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Le "pasticcio" Kasper

La pastorale envers les divorcés remariés qu'il préconise a en elle-même une portée explosive et est l'expression d'une conception théologique polluée dans ses fondements. Une tribune du Prof. De Mattei sur "Il Foglio". Traduction d'Anna (4/10/2014)

Avertissement

S'agissant des ouvrages et des sources de Walter Kasper, on a remplacé ici les titres de livres donnés en italien par les originaux en allemand (donc supprimé la référence aux numéros de pages) et dans la mesure du possible indiqué les traductions en français.
Les sous-titres ont été rajoutés par nous, pour faciliter la lecture. On peut évidemment les ignorer.

Le titre en italien est «Le Pasticcio Kasper», qu'on peut traduire par «gâchis» ou «imbroglio», ou «gribouillis» .
«Pasticcio» désigne à la base un pâté.
Par analogie (wikipedia), le mot qui renvoie au français «pastiche», désigne également «une œuvre lyrique composite en usage dans la musique italienne de la période baroque. La pratique consiste pour le compositeur à assembler, sur un livret unique, des airs provenant d'opéras différents dont il peut, ou non, être l'auteur».
Ce sens métaphorique pourrait bien convenir au contexte, et correspondre aux intentions de De Mattei.

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L'article original en italien, par moments très technique (et donc pas facile pour les non-initiés!), est paru sur Il Foglio du 1er octobre (www.ilfoglio.it/articoli/v/121477/rubriche/sinodo-famiglia-pasticcio-kasper), et Anna l'a traduit.
Le journal de Giuliano Ferrara a visiblement décidé de s'inviter dans le débat du Synode, comme il l'affirme sans ambages dans cet article: www.ilfoglio.it..sinodo-papa-francesco-anche-se-tutti-noi-no:
Pourquoi "Il Foglio" s'intéresse-t-il follement au synode? Parce que nous prenons très au sérieux la pastorale de François et et les thèses de Kasper contre ceux qui (comme nous) ne veulent pas du divorce dans les sacristies d'un monde transhumaniste

Enfin, une chose particulièrement importante qui émerge de l'analyse savante du Professeur, et qui ressort bien du §1, c'est selon moi qu'il faut se méfier de ceux qui disent que ce sont les médias qui ont décidé de focaliser le Synode sur une question marginale, celle des divorcés remariés, alors qu'il y a une mulitude d'utres problèmes qui touchent la famille aujourd'hui.
Il s'agit pour ces gens de minimiser les enjeux et de détourner notre attention (qu'ils soient ou non de bonne foi)
L'accès à la Communion des "divorcés remariés" n'est absolument pas marginale, elle est centrale, puisqu'elle touche à l'Eucharistie, qui est le coeur de la foi chrétienne.

     

LE " PASTICCIO " KASPER

Les sources philosophiques des erreurs "bergogliennes". Leur christianisme est histoire, pas justice.

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1. LES LECONS DE L’HISTOIRE DES CONCILES

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Le prochain Synode des Evêques est précédé par un tapage médiatique qui lui attribue une signification historique supérieure à sa portée ecclésiologique en tant que simple assemblée consultative dans l'Eglise. Quelques-uns se plaignent de la guerre théologique annoncée par le Synode, mais l'histoire de toutes les assemblées épiscopales de l'Eglise (telle est la signification étymologique du terme synode et de son synonyme concile) est faite de conflits et d'âpres débats autour des erreurs et des scissions qui ont menacé la communauté chrétienne depuis sa naissance.

