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J. Ratzinger/Benoît XVI sur les divorcés remariés

Reprise de textes déjà publiés: "Le sel de la terre", "Sacramentum caritatis", rencontre avec les prêtres d'Aoste en 2005, et avec les familles à milan en juin 2012 (24/9/2014)

J'ai commencé récemment une série sur Le magistère de Benoît XVI sur le mariage, et il me paraît utile de regrouper dans cette rubrique plusieurs textes publiés récemment, mais dans d'autres sections de mon site. Pardon, donc, de me répéter... mais on sait que la répétition est la clé de voûte de toute pédagogie!

1. Le 28 avril 2013 (il y a un siècle!), la rumeur commençait à se répandre que le Pape François avait demandé au Conseil pontifical pour la famille de lui présenter un document (une ébauche de projet) sur la communion aux divorcés-remariés.
La rumeur était immédiatement démentie par ledit Conseil Pontifical (cf. VIS). Un an et demi après, il est permis de s'interroger sur la sincérité de la mise au point (et plus généralement sur celle des démentis officiels faisant suite à des "rumeurs").
J'avais publié à l'époque deux textes (ici), l'un extrait du livre-entretien avec Peter Seewald "Le sel de la terre", l'autre, la réponse du Pape à une question d'un prêtre du diocèse du Val d'Aoste, en juillet 2005.

2. En mai dernier, je mettais en ligne un passage de l'exhortation apostolique post-synodale "Sacramentum Caritatis" et l'échange entre le Saint-Père et un couple lors de la rencontre avec les familles au Parc Bresso de Milan en juin 2012 (ici).

Le sel de la terre

(pages 200 et suivantes)

Question: L'excommunication prononcée contre les gens mariés qui, divorcés, vivent dans une union civile non reconnue par l'Église n'est plus guère comprise aujourd'hui que par des catholiques extrêmement fidèles. Elle fait l'effet d'être injuste, humiliante et en fin de compte aussi non chrétienne. Vous-même, vous constatiez en 1972: « Le mariage est un sacrement... cela n'exclut pas que la communauté de l Église accueille aussi ces êtres humains qui reconnaissent cette doctrine et ces principes de vie, mais qui sont dans une situation de détresse particulière où ils ont spécialement besoin d'une pleine communauté avec le corps du Seigneur. »

Réponse: Je dois préciser, du point de vue du droit, que ces gens mariés ne sont pas excommuniés au sens formel du mot. L'excommunication est tout un faisceau de mesures punitives dont dispose l'Église, c'est la restriction de l'affiliation à l'Église. Ce châtiment administré par l'Église ne les frappe pas. Même si le signe qui saute tout de suite aux yeux, l'interdiction de communier, les concerne. Mais, comme je l'ai dit, ils ne sont pas excommuniés au sens juridique du mot. Ils sont toutefois des membres de l'Église, qui en raison de la situation particulière où ils vivent, ne peuvent pas participer à la communion. Qu'il s'agisse là d'un poids lourd à porter, précisément dans notre monde où le nombre de mariages rompus devient de plus en plus grand, cela ne fait aucun doute.
Je pense que l'on peut porter ce fardeau tout d'abord si l'on pense que bien d'autres gens n'ont pas non plus le droit de communier. Le problème n'est devenu si dramatique que parce que la communion est pour ainsi dire un rite social et que l'on est vraiment stigmatisé quand on n'y participe pas. Si l'on comprend que de nombreuses personnes doivent aussi se dire : j'ai commis une mauvaise action, je ne peux pas, tel que je suis, aller communier, et si, comme le dit saint Paul, on apprend ainsi à « discerner le corps du Christ », on verra aussitôt cela autrement. C'est une condition. Le second point, c'est qu'ils doivent sentir qu'ils sont quand même acceptés par l'Église, que l'Église souffre avec eux.

