons de notre société et pour scier la branche sur laquelle les croyants se croyaient assis. On me dira que c’est pour cela, sans doute, qu’il a remplacé le brave Benoît XVI compromis par sa rigueur traditionaliste et par son esprit supérieur. Avec son successeur, tout est plus clair, encycliques y compris.
Le 6 juin dernier (ndlr: lors de la fameuse prière pour la paix dans les jardins du Vatican) , il en a oublié son latin et s’est exprimé dans un anglais de pacotille quand le rabbin et l’imam invités le faisaient dans leur langue liturgique.

On connaît la chanson : le pape n’aime pas le protocole, il n’aime pas les tenues de pape, il défend les pauvres et surtout l’immigration, s’il confesse « n’être pas de droite » et pourfendre les « obsédés de l’avortement » et autres « idéologues de la foi » ; il dialogue avec les femmes prêtres anglicanes et, enfin, il ne s’estime pas compétent pour juger les gays !
Mais tout en défendant les homosexuels, ce pape raffole quand même de dénoncer la pédophilie de son clergé. Ce grand ami des médias a ainsi fait état le 13 juillet dernier au journal maçonnique italien La Repubblica de son inquiétude à ce propos (cf ICI). Chose étonnante, les propos donnés en italien ont été retranscrits en français mais pas en France.
Je cite la meilleure version (ndlr: ans doute celle qui tient le moins compte de l'expression souvent approximative du pape en italien):

À la question de savoir ce que fait l’Église, le pape répond : « Plusieurs de mes collaborateurs qui luttent avec moi me rassurent avec des données fiables qui évaluent la pédophilie dans l’Église à 2 %. Ces chiffres devraient me tranquilliser mais ce n’est pas le cas. »

2 %, voilà qui nous paraît énorme ! Que diraient les associations de parents d’élèves si 2 % d’enseignants pédophiles étaient avoués par un ministre ? Et que dirait-on si quelqu’un prétendait appliquer le principe de précaution à toute cette faune ? Mais ce pontife baba cool (qui veut faciliter aussi l’annulation des mariages) s’en prend aussi à sa hiérarchie : «Ces 2 % de pédophiles sont des prêtres et même des évêques et des cardinaux. Et d’autres, encore plus nombreux, savent mais se taisent, ils punissent mais sans en dire le motif. Je trouve cela intenable et j’ai l’intention de m’y attaquer avec la sévérité requise. [...]»

Le Vatican a cru nécessaire de rajouter peu après que l’on n’avait pas compris les propos du pape ! Ce n’est pas la première fois, du reste, qu’on doit recadrer ses provocants ou irresponsables propos.

Imposé par les médias et le politiquement correct, suppôt d’Obama et du Nouvel ordre mondial, tel est le François ; j’ignore par contre si ce pape plaît vraiment à ses ouailles. Il semblerait que c’est plus compliqué que ça et c’est heureux. La brebis sent confusément quelque chose. Mais on ne demandera pas de sondage à l’heure de la religion œcuménique universelle imposée à la barbe des bons chrétiens.