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Le scandale de la liberté d'expression

Le Père Jorge González Guadalix, le "curé madrilène" porte-parole du catholique de bout de banc (avec son personnage récurrent "Rafaela") dont Carlota nous a fait découvrir le langage truculent, dit sans mâcher ses mots ce qu'il pense du Synode et de ses suites. Réjouissant et tonique! (4/1/2015)

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(Carlota)
Voici ma traduction d’un coup de coeur et de sang de « notre » curé des « périphéries » madrilènes, le Père Jorge González Guadalix, qui vient de fêter ses 35 ans de sacerdoce, et qui s’exprime sur la liberté d’expression par rapport au dernier synode des familles.

Original ici: infocatolica.com/blog/cura...

     

LE SCANDALE DE LA LIBERTE D’EXPRESSION
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Un scandale complet, ou du moins c’est ce que pensent des gens, autrefois aussi indispensables qu’un José María Castillo (*), et pas mal d'autres, encore.

L’affaire du synode de la famille n’en finit toujours pas et le que je te ferai la cour, ma brunette. L’impression de ce synode, que nous sommes beaucoup à avoir, c’est que, pour la première partie, cela a été un chahut gratiné et une manipulation des volontés comme on n’en avait pas vu depuis très longtemps. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont de très nombreuses personnes.

Au début du synode, le pape François, suivant sa tendance habituelle, a demandé à tous les Pères synodaux qu’ils parlent sans crainte et qu’ils ne laissent rien non exprimé. Plus encore, comme préparation du synode de la famille, une série de questions a été envoyée à la catholicité avec la présumée saine intention de demander les opinions, les suggestions et les informations du monde entier. C’est à dire, que nous voulons connaître votre opinion, oui, messieurs.

Eh bien, voilà que des opinions de plus ou moins de poids ont été données. Beaucoup de petits catholiques, des catholiques du bout des bancs, dans les paroisses, les institutions, les organismes, des prélats de toutes sortes, des évêques, des cardinaux. Tout le monde a dit ce qu’en conscience, il lui paraissait nécessaire de dire sur le sujet particulier.
Pourquoi dis-je que les affirmations ont plus ou moins de poids ? Parce que je comprends que c’est une chose ce que croit Rafaela (la paroissienne style madame Michu, du Père Jorge) ou Joao do Brasil (l’équivalent masculin au Brésil) et une autre chose très différente quelqu'un comme le président de la conférence des évêques de Pologne, le Cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ou bien d’autres illustres cardinaux de la Sainte Mère Eglise. Que oui, même si l’on garde en tête, intact, que l’Esprit a pu parler en mode grave à qui il veut.

Je veux comprendre que tous, et plus spécialement les cardinaux, nous avons/ils ont l’obligation morale d’exprimer leur opinion, et plus encore s’ils croient que des questions-clefs de la foi et de la morale catholique peuvent être ébranlées. Et si sollicités par sa/leur conscience, un cardinal ou plusieurs, comme cela a été le cas, se sentent dans l’obligation morale de dire non Saint Père, ou de même de se placer devant Sa Sainteté, les poings sur les hanches, il faut le comprendre comme une réponse à une demande d’opinions et surtout comme une partie de leurs obligations comme cardinaux.

Eh bien donc mon ami, il en résulte aujourd’hui que les plus ardents partisans de la démocratie, la participation, et la synodalité ecclésiale, ont vu rouge parce qu’il y a des gens qui ont osé porterr la contradiction au pape. Non seulement cela ne leur a pas plu, mais c’est qu’ils parlent, touche-toi bien le pif [pour t’assurer que tu ne rêves pas], de haute trahison.
Non, monsieur, non, la trahison c’est se taire quand tu vois que quelque chose est en train de glisser vers l’absurde théologique et moral. Si c’est comme cela qu’ils voient les choses, bravo pour eux. Quand ils ont été créés cardinaux, ils se sont engagés à donner leur sang pour le Christ et pour l’Eglise et ce qu’ils sont en train de faire c’est justement cela : recevoir le bâton parce qu’ils essaient d’être fidèles à la foi reçue.

C’est toujours pareil. Synodalité, démocratie ecclésiale, dialogue, écoute, liberté d’opinion, ouverture et camaraderie signifient que tous doivent me donner raison d’une manière monolithique . Connaissez-vous de pires dictatures que celles qui existent dans les auto-dénommés républiques démocratiques ? Et voilà, les pires dictateurs, les autoproclamés démocrates ecclésiaux.

Ils ont piétiné Saint Jean-Paul II d’une façon bien peu miséricordieuse. Ils sont lâché toutes les énormités possibles contre Benoît XVI et maintenant on nous fait tout un scandale (en vo dans le texte, on nous déchire les habits sacerdotaux) parce que quelques cardinaux de l’Eglise, - rien moins que des cardinaux ! - osent s’opposer à ce que dit Sa Sainteté [le pape]. Ça ne passe pas.

Démocratie, participation, écouter tout le monde…mais si quelqu’un porte la contradiction à François c’est un traître.
Allons donc.
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Note de traduction

(*) José María Castillo est un prêtre de la « libération » largement octogénaire qui a abandonné à sa demande la compagnie en 2007 . Il a été notamment vice président de "l’association Jean XXIII des théologiens et théologiennes", une association créée en 1982 qui évidemment promeut un certain esprit conciliaire, on y retrouve de nombreux figures habituelles des opposants féroces à Jean Paul II et Benoît .
José María Castillo a écrit récemment un article sur Religión digital où il clame que « François est menacé, comme est menacée l’unité de l’Eglise » et « Nous sommes devant une nouvelle tentative désespérée de restaurationnisme préconciliaire ».



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