Q: Cela ressemble à un voeu pieux...
R: Naturellement, cela devrait pouvoir être rendu visible dans la vie de la communauté. Car, à l'inverse, il arrive qu'en assumant ce renoncement on puisse faire quelque chose pour l'Église et pour l'humanité, en donnant pour ainsi dire un témoignage de l'indissolubilité du mariage. Je crois que cela implique à son tour quelque chose de très important : la reconnaissance que la souffrance et le renoncement peuvent être quelque chose de positif, que nous devons trouver avec eux un nouveau rapport. Et enfin, que nous devons aussi avoir conscience que l'on peut participer utilement à la célébration de la messe, del'eucharistie, sans aller chaque fois communier. C'est donc toujours une chose difficile, mais je pense que si quelques autres facteurs connexes rentrent un peu mieux dans l'ordre, cela deviendra aussi plus facilement supportable.

Q: Quoi qu'il en soit, le prêtre prononce ces paroles « Heureux ceux qui sont invités à la table du Seigneur. » En conséquence, les autres devraient se sentir malheureux.
R: La traduction a malheureusement un peu obscurci le sens. Cela ne se rapporte pas directement à l'eucharistie. C'est tiré de l'Apocalypse et concerne l'invitation au repas de noce définitif, dont l'eucharistie est l'image. Donc, celui qui ne peut pas communier pour le moment ne doit pas pour autant être exclu de l'éternel repas de noce. Il s'agit d'inciter pour ainsi dire à un examen de conscience, afin que je pense à être digne un jour de ce repas éternel, et que je communie à présent en vue de me diriger vers l'autre table. Celui qui ne peut pas communier pour le moment est donc ainsi averti par ces paroles, en même temps que tous les autres, de penser au chemin qu'il doit faire, afin d'être un jour admis à l'éternel repas de noce. Et peut-être, parce qu'il a souffert, y sera-t-il d'autant mieux accepté.

Q: Cette question sera-t-elle encore discutée, ou est-elle déjà décidée et réglée une fois pour toutes ?
R: Fondamentalement, elle est décidée, mais bien sûr il peut toujours y avoir des problèmes factuels, des questions individuelles. Par exemple, on pourrait à l'avenir constater juridiquement que le premier mariage a été nul. Cela pourrait ensuite être établi par la paroisse locale, si elle est expérimentée. De tels développements juridiques, qui peuvent ôter la complexité du problème, sont concevables.
Mais le principe de l'indissolubilité du mariage, l'impossibilité de communier pour celui qui a abandonné le seul mariage valable de sa vie, le sacrement, et a contracté un autre mariage, ce principe-là en tant que tel est en fait définitivement maintenu.

Rencontre des familles à Milan
2 juin 2012

Famille Araujo (Famille brésilienne de Porto Alegre)

Maria Marta : Sainteté, comme dans le reste du monde, dans notre pays aussi, les échecs matrimoniaux continuent à augmenter.
Je m’appelle Maria Marta, et lui Manoel Angelo. Nous sommes mariés depuis 34 ans et nous sommes déjà grands-parents. En qualité de médecins et psychothérapeutes de familles, nous rencontrons beaucoup de familles, remarquant dans les conflits de couples une difficulté plus marquée à pardonner et à accepter le pardon, mais dans différents cas nous avons rencontré le désir et la volonté de construire une nouvelle union, quelque chose de durable, pour les enfants aussi qui naissent de la nouvelle union.

Manoel Angelo : Certains de ces couples remariés voudraient se rapprocher de l’Église, mais quand ils se voient refuser les sacrements, leur déception est grande. Ils se sentent exclus, marqués par un jugement sans appel.
Ces grandes souffrances blessent profondément celui qui en est touché ; déchirures qui deviennent aussi une partie du monde, et sont aussi nos blessures, de toute l’humanité.
Saint-Père, nous savons que ces situations et que ces personnes tiennent beaucoup à cœur à l’Église : quelles paroles et quels signes d’espérance pouvons-nous leur donner ?

