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Je préfère rester catholique

Alessandro Gnocchi réagit aux dernières sorties du Pape, après le voyage aux Philippines (22/1/2015)

>>> Respect pour les lapins

A la suite de ses déclarations surprenantes sur les "lapins", le Pape a tenté de redresser la barre lors de l'audience générale de mercredi 21 janvier. Au point que pour interpréter ses propos, on a le choix entre le dédoublement de la personnalité, ou la longue main de quelque conseiller en communication.
Sa mise au point est en tout cas parfaitement conforme au CEC et à la Constitution Gaudium et Spes de Vatican II (cf. Procréation responsable: ce que dit le Magistère).

"Les rencontres avec les familles et avec les jeunes, à Manille, ont été des moments saillants de la visite aux Philippines. Les familles saines sont essentielles à la vie de la société. Cela donne consolation et espérence de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un vrai don de Dieu. Ils savent que chaque enfant est une bénédiction. J'ai entendu dire par certains que les familles avec beaucoup d'enfants et la naissance de tous ces enfants sont parmi les causes de la pauvreté. Cela me paraît une opinion simpliste"

A croire que sa Sainteté m'a lue!!! (cf. Procréation responsable)
On pourra dire, si l'on est optimiste: Dieu merci, il n'a pas touché au Magistère. Et bien sûr, ajouter que ces déclarations irréfléchies, à l'emporte-pièce, ne sont pas le Magistère.
Mais alors, pourquoi (et pour qui) les fait-il?

Ces malheureuses sorties trouvent évidemment en Alessandro Gnocchi un observateur de plus en plus distant.
Anna a traduit son dernier article, dans le cadre de sa rubrique hebdomadaire sur le site Riscossa Cristiana

LAPINS CATHOLIQUES, GRÂCE DE L'INTER-RELIGIOSITÉ…NON MERCI, JE PRÉFÈRE RESTER CATHOLIQUE

Alessandro Gnocchi
http://www.riscossacristiana.it
Mardi 20 janvier 2015
Traduction Anna
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Bien mieux que "Je suis Charlie". Si l'idée ne se prêtait pas à des équivoques sur le courage, ou si les catholiques avait assez d'humour, mais surtout s'il y avait assez de fidèles conscients de la gravité de l'ébranlement de la barque de Pierre sous les coups assenés par celui qui est censé la guider, il faudrait se présenter sur la place Saint Pierre, lors du prochain Angélus, avec le panneau "Je suis lapin", comme l'ont étés ces pères et mères qui, sans tenir compte de la soi-disant "paternité responsable" si chère au pontife venu de la fin du monde, ont contribué à bâtir et diffuser la civilisation chrétienne.

Mais cela ne servirait à rien ou presque, on se heurterait contre un mur car ce pape est l'image parfaite de cette Église. Il suffit de jeter un oeil aux journaux, aux journaux télévisés, et sites qui comptent, pour découvrir qu'à peine deux heures après ce dernier débordement qui fait fi de la doctrine catholique, de la dévotion, de siècles d'histoire et de foi, jusqu'en dessous du minimum acceptable du bon goût, ils sont tous déjà en train de la transformer en dogme. Il n'y a rien de familier ou de pastoral ou d'insignifiant sur le plan magistériel: tout ce que le généralissime François fait ou dit devient, ipso facto, un dogme. On entendra déjà aujourd'hui de diligents curés qui après avoir tonné jusqu'à hier contre la contraception, traiteront de débiles ces catholiques qui ont fait plus de trois enfants. D'ailleurs, c'est le pape qui l'a dit: et le pape c'est le pape.

De "Repubblica" à "Avvenire", pas un des journaux de propagande qui ne s'incline face au génie du pontife capable de surprendre le monde. Malheureusement, ce n'est pas le monde qui est surpris par ce pontife, mais bien les catholiques fidèles dans leur foi. En fait, il ne les surprend pas eux non plus, car la déformation de la doctrine est désormais à l'ordre du jour, elle est une constante d'un magistère qu'il devient de plus en plus difficile de rapiécer.

Bientôt, les menteurs qui essayent de faire passer pour catholiques les dires et gestes de ce pape n'auront qu'à jeter leur masque. Ils se présenteront alors sur la scène avec un sourire de vedette, annonçant au public qui les a jusque là subis : "Bienvenue dans la nouvelle religion".

Ils ne pourront pas dire: "Bienvenue dans la nouvelle Eglise" car celle-là est désormais illustrée dans tous les dépliants montrant les merveilles de la "nouvelle Pentecôte". Beaucoup trop se sont leurrés que ce n'était pas le cas. Tout était écrit depuis le début. Les artisans de la mutation génétique du corps ecclésial l'avaient proclamé aux quatre vents sans se cacher. Mais le bon catholique est ainsi fait: il lui en faut avant de réaliser que le chef est en train de les trahir, et souvent, il le suit jusque dans l'abîme, convaincu de faire le bien.

Avec l'avènement de François, certains ont peut-être ouvert les yeux. Chaque jour a sa peine et son horreur et la récolte de ces jours a été vraiment abondante. Chacun peut y piocher ce qu'il veut, du poing sur la figure à celui qui offense maman au coup de pied au derrière de celui qui joue le malin (ndt: propos effectivement tenus par le Pape).

