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Noël, la fête sans joie

C'est Noël, mais ce n'est plus la Nativité du Seigneur. Réflexion d'Antonio Mastino (22/12/2014)

Ci-dessous: Faites une recherche sur Google avec les mots-clés <crèche vandalisée>!!!

Noël, selon les médias, c'est à peu près ça:

¤ Avant: joie factice des illuminations et des marchés de Noël avec leur quincaillerie venue de Chine. Consommation effrénée (même en temps de crise!). Publicités débiles. Course aux cadeaux inutiles et laids, faits sans amour, et qui ne feront plaisir à personne. Préparatifs culinaires autour de recettes délirantes à bases d'ingrédients (autrefois) coûteux que les hypermarchés proposent en version low cost "pour que même les plus modestes puissent faire la fête".

¤ Pendant: Stress. Gaspillage inouï. Gabegie! Grande bouffe. Crise de foie. Gueule de bois. Urgences des hopitaux bondées

¤ Après: Revente des cadeaux sur internet. Queue devant les services après-vente des magasins. Vide, écoeurement.
En attendant de remettre cela la semaine suivante

Ils n'oublient pas de nous rappeler qu'il s'agit d'une fête non-chrétienne, renvoyant aux saturnales de l'antiquité.
A voir ce qu'ils en ont fait, on n'a aucun doute. Et c'est la preuve que l'on régresse vers la barbarie.
Vient alors, pour les moins jeunes, la nostalgie des Noëls d'autrefois, où l'on parlait encore de "Nativité".

* * *

C'EST NOËL, MAIS CE N'EST PLUS LA NATIVITÉ
www.papalepapale.com/cucciamastino

Peut-être qu'il a raison, Franco [un lecteur du blog].
Pourquoi Noël est-il devenu une fête si triste? Depuis quand?
Pourtant, dans les vieilles histoires du monde rural entendues lues ou vécues, nous avons la preuve qu'autrefois, il n'en était pas ainsi, on respirait un parfum plein de poésie domestique, des petites choses qui en faisaient un jour saint et joyeux, joyeux parce que saint; c'était une fête pauvre, des pauvres, où même la pauvreté, endimmanchée, prenait une apparence d'abondance. C'était un moment d'intimité familiale, communautaire: de sérénité, où le train-train quotidien était suspendu. C'était la Nativité.

Puis nous avons décidé que la Nativité était «Noël», et donc devait être l'étalage de l'opulence, de l'excès, du somptueux, représentation burlesque de bonheur avec des scénarios de dessins animés que nous fournissait directement la publicité, de ce qui est simulation et donc hypocrisie. Alors, Noël est devenu triste et ennuyeux: le soir de Noël nous sommes tous sressés - parce que c'est une journée de stress pire que les autres - déprimés, et nous nous demandons, une boule dans ma gorge, «on fait quoi, maintenant?». Après le repas, plein de conflits refoulés, de visages douloureux à cause des sourires forcés, d'implosion neurasthénique, c'est le moment du vide.
Peut-être est-il bon que cette crise économique nous réduise petit à petit à la pauvreté pour retrouver la valeur des petites choses, petites et pauvres, mises ensemble et en habits de fête. Redécouvrir ce qui est important, les affections; mais il faut que ce soit à nouveau la Nativité et non plus Noël.

Pour la Nativité, autrefois, la famille se réunissait autour de la cheminée, famille élargie et archaïque, composée des parents, enfants, petits-enfants, grands-parents, quelque tante célibataire, quelque vieux parent resté seul et adopté: ils se réunissaient sous le même toit que les autres jours aussi ils habitaient ensemble.
Aujourd'hui, ce n'est plus la Nativité, mais c'est Noël, on cherche à réunir dans un climat de tension qui pourrait exploser à tout moment, renversant les tables, parents séparés, divorcés, nouveaux conjoints, troisièmes épouses, seconds maris, fils du neuvième lit de la seconde compagne, concubins, enfants indifférents qui à table continuent à pianoter sur leur smartphone, frères aux vies indécentes qui détestent Dieu et blasphèment la Sainte Vierge, fiancées provisoire avec les enfants de qui sait qui, tant de solitudes en foule. Des étrangers, pratiquement. Quant aux grands-parents, ils sont dans un hospice. Pour se sauver du sentiment de culpabilité on leur rend visite le jour d'avant la veillée, parce que le 24, il faut préparer, faire les courses, et à Noël, on a des invités.

C'est cela Noël! Le moment où nous restons seuls face à nos vies sécularisées, et en ressentons le vide hallucinant. Et la solitude imbibée de tristesse devient dépression. Et c'est pourquoi nous devons nous demander, fini le somptueux dîner «et maintenant je fais quoi?». Pour ne pas penser, ne pas réaliser que nous sommes à Noël, mais que ce n'est plus la Nativité. E ciascuno è solo sul cuore della terra, trafitto da un raggio di sole ed è subito sera (Et chacun est seul sur le cœur de la terre, transpercé par un rayon de soleil et c'est déjà le soir) , dit le poète .

Il a raison, Franco M.:
Transformer la fête de la Nativité du Seigneur (c'est ainsi que nous devrions l'appeler pour la distinguer de Noël) en un moment commercial ne pouvait pas durer: quand il n'y a plus d'argent, il ne reste que la tristesse et la déception. Peut-être que revenir à la fête «pauvre» est quelque chose de providentiel et peut-être que nous reviendrons au vrai sens de cette fête.

Eh oui! Tandis que je marche dans la ville ou lis les journaux sur internet, partout, je vois des images terribles.
Cette année, dans chaque partie d'Europe, même ici, en bas de chez moi, des anonymes vont détruire les crèches, et décapiter les personnages, «pour laisser Marie seule avec le bambinello parce que c'est une mère lesbienne, Joseph est un pédé comme nous et Jésus est né dans une éprouvette », explique un idéologue de LGBT. Plus loin, en Orient, le patriarche dit que «pour la première fois dans notre histoire, nous ne pouvons pas célébrer la Nativité» et il pleure en diasant cela: là-bas, ils sont déjà au Golgotha, les chrétiens, ils les tuent tous, les islamistes. C'est le Noël de Satan, ce n'est pas la Nativité de Notre-Seigneur.

Enfants, nos parents nous emmenaient devant la crèche et nous expliquaient qui étaient ces personnage, et nous étions remplis d'émerveillement. L'autre soir, je vois dans la crèche à côté de chez moi, construite à l'intérieur d'un monument historique, des enfants, comme je l'étais il y a plusieurs années, qui jouaient aux quilles avec les statues: celui qui faisait tomber le plus de bergers gagnait. Puis ils sont passés directement aux pétards. Mais ils n'ont pas réussi à faire sauter l'enfant.
Ce n'est plus la Nativité, vraiment. C'est Noël. Désolé si je ne vous fais pas de souhaits et vous dis plutôt: Penitenziagite, Penitenziagite, PENITENZIAGITE! (Poenitentiam agite: faites pénitence)