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La mauvaise monnaie chasse la bonne

Carlota: mes réflexions sur le "qui suis je pour juger" universel et le grand tout nihiliste auto-destructeur (9/7/2014)

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Ci-contre: Jésus à la femme adultère: "va, et ne pèche plus" (Emile Signol, 1840)

     

Drôle d’époque que celle qui s'enorgueillit d'un taux de réussite au baccalauréat de 90% (mais où l’on n’a jamais eu autant d’abandonnés du système du savoir)...
Les professeurs n’ont plus besoin d'apprendre ce qui paraissait autrefois indispensable et les élèves n'ont plus besoin d'acquérir ce savoir-là mais au moins ces jeunes pourront, sur le marché de l’emploi qui n’a plus besoin d’eux (un constat, pas un jugement bien sûr!), dire qu’ils ont un diplôme (90% des jeunes ont aussi un smartphone, c'est-à-dire téléphone portable "intelligent").

Drôle d’époque où les catholiques n’ont plus vraiment à savoir ce qu’est le péché, mais au moins ils diront qu’ils sont catholiques et à l’occasion rentreront dans les églises catholiques (ou bien iront dans d'autres, mieux éclairées, avec une musique plus à la mode, et un ministre du culte qui leur dira ce qu'ils ont envie d'entendre)...
La notion de Salut… Bof, c’est le bon Dieu qui jugera plus tard.

Eh bien je ne suis d’accord ni avec cette école-là, ni avec cette Eglise-là. Dans les deux cas, nous sommes trahis par ceux qui devraient nous guider, les maîtres et les clercs.
Mais est-ce étonnant ? Je ne le crois pas finalement. Une société en crise génère des clercs et des maîtres en crise et des maîtres et des clercs en crise ne transmettent plus que des "valeurs" de crise. Le cercle vicieux dans un tout nihiliste auto-destructeur.

La mauvaise monnaie chasse la bonne, au supermarché de la politique et des religions aussi...
Tant que les "valeurs" les plus dévaluées et les plus démagogiques occultent, hypothèquent, et finalement, chassent les bonnes "valeurs", c’est-à-dire celles qui seraient les plus courageuses et les plus responsables, l'on ne pourra surmonter ou tout au moins atténuer la crise morale que nous connaissons.

Les héros et les saints tirent vers le haut la grande masse de ceux qui ne sont ni héros ni saints. Mais encore faut-il quelques héros et quelques saints. Chacun de nous peut l’être mais que c’est dur...

Mais qui suis-je pour oser juger? (*)

* * *

(*) Quand le Christ a parlé de poutre et de paille, était en question la vie de la prostituée Marie Madeleine qui parce qu'elle avait couché avec un homme devait mourir par lapidation. N'oublions pas cette deuxième partie de l'histoire.

Par ailleurs le Christ a aussi dit à Marie Madeleine: "Va, et ne pèche plus". Le péché existe donc et le Christ nous demande de ne pas pécher. Est ce que je juge, en comprenant de cette façon-là les paroles du Christ?
(cf. l'homélie matinale du Pape François du 23/6)

Carlota, 7/7/2014

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