* * *

Saint-Père : Chers amis, merci pour votre travail de psychothérapeutes pour les familles, très nécessaire.
Merci pour tout ce que vous faites pour aider ces personnes souffrantes.
En réalité, ce problème des divorcés remariés est une des grandes souffrances de l’Église d’aujourd’hui. Et nous n’avons pas de recettes simples.
La souffrance est grande et nous pouvons seulement aider les paroisses, chacun à aider ces personnes à supporter la souffrance de ce divorce.
Je dirais que naturellement, la prévention est très importante, c’est-à-dire approfondir dès le début le fait d’être amoureux en une décision profonde, mûre ; et aussi, l’accompagnement pendant le mariage afin que les familles ne soient jamais seules mais soient vraiment accompagnées sur leur chemin.
Et nous devons dire à ces personnes, – comme vous avez dit – que l’Église les aime, mais elles-mêmes doivent voir et sentir cet amour. Cela m’apparaît être une grand tâche d’une paroisse, d’une communauté catholique, de faire réellement tout ce qu’il y a de possible pour qu’elles se sentent aimées, acceptées ; qu’elles ne sont pas « en dehors » même si elles ne peuvent recevoir l’absolution et l’Eucharistie : elles doivent voir que même ainsi, elles vivent pleinement dans l’Église. Même si l’absolution dans la Confession n’est pas possible, un contact permanent avec un prêtre, avec un guide de l’âme, est très important pour qu’elles puissent voir qu’elles sont accompagnées et guidées.
Et puis, il est aussi très important qu’elles sentent que l’Eucharistie est vraie et qu’elles y participent si elles entrent vraiment en communion avec le Corps du Christ. Même sans la réception « corporelle » du sacrement, nous pouvons être spirituellement unis au Christ dans son Corps (*). Et faire comprendre cela est important. Que réellement elles trouvent la possibilité de vivre une vie de foi, avec la Parole de Dieu, avec la communion de l’Église et puissent voir que leur souffrance est un don pour l’Église, parce qu’elles servent ainsi à tous pour défendre aussi la stabilité de l’amour, du mariage ; et que cette souffrance n’est pas seulement un tourment physique et psychique, mais qu’elle est aussi une souffrance dans la communauté de l’Église pour les grandes valeurs de notre foi. Je pense que leur souffrance, si elle est réellement intérieurement acceptée, est un don pour l’Église.
Elles doivent le savoir, qu’ainsi elles servent l’Église, elles sont dans le cœur de l’Église.

Merci pour votre engagement.
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(*) C'est la "communion du désir" du Père Buzzi (cf. Des jours dramatiques pour l'Eglise )

Sacramentum Caritatis

Eucharistie et indissolubilité du mariage
§ 29.
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Si l'Eucharistie exprime le caractère irréversible de l'amour de Dieu pour son Église dans le Christ, on comprend pourquoi elle implique, en relation au sacrement de Mariage, l'indissolubilité à laquelle tout véritable amour ne peut qu'aspirer. L'attention pastorale que le Synode a réservée aux situations douloureuses dans lesquelles se trouvent de nombreux fidèles qui, après avoir célébré le sacrement de Mariage, ont divorcé et contracté une nouvelle union, est donc plus que justifiée. Il s'agit d'un problème pastoral épineux et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui touche de manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de la vérité, les Pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses situations, pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles concernés.
Le Synode des Évêques a confirmé la pratique de l'Église, fondée sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12), de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le Christ et l'Église, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie.
Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent d'appartenir à l'Église, qui les suit avec une attention spéciale, désirant qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la participation à la Messe, mais sans recevoir la Communion, par l'écoute de la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants.

