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Célébration du mariage de Marie et Joseph

Une magnifique homélie du cardinal Burke, pour rappeler aussi la sainteté du mariage à un moment où il est tellement attaqué. Traduction par Anna (25/1/2015)

Le 23 janvier est le jour traditionnel de la fête appelée «Les fiançailles (le mariage) de la Vierge Marie avec Saint-Joseph».
Bien que ne figurant pas sur le calendrier général, elle a été conservée par de nombreux ordres religieux, en particulier ceux avec une dévotion particulière à la Vierge Marie, et de nombreux calendriers locaux.
Le 10 Janvier, Son Eminence le cardinal Raymond Burke a célébré une Messe Votive du Mariage de la Vierge dans la basilique de San Nicola in Carcere à Rome, dans le cadre d'une récente conférence de la Confraternité du clergé catholique (Rome, 5-9 janvier) à laquelle participaient également les cardinaux Pell et Amato et l'archevêque Di Noia ; cette messe a été choisie parce que le mariage et la famille, et les questions liées, étaient le sujet de la conférence.

Les lectures bibliques de cette messe étaient les Proverbes 8, 22-35, et Matthieu 1, 18-21 (1)
(D'après www.newliturgicalmovement.org, dont est également issue la photo ci-dessus)

Image ci-dessous: le Mariage de la Vierge, Raphaël, 1504.

Le mariage de la Vierge, Raphaël, 1504
Le mariage de la Vierge, Raphaël, 1504
L'importance de la clarté au sujet du mariage de la Bienheureuse Vierge Marie avec Saint Joseph est aussi très importante pour les discussions concernant le mariage actuellement engagées par le Synode des Evêques. Alors que le Synode des Evêques est appelé à élever la beauté du mariage, comme Dieu l'a établi depuis le commencement, il y a une forte tentative d'introduire des discussions sur les soi-disant "éléments positifs" dans la cohabitation maritale d'un homme et d'une femme, hors du respect du Sacrement du saint Mariage. Dans le mariage de Marie et de Joseph, nous voyons, de la manière la plus remarquable, la beauté du mariage, établie par Dieu à la Création et restaurée dans son originelle perfection par Dieu le Fils à la Rédemption.

Homélie du Cardinal Burke

Célébrant la Messe Votive du Mariage de la Bienheureuse Vierge Marie avec Saint Joseph, nous contemplons à nouveau le grand mystère de l'amour incommensurable et infini de Dieu pour nous. Dans le bref exposé de l'Evangile de Saint Matthieu, nous voyons comment Dieu a disposé que Son Fils unique s'incarnât dans le sein immaculé de Vierge Marie et que par Son Incarnation, il devînt, au même moment, partie de la famille de Joseph et Marie. En d'autres termes, bien que Saint Joseph et la Bienheureuse Vierge Marie aient été mariés avant la conception virginale de Dieu le Fils dans le sein de Marie, il le firent dans le plein respect de la consécration de Marie à Dieu depuis sa jeunesse, l'offrande de sa virginité à Dieu pour la consécration. En d'autres termes, Saint Joseph avait épousé Marie avec l'intention de respecter, au cours de leur mariage, sa virginité consacrée.

Dans le texte de l'Evangile selon Saint Matthieu, il est clair que Marie était déjà mariée à Saint Joseph au moment de l'Annonciation, mais que Joseph ne l'avait pas encore conduite dans sa maison. Pour cette raison, en apprenant sa grossesse, Saint Joseph, par égard des convenances, pensa divorcer d'elle de la manière la plus discrète possible. Pour être clair, le mot "promise" n'est pas correctement compris comme "fiancée", mais plutôt comme "épousée" ou mariée", comme le fait comprendre le reste du langage du texte.

Il est important de rappeler ici le Rite juif du Mariage, que la Vierge Marie et Saint Joseph, comme Juifs pieux, observaient scrupuleusement. Le Rite consistait en deux phases: une première phase par laquelle le contrat de mariage était scellé, faisant des parties véritablement mari et femme, et une deuxième phase par laquelle le mariage était consommé en conduisant l'épouse dans la maison de son mari. Dans son exhortation apostolique Redemptoris Custos (Exhortation apostolique sur la figure et la mission de Saint Joseph dans la vie du Christ et de l'Eglise, 1989) le Pape Saint Jean-Paul II a décrit l'observance de la pratique Juive du mariage de la part de la Vierge Marie et de Saint Joseph avec ces mots:

"Selon la coutume juive, le mariage eut lieu en deux phases: d'abord, celle légale, ou le vrai mariage, était célébré, et ensuite, seulement après une certaine période de temps, le mari conduisait sa femme dans sa maison. Par conséquent, avant de vivre avec Marie, Joseph était déjà son mari."