Evidemment la question du lapin aussi, à la suite de quoi on va se demander si l'Eglise va changer sa doctrine sur la procréation et la famille. Au fait, il faut peut-être se demander si elle ne l'a pas déjà changée. Avons-nous oublié ce qui est arrivé au Synode?
Lorsqu'un pontife dit ce qu'a dit Bergoglio, lorsqu'un pontife se montre fier d'avoir fait des reproches à une femme enceinte de son huitième enfant, lorsqu'un pontife utilise des expressions triviales pour définir ce qui a été considéré saint et bénit pendant deux mille ans, cela signifie que quelque chose de fondamental a changé. Le "Catéchisme de l'Eglise catholique", pas celui de Saint Pie X, affirme que "La Sainte Ecriture et la pratique traditionnelle de l'Eglise considèrent les familles nombreuses comme un signe de la bénédiction divine et de la générosité des parents".
Le pape venu du bout du monde ne pense évidemment pas quelque chose de différent, mais bel et bien le contraire, quand il va jusqu'à dire qu'une femme enceinte de son huitième enfant est "ir-re-spon-sa-ble".

Parmi les perles de ces derniers jours était la "pièce" pour colmater le "trou" de la claque donnée à celui qui offense maman: "En théorie nous pouvons dire qu'une réaction violente face à une offense, à une provocation, ne doit pas se faire. Nous pouvons dire ce que dit l'Evangile, qu'il faut tendre l'autre joue. Sur la théorie nous sommes tous d'accord. Mais nous sommes humains. Et c'est la prudence, qui est une vertu du vivre ensemble des hommes. Je ne peux pas provoquer, insulter sans cesse une personne car elle risque de se mettre en colère, je risque de recevoir une réaction qui n'est pas juste. Alors je dis que la liberté d'expression doit tenir compte de la réalité humaine et qu'il faut donc être prudent".

C'est justement comme ça, "la liberté d'expression doit tenir compte de la réalité humaine", et il faut de la prudence "car il y a risque qu'elle se mette en colère, risque de recevoir une réaction non juste". Il ne faut pas offenser par crainte de recevoir une baffe, ou même de la mitraille. A quoi s'est réduit l'exercice du jésuitisme…

Mais tout cela, et davantage encore, on le trouve sous le grand chapeau de l' "inter-religiosité", qui a peu, voire rien à faire avec le Christ et son annonce. Mot pour mot, voici ce qu'a dit François à ce propos:
"Ensuite, j'ai vu hier à Madhu une chose que je n'aurais jamais imaginée: il n'y avait pas que des catholiques, il y avait des bouddhistes, islamiques, hindouistes et tous vont là pour prier et disent qu'ils reçoivent des grâces. Il y a chez le peuple, qui jamais ne se trompe, quelque chose qui les unit et s'ils sont si naturellement unis au point d'aller prier ensemble dans un temple chrétien mais pas seulement chrétien… Comment aurais-je pu ne pas aller au temple bouddhiste? Ce qui est arrivé à Madhu est très important, il y a le sentiment de l'inter-religiosité vécue au Sri Lanka. Il y a des petits groupes de fondamentalistes, mais ils ne sont pas avec le peuple, ce sont des élites théologiques… Ne disait-on pas autrefois que les bouddhistes allaient en enfer? Et les protestants aussi, quand j'étais enfant, allaient en enfer, ainsi on nous enseignait. Je me souviens de la première expérience que j'ai eue de l'oecuménisme: j'avais quatre ou cinq ans et je marchais dans la rue avec ma grand-mère, qui me tenait par la main, et sur l'autre trottoir arrivaient deux dames de l'Armée du Salut, avec ce chapeau et ce ruban qu'elles ne portent plus aujourd'hui. Alors je demandai: dis-moi grand-mère, sont-elles des religieuses? Et elle me répondit: non, elles sont protestantes, mais elles sont bonnes! C'était la première fois que j'entendis dire du bien de personnes appartenant à d'autres confessions. L'Eglise a beaucoup grandi dans le respect des autres religions, le Concile Vatican II a parlé dans le respect de leurs valeurs. Il y a eu des temps sombres dans l'histoire de l'Eglise, il faut le dire sans en avoir honte, car nous aussi nous sommes en chemin, cette inter-religiosité est une grâce".

L'inter-religiosité vue comme une grâce par le Vicaire du Christ: on n'était jamais arrivés jusque là. On n'était jamais arrivés à un pontife qui définit ouvertement comme une grâce le fait de ne pas appartenir à notre Seigneur.

Au vu de toute l'activité d'auto-démolition qui a conduit l'Eglise jusqu'ici, et pour être réalistes, on s'étonne de l'étonnement de ceux qui se demandent comment le pape puisse dire de telles choses: c'est le modernisme, chers amis, tôt ou tard cela devait arriver. Bienvenue dans la nouvelle religion.

Moi je garde la vieille (maxime): "Je suis catholique" (en français dans le texte).

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