Aujourd'hui, le thème de la communion aux divorcés n'est que le vecteur d'une discussion qui porte sur des concepts doctrinaires plus complexes, comme celui de la nature humaine et de la loi naturelle. Ce débat semble traduire, au plan anthropologique, les spéculations trinitaires et christologiques qui secouèrent l'Eglise à partir du Concile de Nicée (325) jusqu'à celui de Chalcédoine (451). On discuta alors afin de déterminer la nature de la Très Sainte Trinité, qui est l'unique Dieu en trois Personnes, et afin de définir en Jésus la Personne du Verbe, subsistant en deux natures, humaine et divine. L'adoption, de la part du Concile de Nicée, du terme grec homoousios, qui fut traduit en latin par consubstantialis, et après le Concile de Chalcédoine par les mots « de même nature » que la substance divine, afin d'affirmer la parfaite égalité entre le Verbe et le Père, marque une date mémorable dans l'histoire du christianisme et termine une époque de désarroi, de confusion, de drame de conscience analogue à celle dans laquelle nous sommes plongés. A cette époque, l'Eglise était divisée entre la « droite » de Saint Athanase et la « gauche » des partisans d'Arius (la définition appartient à l'historien des conciles Karl Joseph von Hefele). Entre ces deux pôles oscillait le troisième parti des semi-ariens, divisés à leur tour en plusieurs factions. A l'homoousion nicéen, qui signifie « de la même substance », fut opposé le terme homoiousios, qui signifie « de substance semblable ».
Il ne s'agit pas d'une question tatillonne. La différence, en apparence infime, entre ces deux mots cache un abysse: d'un côté l'identité avec Dieu, de l'autre une certaine analogie ou ressemblance, qui fait de Jésus Christ un simple homme.

La meilleure reconstruction historique de cette période reste celle du cardinal John Henry Newman dans Les Ariens du IVe siècle (traduction française Téqui, 1988), une étude approfondie mettant en lumière les responsabilités du clergé et le courage du « petit peuple » dans le maintien de la foi orthodoxe. Elu évêque, le diacre Athanase, champion de l'orthodoxie, fut contraint à cinq reprises d'abandonner son diocèse et de prendre le chemin de l'exil. En 357 le pape Libère l'excommunia et, deux ans plus tard, les conciles de Rimini et de Seleucie, qui étaient un sorte de grand concile œcuménique représentant l'Occident et l'Orient, abandonnèrent le terme « consubstantiel » de Nicée, fixant une équivoque voie moyenne entre Saint Athanase et les ariens. C'est alors que Saint Jérôme créa l'expression « le monde gémit s'apercevant avec stupeur d’être devenu arien ».

Athanase et les défenseurs de la foi orthodoxe furent accusés de s'obstiner sur les mots et d'être litigieux et intolérants.


2. RIXE THEOLOGIQUE
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Les mêmes accusations sont adressées aujourd'hui à ceux qui, à l'intérieur et en dehors de la salle synodale, entendent élever une voix d'intransigeante fermeté dans la défense de la doctrine de l'Eglise en matière de mariage chrétien, comme les cinq cardinaux Burke, Brandmüller, Caffarra, De Paolis, Müller. Après s'être exprimés individuellement, ils ont réuni leurs interventions dans un livre désormais devenu un manifeste, Demeurer dans la vérité du Christ: Mariage et Communion dans l'Eglise catholique, qui vient d'être imprimé par les éditions Cantagalli (traduction en français éditions Artège).
Un autre texte fondamental, est publié chez le même éditeur Cantagalli : Divorziati ‘risposati’ - La prassi della chiesa primitiva, par le jésuite Henri Crouzel.

Les commentateurs du Corriere della Sera et de Repubblica se sont déchiré les vêtements à cause de la « rixe théologique » en cours.

Le Pape François lui-même, le 18 septembre, a recommandé aux évêques de nouvelle nomination de « ne pas gaspiller leurs énergies à s'opposer et à se heurter » oubliant qu’il a lui-même pris les responsabilités de la confrontation, lorsqu'il a confié au cardinal Kasper la mission d'ouvrir le bal synodal. Comme l'a remarqué Sandro Magister, c'était bien le cardinal Kasper qui, avec sa relation du 20 février 2014 publiée par "Il Foglio", a ouvert les hostilités et déclenché le débat synodal, devenant ainsi, au-delà de ses intentions, le porte-drapeau d'un parti.
La formule maintes fois répétée par le cardinal allemand, selon laquelle ce qui doit changer n'est pas la doctrine sur l'indissolubilité du mariage, mais bien la pastorale envers les divorcés remariés, a en elle-même une portée explosive et est l'expression d'une conception théologique polluée ses fondements.