Marie est effectivement l'épouse de Saint Joseph, et par conséquent le Divin Enfant conçu en son sein par la Puissance de l'Esprit Saint la couvrant de son ombre est un membre de la famille de Joseph et de Marie, et jouit de la maternité divine de la Vierge Marie et de la paternité putative ou de la tutelle de Saint Joseph.
Le Père René Laurentin, se référant à la décision de Marie depuis sa jeunesse de "n'appartenir à aucun homme mais à Dieu seul", décrit ainsi sa situation maritale au moment de l'Annonciation:

La Bible traduit incorrectement "fiancée", alors que Marie est effectivement mariée à Joseph, conformément aux deux phases du mariage juif: le consentement (qidushin) avant l'Annonciation, et la deuxième phase, l'introduction de l'épouse dans la maison du mari (nissuin), en accord avec le consentement de Joseph à un mariage virginal (non consommé)
(Marie, source directe de l'Evangile de l'Enfance).

Le Père Laurentin poursuit en expliquant comment Marie, en raison de son état d'épouse dans un mariage virginal, croyait avoir renoncé à la possibilité d'engendrer le Messie. En conséquence, à l'Annonciation, elle demanda à l'Archange Gabriel: "Comment cela adviendra-t-il, puisque je ne connais pas d'homme." L'Archange fit comprendre alors que c'était précisément sa virginité qui la préparait à être la Mère de Dieu.
Le Père Laurentin, se référant à son voeu de virginité, écrit:

"Mais ce voeu réalisa au contraire le seul moyen de parvenir à ce privilège unique. Tels sont les paradoxes du Très Haut. Elle reçoit alors la réponse qui rend nouvelle et clarifie toute chose." (ibid.)

L'Eglise a en effet vu dans le texte sur l'éternelle sagesse de Dieu du Livre des Proverbes une image de la Vierge Marie que Dieu a choisie, depuis le commencement, pour devenir la Mère du Rédempteur: "Le Seigneur m'a créée au commencement de son oeuvre, la première de ses oeuvres, depuis toujours" (Proverbes 8, 22)
Le texte inspiré nous conduit dans une plus profonde réflexion sur le Mariage de Marie avec Joseph et sur sa Maternité Divine dans le grand Mystère de la Foi, le mystère de notre salut éternel. En recherchant sa signification plus profonde, nous comprenons la signification des versets finaux:

"Car celui qui me trouve a trouvé la vie et obtient la bienveillance du Seigneur; mais celui qui m'offense se fait tort à lui-même; tous ceux qui me haïssent, aiment la mort."

En contemplant le Mariage de la Bienheureuse Vierge Marie avec Saint Joseph, nous voyons comment, au tout début de son oeuvre de salut, Dieu le Père prit soin que la conception de Son Fils unique dans notre chair humaine fût virginale, comme elle doit en effet l'être, mais, en même temps, complètement légitime, afin qu'elle manifestât pleinement la vérité, beauté et bonté de Dieu. Dieu le Fils est conçu virginalement dans le sein de Marie, Epouse de Saint Joseph.
L'Evangile selon Saint Matthieu est marqué en particulier par l'attention à la nature juridique de notre foi et sa pratique, présentant le Christ comme le nouveau Moïse, le Nouveau Législateur, de façon très éminente dans le Sermon de la Montagne. Il n'est pas imaginable que Dieu le Fils, dans son Incarnation, n'ait pas pleinement respecté, et même porté à leur perfection à la fois la virginité de la Bienheureuse Vierge Marie et la sainteté de son mariage avec Saint Joseph.

