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Shimon Peres propose à François de créer une sorte d'ONU pour la paix, dont il (le pape) serait le président.... Shimon Peres a accordé une interviewe à la revue Famiglia Cristiana (4/9/2014, mise à jour le 5/9)

Illustration ci-dessous: la rencontre d'aujourd'hui (Vatican Insider)

Bulletin VIS

DEUX ILLUSTRES VISITEURS
Cité du Vatican, 4 septembre 2014 (VIS). Le Pape a reçu deux illustres visiteurs, avec lesquels il a parlé de la paix au Proche Orient et du rôle des religions dans le processus de pacification régionale. Il s'est d'abord entretenu trois quart d'heure avec l'ancien Président israélien Shimon Peres, qui lui a exposé son projet d'une sorte de conseil de représentants religieux pour la recherche de la paix. De nos jour on avance le plus souvent des arguments religieux pour déclencher ou justifier des guerres. Le Saint-Père a manifesté son intérêt pour ce projet. Ensuite, le Pape François a reçu le Prince jordanien El Hassan bin Talal, qui lui a exposé les activités de la Royal Institute for interfaith Studies dont il est le fondateur, insistant sur les convergences religieuses qui permettent aux diverses confessions de collaborer au service des franges défavorisées d'un monde globalisé. A l'issue de cet entretien d'une demie heure, il a remercié également cet hôte illustre.

     

Interviewe de Shimon Peres

Shimon Peres au pape François: fondons l'ONU des religions
Rencontre privée au Vatican: L'ex-président israélien a proposé au pape un organisme qui regroupe les principales confessions et agisse comme une force d'interposition dans les conflits. Dans cette interview exclusive avec Famiglia Cristiana, le Prix Nobel de la Paix 1994 explique pourquoi, après l'échec de la diplomatie internationale, c'est la seule voie pour construire la paix. Et pourquoi c'est justement le Pape Françoi qui doit le présider.

http://www.famigliacristiana.it/
4 septembre 2014
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«Dans le passé, la plupart des guerres ont été motivées par l'idée de nation. Aujourd'hui, au contraire, les guerres se déclenchent principalement avec l'excuse de la religion. Dans le même temps, toutefois, si je regarde autour de moi, je remarque une chose: peut-être pour la première fois dans l'histoire, le Saint-Père est un leader respecté en tant que tel, non seulement de beaucoup de personnes, mais aussi des religions les plus diverses et de leurs dirigeants. Et même: peut-être l'unique leader vraiment respecté. C'est pourquoi il m'est venu une idée que j'ai proposée au pape François ... ».

Dans cette interview, accordée en exclusivité à Famiglia Cristiana, Shimon Peres, 91 ans, protagoniste de la fondation puis de l'existence de l'Etat d'Israël dont il a été président jusqu'au 24 Juillet de cette année, prix Nobel de la paix en 1994 conjointement avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, a présenté le projet auquel il a associé le Pape, lors de la rencontre de ce matin, au Vatican.

«Aujourd'hui, nous sommes confrontés à des centaines, voire des milliers de mouvements terroristes qui prétendent tuer au nom de Dieu. C'est une guerre entièrement nouvelle par rapports à celles du passé, à la fois dans les techniques et surtout les motivations. Pour s'opposer à cette dérive, nous avons l'Organisation des Nations Unies. C'est une organisation politique, mais elle n'a ni les armées qu'avaient les nations, ni la conviction que produisent les religions. Et on le voit bien: lorsque l'ONU envoie au Moyen-Orient des peace makers qui viennent des îles Fidji ou des Philippines et qu'ils sont enlevés par des terroristes, que peut faire le Secrétaire général de l'ONU? Une belle déclaration. Qui n'a ni la force ni l'efficacité d'une quelconque homélie du Pape, qui rien que sur la place Saint-Pierre rassemble un demi-million de personnes» (ndt: Où les mettrait-on???).