3. AUX SOURCES DE LA PENSEE DE KASPER
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Afin de comprendre la pensée de Kasper il faut remonter à une de ses premières œuvres, la principale peut-être, Das Absolute in der Geschichte : Philosophie und Theologie der Geschichte in der Spätphilosophie Schellings (L'absolu dans l'histoire dans la philosophie du dernier Schelling), publié en 1965.
Walter Kasper appartient en effet à cette école de Tübingen qui, comme il l’écrit dans cette étude, « a entamé le renouvellement de la théologie et de tout le catholicisme allemand dans la rencontre avec Schelling et Hegel ».
La métaphysique est celle de Friedrich Schelling (1775-1854), « géant solitaire » au caractère gnostique et panthéiste, dont le théologien allemand tente en vain de s'affranchir.
Dans son dernier ouvrage, Philosophie der Offenbarung (Philosophie de la Révélation), de 1854, Schelling oppose le christianisme dogmatique à celui de l'histoire.
« Schelling - commente Kasper - ne conçoit pas de façon statique, métaphysique et extratemporelle la relation entre le naturel et le surnaturel, mais bien de manière dynamique et historique. L'essence de la révélation chrétienne réside justement en cela, dans le fait qu'elle est histoire »

Pour Kasper aussi le christianisme, avant d'être doctrine est histoire, ou « praxis ». Dans son ouvrage le plus connu, Jésus le Christ (1976, traduction en français éd. du CERF), il développe une christologie historique qui dérive de la Philosophie der Offenbarung de l'idéaliste allemand. La conception trinitaire de Schelling est celle des hérétiques sabelliens et modalistes, précurseurs de l'arianisme. Les trois Personnes divines sont réduites à trois « modes de subsistance » d'une unique personne-nature (modalisme), tandis que l'essence de la Trinité se résout dans sa manifestation au monde. Le Christ n'est pas l’intermédiaire entre Dieu et l'homme, mais la réalisation historique de la divinité dans le processus trinitaire.

L'ecclésiologie de Kasper est cohérente avec sa christologie. L'Eglise est avant tout "pneuma", "sacrement de l'esprit", définition qui, selon le cardinal allemand, « corrige » la définition juridique de Pie XII dans l’Encyclique Mystici Corporis (cf. L’Eglise lieu de l’esprit).
En effet, le champ d'action de l'Esprit Saint ne coïncide pas, comme veut la Tradition, avec celui de l'Eglise catholique romaine, mais s'étend à une plus vaste réalité œcuménique, « l' Eglise du Christ », dont l'Eglise catholique fait partie. Selon Kasper, le Décret du Vatican II sur l'œcuménisme conduit à admettre que l'unique église du Christ ne se limite pas à l'église catholique, mais est divisée en églises et communautés ecclésiales séparées. L'église catholique est là « où il n'y a plus aucun évangile sélectif », mais tout se dilate de façon inclusive, dans le temps et l'espace (2012, Katholische Kirche. Wesen – Wirklichkeit – Sendung. "Eglise catholique, essence, réalité, mission"). La mission de l'Eglise est de « sortir d'elle-même » afin de retrouver une dimension qui la rende vraiment universelle.

Eugenio Scalfari, qui se donne des airs de troisième pape, après l'émérite et le régnant, tout ignare de théologie qu'il est, attribue la même conception au pape François, en affirmant que l'Eglise missionnaire est, d'après lui, celle qui « doit sortir d'elle-même et aller dans le monde », afin de réaliser le christianisme dans l'histoire ("La Repubblica", 21 septembre 2014).