La compréhension exacte de la condition maritale de Saint Joseph et de la Bienheureuse Vierge Marie est importante pour notre plus pleine compréhension et amour du Mystère de la Foi, mais l'est aussi afin d'éviter une confusion et une erreur communes aujourd'hui. Le Cours Elémentaire de Catéchisme Catholique du Père John A. Hardon, S.J. fait référence à cette grave situation. Il sera utile de citer une partie de son traitement du sujet:

"Le fait que Jésus fût conçu virginalement et fût né après le mariage de Marie et Joseph signifie que Jésus fut conçu et naquit dans un mariage. Cela contrairement à ce que beaucoup, même des prêtres, affirment en ce moment, c'est-à-dire que Jésus naquit hors du mariage, comme les enfants de tant de femmes non mariées aujourd'hui, et donc que ce n'est pas une situation "anormale". Une mère enceinte, non mariée, est selon ces gens dans la même condition que Marie, qui était selon eux non mariée au moment où elle conçut Jésus. Cette affirmation est fausse; elle est en réalité une grave erreur car elle compromet la sainteté du mariage et la raison de sa sainteté. Les défenseurs de cette position affirment que Jésus fut conçu après que Marie et Joseph fussent fiancés, mais pas encore mariés. (cf. The Father John A. Hardon Basic Catholic Catechism Course).

Cette position erronée est soutenue non seulement par ceux qui sont délibérément en désaccord avec l'enseignement constant de l'Eglise mais aussi par ceux, nombreux, qui sont simplement mal catéchisés et sont donc la proie de ces faux enseignements.

L'importance de la clarté au sujet du mariage de la Bienheureuse Vierge Marie avec Saint Joseph est aussi très importante pour les discussions concernant le mariage actuellement engagées par le Synode des Evêques. Alors que le Synode des Evêques est appelé à élever la beauté du mariage, comme Dieu l'a établi depuis le commencement, il y a une forte tentative d'introduire des discussions sur les soi-disant "éléments positifs" dans la cohabitation maritale d'un homme et d'une femme, hors du respect du Sacrement du saint Mariage. Dans le mariage de Marie et de Joseph, nous voyons, de la manière la plus remarquable, la beauté du mariage, établie par Dieu à la Création et restaurée dans son originelle perfection par Dieu le Fils à la Rédemption. En contemplant le mariage de Marie et Joseph nous comprenons plus pleinement et profondément les paroles du Christ, lorsque les Pharisiens le mettaient à l'épreuve au sujet de la vérité de l'indissolubilité du mariage:

"N'avez-vous pas lu que celui qui les a créés, les fit dès le commencement homme et femme, et a dit 'A cause de cela l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme et les deux deviendront un'? Donc ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. (Matthieu 19, 4-6)

L'enseignement du Christ sur le Saint Mariage brille d'une splendeur spéciale dans le mariage de Sa Mère Marie et de Son Père Putatif Joseph.

Nous allons assister à la grande victoire de la Croix, la grande oeuvre de Dieu le Fils qui assuma notre nature humaine dans le sein immaculé de la Vierge Marie. Le Christ offre à présent sacramentellement le sacrifice du Calvaire. Il nous donne le fruit incomparable de Son Sacrifice. Son Corps, Sang et Divinité. Il nous donne le Médicament céleste et l'Aliment par lequel nous vainquons le péché dans nos vies et vivons en vraie liberté pour l'amour de Dieu et de notre prochain. Puisse notre contemplation du Mystère de la Foi dans le mariage de la Bienheureuse Vierge Marie avec Saint Joseph nous inspirer à enseigner, à célébrer et vivre la Sainteté du Saint Mariage, comme Dieu l'a établi depuis le début et racheté par Sa Passion salvatrice, Mort et Résurrection. Puissions-nous toujours rechercher dans le Mystère Eucharistique la grâce d'enseigner ainsi, de célébrer ainsi et de vivre ainsi.

Note

(1) Matthieu 1, 18-21

18 Or la naissance de Jésus-Christ arriva ainsi. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, il se trouva, avant qu'il eussent habité ensemble, qu'elle avait conçu par la vertu du Saint-Esprit.
19 Joseph, son mari, qui était juste et ne voulait pas la diffamer, se proposa de la répudier secrètement.
20 Comme il était dans cette pensée, voici qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit: " Joseph, fils de David, ne craint point de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qui est conçu en elle est du Saint-Esprit.
21 Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras pour nom Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. "


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