«Et alors, prenant acte que l'ONU a fait son temps, nous avons besoin d'une organisation des Religions Unies, une ONU des religions. Ce serait la meilleure façon de lutter contre ces terroristes qui tuent au nom de la foi, parce que la majorité des personnes ne sont pas comme eux, pratiquent leur religion sans tuer personne, sans même y penser. Et je pense qu'il devrait y avoir une Charte des Religions Unies, exactement comme il y a la Charte des Nations Unies. La nouvelle Charte permettrait d'établir au nom de toutes les religions qu'égorgeer les gens, ou perpétrer des massacres de masse, comme nous le voyons faire au cours des dernières semaines, n'a rien à voir avec la religion. C'est cela que j'ai proposé au pape».

- Vous verriez bien le pape à la tête des Religions Unies?
«Oui, pour les raisons que je l'ai déjà dites, et aussi parce qu'il a déjà essayé, en invitant Mahmoud Abbas, le patriarche de Constantinople et moi à prier au Vatican»

- Et pourtant, il y a aussi des gens qui disent: à quoi sert de prier quand il y a des gens qui tuent?
«Aujourd'hui, les gens qui tirent le plus souvent, disent presque toujours le faire au nom de Dieu. Ce qu'il faut, c'est justement une autorité morale indiscutable qui dise à haute voix: non, Dieu ne le veut pas et ne le permet pas. Il faut absolument se battre contre cette instrumentalisation du nom de Dieu. Qui peut penser que Dieu est un terroriste ou un soutien du terrorisme? Vous voyez, celui qui soulève la question dont vous parlez, est quelqu'un qui sous-estime la force de l'âme humaine. Il n'y en a pas que quelques-uns qui font cette erreur. Mais nous ne devrions pas devenir cynique. L'homme est loin d'être juste une ensemble de chair et de sang».

Famiglia Cristiana annonce la suite de l'interviewe dans l'édition papier qui sortira jeudi prochain...

     

Mise à jour le 5/9

Voici les précisions de Marco Tosatti, qui reprend par ailleurs la dépêche du VIS et des extraits de l'interviewe de Famiglia Cristiana:

Le leader israélien a présenté son idée au pape, qui a exprimé son intérêt et son encouragement pour l'idée; il n'a pas pris d'engagement de nature personnelle, mais il a assuré qu'il y a des dicastères du Vatican qui suivent ce genre de travail et d'initiatives.
«Le Pape - a dit le père Federico Lombardi - a pris beaucoup de temps pour être avec Peres qui est comme on sait considéré comme un homme de paix, et même si il n'y a pas communiqué de presse officiel, ne s'agissant pas d'audiences à des chefs d'Etat ou de gouvernement, la longueur des entretiens montre que le Pontife a accueilli avec intérêt les propositions de Peres et les informations du prince de Jordanie sur son centre interreligieux pour la paix, exprimant également son propre encouragement».

Le pape - a ajouté Lombardi - a expliqué qu'«il existe des dicastères du Saint-Siège désignés à cette tâche, ceux du Dialogue inter-religieux et de Justice et Paix: donc les cardinaux Koch et Turkson et suivront la proposition avec attention»
La deuxième audience du pape François ce matin au Vatican, celle avec le Prince El Hassan bin Talal du Royaume hachémite de Jordanie, a duré environ une demi-heure....«Il a parlé au pape de l'engagement contre la violence, en faveur de la dignité humaine, de la fraternité, de l'aide aux pauvres dans un monde globalisé, en s'appuyant sur les valeurs communes des religions, c'est-à-dire «de ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent».
Le Prince Hassan a remis au Pape des publications éditées par le Centre interreligieux, qu'il a fondé, dans une édition unique contenant les textes des différentes confessions.

vaticaninsider.lastampa.it/vaticano/dettaglio-articolo/articolo/medio-oriente-middle-east-medio-oriente-36134/

     

Il y aura sans doute beaucoup à dire.
Je pense qu'il est prudent de renvoyer les commentaires à plus tard.

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