4. REFUS DE L'IDEE DE NATURE
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Ces thèses se retrouvent » dans la théologie morale de Kasper, selon lequel l'expérience de la rencontre avec le Christ dissout la loi, ou plutôt la loi est un obstacle dont l'homme doit se libérer afin de rencontrer la miséricorde du Christ. Schelling, dans sa philosophie panthéiste, absorbe en Dieu le mal. Kasper absorbe le mal dans le mystère de la Croix, dans lequel il voit la négation de la métaphysique traditionnelle et de la loi naturelle qui en découle. « Le passage de la philosophie négative à la philosophie positive est au même temps, selon Schelling, passage de la loi à l'évangile » (Philosophie und Theologie der Geschichte in der Spätphilosophie Schellings), écrit le cardinal allemand, qui voit à son tour le passage de la loi à l'évangile dans la primauté de la praxis pastorale sur la doctrine abstraite.

De ce point de vue, la doctrine morale du cardinal Kasper est, au moins implicitement, antinomiste.
L'antinomisme est un terme créé par Luther contre un de ses adversaires de gauche, Johann Agricola (1494-1566), mais qui remonte aux hérésies anciennes et médiévales pour indiquer le refus de l'Ancien Testament et de sa loi, vu comme pure contrainte et lien, en antithèse avec le Nouveau Testament, c'est à dire avec la nouvelle économie de la Grâce et de la liberté. Plus généralent, on entend par antinomisme le refus de la loi naturelle et morale qui a sa racine dans le refus de l'idée de nature. Selon les antinomistes chrétiens il n'y a pas de loi car il n'y a pas de nature humaine objective et universelle. La conséquence est l'évaporation du sens du péché, la négation des absolus moraux, la Révolution sexuelle à l'intérieur de l'Eglise.

Dans cette perspective, on comprend que le cardinal Kasper, dans son récent ouvrage paru en allemand en 2012, Barmherzigkeit. Grundbegriff des Evangeliums – Schlüssel christlichen Lebens ("Misericorde. Concept fondamental de l’Evangile, clé de la vie"), se propose de rompre le traditionnel équilibre entre justice et miséricorde, faisant de cette dernière l'attribut principal de Dieu. Mais comme l'a remarqué le père Serafino Lanzetta, dans une excellente analyse de son ouvrage, publiée par www.chiesa, (ndt: en italien seulement) « la miséricorde perfectionne et accomplit la justice mais ne l'annule pas; elle la présuppose, autrement elle n'aurait pas en elle-même de raison d'être ». La disparition de la justice et de la loi rend incompréhensible le concept de péché et le mystère du mal, à moins de les réintégrer en une perspective théosophique et gnostique.

On retrouve cette erreur dans le postulat luthérien de la « seule miséricorde ». Ayant aboli la médiation de la raison et de la nature, l'unique voie pour remonter à Dieu est la « foi fiduciale » (fede fiduciale) qui a son préambule non pas dans la raison métaphysique, dont elle doit être complètement libérée, mais dans un sentiment de désespoir profond, ayant à son tour son propre objet dans la "miséricorde" de Dieu, au lieu que dans les vérités par Lui révélées. Ce principe se développe (comme l'a montré Silvana Seidel Menchi dans son livre Erasmo in Italia 1520-1580) dans la littérature héréticale du XVI siècle grâce aussi à la diffusion du traité d'Erasmus, De immensa Dei misericordia (1524) qui ouvrait tout grand aux "hommes de bonne volonté" les portes du ciel. Dans les sectes de dérivation érasmienne et luthérienne qui constituent l'extrême gauche de la réforme protestante réapparaissent également les erreurs antitrinitaires du IV siècle: arianisme, modalisme, sabellianisme, fondés sur le refus ou la falsification de l'idée de nature.

5. UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA MORALE
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Le seul parcours pénitentiel possible afin de connaître l'étreinte de la divine Miséricorde est le refus du péché dans lequel nous sommes plongés et la reconnaissance d'une loi divine à observer et à aimer. Cette loi est enracinée dans la nature de l'homme et gravée dans le cœur de chaque homme « par le doigt même du Créateur » (Rm 2, 14-15). Elle représente le critère de jugement suprême de toute action et des choses humaines dans leur ensemble, c'est à dire de l'histoire.

