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Benoît XVI au Parlement de Londres

Le 17 septembre 2010, le Pape faisait entendre haut et fort sa voix contre les tenants d'une laïcité sectaire qui veulent faire interdire les symboles religieux dans les lieux publics. Mais ça, c'était avant... (5/12/2014)


Il est beaucoup question en ce moment chez "nous", au nom d'une prétendue laïcité pointilleuse (en réalité de la haine du catholicisme), de l'interdiction de crèches dans les lieux publics (voir ici: tinyurl.com/ljof7yf ). Les médias offrent une tribune complaisante à des militants de la soi-disant "Libre" pensée (en réalité, pas libre, mais totalitaire), c'est-à-dire à des gens incroyablement sectaires et haineux - exclusivement contre le catholicisme - qui se découvrent brusquement théologiens et nous expliquent doctement avec des détails qu'ils viennent tout juste de trouver sur internet que Noël est une fête entièrement païenne, issue des saturnales, et récupérée sur le tard par ces parasites de catholiques. La tradition des crèches et des sapins de Noël n'a pas non plus de secret (historique) pour eux: "travaillant" sur un public inculte, ils ont un boulevard devant eux. Ils n'ont que le mot de "tolérance" à la bouche, mais leurs seules références historiques sont la Révolution (terrible temps de persécution pour les prêtres et les religieuses), et la loi "pacifiante" de 1905, oubliant de préciser qu'il s'est agi pour les catholiques d'une capitulation dramatique, acceptée contraints et forcés.
Et ils osent dénoncer avec des trémolos dans la voix le danger que représenteraient ces symboles d'un autre âge que sont les crèches (et à un degré moindre, les sapins) sur les âmes innocentes des enfants.
Crèche! Attention danger! Eloignez les enfants!!
Les mêmes ne s'indignent par contre pas que les femens s'exhibent seins nus dans des églises (cette fois, c'est la liberté d'expression qui est invoquée), que la télévision passe en prime time des images obscènes, visibles par les mêmes enfants (sans parler de la plaie de la pornographie, répandue dès l'âge le plus tendre) et que des sex toys géants en plastique viennent défigurer l'une des plus belles et prestigieuses places de la capitale.

« A force de tout voir l'on finit par tout supporter... A force de tout supporter l'on finit par tout tolérer... A force de tout tolérer l'on finit par tout accepter... A force de tout accepter l'on finit par tout approuver ! », aurait dit Saint Augustin. Peu importe si ces propos sont ou non apocryphes. Ils résonnent aujourd'hui comme une sinistre prophétie.

Comme ce harcèlement n'est pas spécifique à la France, mais concerne l'ensemble de l'Europe, il est dommage que le Pape François n'ait pas profité de la tribune qui lui avait été offerte au Parlement européen la semaine dernière (dans un voyage-éclair où il n'a malheureusement pas eu le temps de faire une prière à la cathédrale) pour dénoncer ce qu'il faut bien appeler des agressions cathophobes. Lui qui a pourtant prêté une oreille compatissante aux jérémiades d'Erdogan se plaignant de l'islamophobie qui serait selon ses dires répandue en occident.

Pour mémoire, rappelons-nous le discours prononcé par Benoît XVI devant le Parlement de Londres le 17 septembre 2010.
L'ensemble de ce discours est un grand moment du Pontificat, mais j'en extrais ici ce passage particulièrement pertinent par rapport au sujet abordé:

La religion n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national.
Dans cette optique, je ne puis que manifester ma préoccupation devant la croissante marginalisation de la religion, particulièrement du christianisme, qui s’installe dans certains domaines, même dans des nations qui mettent si fortement l’accent sur la tolérance.
Certains militent pour que la voix de la religion soit étouffée, ou tout au moins reléguée à la seule sphère privée. D’autres soutiennent que la célébration publique de certaines fêtes, comme Noël, devrait être découragée, en arguant de manière peu défendable que cela pourrait offenser de quelque manière ceux qui professent une autre religion ou qui n’en ont pas. Et d’autres encore soutiennent – paradoxalement en vue d’éliminer les discriminations – que les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés en certains cas d’agir contre leur conscience. Ce sont là des signes inquiétants de l’incapacité d’apprécier non seulement les droits des croyants à la liberté de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion dans la vie publique. Je voudrais donc vous inviter tous, dans vos domaines d’influence respectifs, à chercher les moyens de promouvoir et d’encourager le dialogue entre foi et raison à tous les niveaux de la vie nationale.