Là où surgissent des doutes légitimes sur la validité du Mariage sacramentel qui a été contracté, il convient d'entreprendre ce qui est nécessaire pour en vérifier le bien-fondé. Il faut aussi s'assurer, dans le plein respect du droit canonique, de la présence sur le territoire de tribunaux ecclésiastiques, de leur caractère pastoral, de leur fonctionnement correct et rapide.
Il importe qu'il y ait, dans chaque diocèse, un nombre suffisant de personnes préparées pour le bon fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques. Je rappelle que « c'est une obligation grave que le travail institutionnel de l'Église réalisé dans les tribunaux soit rendu toujours plus proche des fidèles ».
Il est cependant nécessaire d'éviter de comprendre la préoccupation pastorale comme si elle était en opposition avec le droit. On doit plutôt partir du présupposé que le point fondamental de rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour de la vérité: cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais « elle s'intègre dans l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle ».
Enfin, là où la nullité du lien matrimonial n'est pas reconnue et où des conditions objectives rendent de fait la vie commune irréversible, l'Église encourage ces fidèles à s'engager à vivre leur relation selon les exigences de la Loi de Dieu, comme amis, comme frère et sœur; ils pourront ainsi s'approcher de la table eucharistique, avec les attentions prévues par la pratique éprouvée de l'Église. Un tel chemin, pour qu'il soit possible et qu'il porte du fruit, doit être soutenu par l'aide des pasteurs et par des initiatives ecclésiales appropriées, en évitant, dans tous les cas, de bénir ces relations, pour que ne surgissent pas chez les fidèles des confusions autour de la valeur du Mariage.

Vu la complexité du contexte culturel dans lequel vit l'Église dans beaucoup de pays, le Synode a aussi recommandé d'avoir le plus grand soin pastoral pour la formation des fiancés et pour la vérification attentive de leurs convictions concernant les engagements prescrits pour la validité du sacrement de Mariage. Un sérieux discernement à ce sujet pourra éviter que des élans émotifs ou des raisons superficielles conduisent les deux jeunes à assumer des responsabilités qu'ils ne sauront ensuite honorer.
Le bien que l'Église et la société tout entière attendent du mariage et de la famille fondée sur lui est trop grand pour qu'on ne s'engage pas totalement dans ce domaine pastoral spécifique. Mariage et famille sont des institutions qui doivent être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité, parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une blessure pour la convivialité humaine comme telle.

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_exhortations/documents/hf_ben-xvi_exh_20070222_sacramentum-caritatis_fr.html

Aux prêtres du Val d'Aoste

Le 25 juillet 2005, lors de ses vacances au Val d'Aoste, Benoît XVI a rencontré les prêtres du diocèse dans l'église d'introd
Un prêtre a soulevé la question de la communion aux fidèles divorcés remariés.
Voici la réponse du Saint-Père:
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Nous savons tous que cela est un problème particulièrement douloureux pour les personnes qui vivent dans des situations où elles sont exclues de la communion eucharistique ainsi que, naturellement, pour les prêtres qui veulent aider ces personnes à aimer l'Eglise et à aimer le Christ. Cela pose un problème.

Aucun de nous n'a de solution toute faite, notamment parce que les situations sont toujours différentes. Je pense que la situation est particulièrement douloureuse pour les personnes qui se sont mariées à l'Eglise; mais qui ne sont pas vraiment croyantes et qui l'ont fait par tradition, puis ayant contracté un nouveau mariage non valide, se convertissent, trouvent la foi et se sentent exclues du Sacrement. Cela est réellement une grande souffrance, et lorsque j'étais Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j'ai invité plusieurs Conférences épiscopales et spécialistes à étudier ce problème: un sacrement célébré sans foi. Je n'ose pas m'avancer en affirmant que l'on puisse trouver ici réellement un motif d'invalidité parce qu'il manquait une dimension fondamentale au mariage. Je le pensais personnellement, mais à la suite des discussions que nous avons eues, j'ai compris que le problème est très difficile et doit être encore approfondi. Mais étant donné la situation de souffrance de ces personnes, il doit vraiment être approfondi.