Le mot nature n'est pas abstrait. La nature humaine est l'essence de l'homme, ce qu'il est avant d'être une personne. L'homme est une personne, titulaire de droits inaliénables, parce qu’il a une âme. Et il a une âme parce que, à la différence de tout autre être vivant, il a une nature rationnelle. Naturel n'est pas ce qui surgit des instincts et des désirs de l'homme, mais bien ce qui correspond aux règles de la raison, qui à son tour doit se conformer à un ordre objectif et immuable de principes. La loi naturelle est une loi rationnelle et immuable, puisque immuable est la nature spirituelle de l'homme. Tous les individus de la même nature agiront ou devront agir de la même manière, car la loi naturelle est inscrite non pas dans la nature de cet homme-ci ou de cet autre, mais dans la nature humaine considérée en elle-même, en sa permanence et sa stabilité.

Le cardinal Kasper ne croit pas en l'existence d'une loi naturelle universelle et absolue, et dans l'Instrumentum laboris, le document officiel du Vatican préparant le Synode d'octobre, ce rejet de la loi naturelle apparaît avec évidence, bien que présenté du point de vue sociologique plus que théologique. On y affirme que « Le concept de 'loi naturelle' s’avère être, en tant que tel, aujourd'hui, dans les différents contextes culturels, très problématique, voire même incompréhensible », aussi parce que « aujourd'hui, non seulement en Occident, mais progressivement partout sur la terre, la recherche scientifique représente un sérieux défi au concept de nature. L'évolution, la biologie et les neurosciences, en se confrontant à l'idée traditionnelle de loi naturelle, parviennent à la conclusion qu'elle n'est pas à considérer comme 'scientifique' ». A la loi naturelle est opposé, selon le programme kaspérien, l'esprit de l'Evangile, dont in faut communiquer les valeurs « de façon compréhensible à l'homme d'aujourd'hui ».
Il s'avère donc nécessaire de « donner une bien plus grande attention au rôle de la Parole de Dieu en tant qu'instrument privilégié dans la conception de la vie conjugale et familiale. Une plus grande référence au monde biblique est recommandée, à ses langages et formes narratives. Dans ce sens, est digne d'attention la proposition de thématiser et d'approfondir le concept, d'inspiration biblique, d''ordre de la création', en tant que possibilité de relire de façon existentielle plus significative la 'loi naturelle'. (…) Est recommandée également l'attention au monde des jeunes, qu'il faut accueillir en tant qu'interlocuteur direct, aussi sur ces thèmes ».

Les conséquences inévitables de cette nouvelle conception de la morale, dont les pères synodaux devront discuter, sont tirées par Vito Mancuso, sur "La Repubblica" du 18 septembre. La loi naturelle « est un fardeau trop lourd à porter », il nous faut donc envisager « un profond parcours de renouvellement en matière d'éthique sexuelle » qui devrait conduire aux « ouvertures ultérieures: oui à la contraception; oui aux relations sexuelles avant le mariage; oui à la reconnaissance des couples homosexuels ».

Face à ce catastrophique itinéraire vers l'immoralisme, comment s'étonner que cinq cardinaux aient publié un livre pour défendre la morale traditionnelle et que d'autres cardinaux, évêques et théologues se soient associés à cette position? Contre celui qui invoque une nouvelle discipline doctrinale et pastorale, a écrit le cardinal Pell, s'élève « une barrière insurmontable », fondée sur « la presque complète unanimité sur ce point dont l'histoire catholique donne preuve depuis deux mille ans » (Préface à Oltre la proposta Kasper de Juan Perez-Soba & Stephen Kampowski).

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CONCLUSION
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Il reste à espérer que la confrontation sera libre et transparente, sans l'imposition d'en haut de règles faussant le jeu. L'enjeu n'est pas une simple divergence d'opinions, mais une clarification sur la mission de l'Eglise. Il est à espérer aussi que les prélats fidèles à la tradition ne se fassent pas intimider et qu'ils soient capables de supporter avec patience les violences médiatiques et les censures ecclésiales, même injustes et lourdes, qu'ils pourraient subir.
« La meilleure chanson reste toujours la nôtre » écrit encore le cardinal Pell, et Athanase reste en notre temps un modèle pour tous ceux qui ne se dérobent pas de la juste bataille en défense de la vérité.

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