Je n'ose pas apporter une réponse immédiate; quoi qu'il en soit, deux aspects me semblent très importants. Le premier: même si elles ne peuvent avoir accès à la communion sacramentelle, ces personnes ne sont pas exclues de l'amour de l'Eglise et de l'amour du Christ. Une Eucharistie sans la communion sacramentelle immédiate n'est certainement pas complète, il manque une chose essentielle. Toutefois, il est également vrai que participer à l'Eucharistie sans communion eucharistique n'est pas égal à rien, cela signifie toujours participer au mystère de la Croix et de la résurrection du Christ. Il s'agit toujours d'une participation au grand Sacrement dans la dimension spirituelle et pneumatique; dans la dimension également ecclésiale, sinon strictement sacramentelle.

Et étant donné qu'il s'agit du sacrement de la Passion du Christ, le Christ souffrant embrasse de façon particulière ces personnes et dialogue avec elles d'une autre façon. Elles peuvent donc se sentir embrassées par le Seigneur crucifié qui tombe à terre et meurt et souffre pour elles, avec elles. Il faut donc faire comprendre que même si, malheureusement, il manque une dimension fondamentale, elles ne sont toutefois pas exclues du grand mystère de l'Eucharistie, de l'amour du Christ ici présent. Cela me semble important, tout comme il me semble important que le curé et la communauté paroissiale fassent sentir à ces personnes que, d'une part, nous devons respecter le caractère indissoluble du Sacrement et, de l'autre, que nous aimons ces personnes qui souffrent également pour nous. Et nous devons aussi souffrir avec elles, car elles apportent un témoignage important, parce que nous savons qu'à partir du moment où l'on cède par amour, on porte préjudice au Sacrement lui-même et son indissolubilité apparaît toujours moins vraie.

Nous connaissons le problème non seulement des Communautés protestantes, mais également des Eglises orthodoxes qui sont souvent présentées comme un modèle dans lequel il est possible de se remarier. Mais seul le premier mariage est sacramentel: eux aussi reconnaissent que les autres ne sont pas un Sacrement, il s'agit de mariages dans une mesure réduite, redimensionnée, dans des conditions de pénitence; d'une certaine façon, ils peuvent s'approcher de la Communion, mais en sachant que celle-ci est accordée "dans l'économie" - comme ils disent - en vertu d'une miséricorde qui, toutefois, n'ôte rien au fait que leur mariage n'est pas un Sacrement. L'autre point dans les Eglises orientales est que pour ces mariages, on a accordé la possibilité de divorcer avec une grande légèreté et que le principe de l'indissolubilité, et du véritable aspect sacramentel du mariage est gravement lésé.

Il y donc d'une part le bien de la communauté et le bien du Sacrement que nous devons respecter, et, de l'autre, la souffrance des personnes que nous devons aider.
Le second point que nous devons enseigner et rendre crédible également pour notre propre vie est que la souffrance, sous ses diverses formes, fait nécessairement partie de notre vie. Et il s'agit là d'une souffrance noble, je serais tenté de dire. Il faut à nouveau faire comprendre que le plaisir n'est pas tout. Que le christianisme nous donne la joie, comme l'amour donne la joie. Mais l'amour signifie également toujours renoncer à soi-même. Le Seigneur lui-même nous a donné la formule de ce qu'est l'amour: celui qui se perd se retrouve; celui qui gagne et se conserve soi-même se perd.

Il s'agit toujours d'un exode et donc également d'une souffrance. La véritable joie est une chose différente du plaisir, la joie croît, mûrit toujours dans la souffrance en communion avec la Croix du Christ. Ce n'est que de là que naît la véritable joie de la foi, dont ces personnes non plus ne sont pas exclues si elles apprennent à accepter leur souffrance en communion avec celle du Christ.

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2005/july/documents/hf_ben-xvi_spe_20050725_diocesi-aosta_fr.html

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