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Mgr Salvatore Cordileone dans l'oeil du Cyclone

L'archevêque de San Francisco attaqué de l'extérieur et surtout (malheureusement) de l'intérieur de l'Eglise: il a osé réaffirmé les vérités de l'évangile. Editorial de Riccardo Cascioli

Pour affirmer la vérité dans l'Eglise, il faut un Cordileone

Riccardo Cascioli
05.03.2015
www.lanuovabq.it
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Cordileone. Son destin, il l'a évidemment écrit dans son nom, l'évêque de San Francisco Salvatore Cordileone qui a décidé de défier la horde LGBT armé seulement du Catéchisme de l'Église catholique.
En réalité, Mgr Cordileone a fait une chose très simple: il a fait circuler un document rappelant que dans les lycées catholiques, les enseignants sont tenus à un comportement et un enseignement en ligne avec la morale catholique. Et donc, qu'on ne dise pas aux élèves (cf. Matteo Matzuzzi, Il Foglio) que «les actes homosexuels ne sont pas contraires à la loi naturelle», que la contraception n'est pas «quelque chose d'intrinsèquement négatif» et que la recherche sur les cellules souches embryonnaires est une grand conquête de la science.

Si l'évêque a senti la nécessité de clarifier ces choses , qui semble évidentes, il doit avoir eu des informations qu'à la place, dans les écoles catholiques, on affirme et on témoigne tranquillement ce qui est contraire à la vérité et au Magistère de l'Église. Et en effet, ponctuellement, le tollé s'est déchaîné.

Pesse pour la réaction du New York Times, scandalisé d'une telle audace dans la ville qui a donné naissance au mouvement gay; passe pour certains législateurs locaux dénonçant l'évêque pour discrimination (dont on déduit que la liberté religieuse aux États-Unis est une chose du passé), mais ce qui laisse songeur, c'est la réaction interne: soulèvement des professeurs et des élèves, qui parlent de chasse aux sorcières, et ont même manifesté lors d'une veillée devant la cathédrale Sainte-Marie. Et bien sûr, ils ont sorti le «Qui suis-je pour juger» de François. Une véritable tempête s'est abattue sur Mgr Cordileone, lequel pour sa part s'est défendu en disant que dans le document, il est dit que ce qui se trouve dans le Catéchisme de l'Église catholique.

Mais le problème est là: aujourd'hui pour affirmer ce que l'Eglise a toujours annoncé depuis deux mille ans, il faut un courage de cœur de lion, non seulement devant le monde, mais aussi au sein de l'Eglise elle-même, tellement la pensée du monde a pénétré profondément dans le Corps mystique du Christ. Nous sommes certains que la dérive de l'enseignement dans les écoles catholiques (et aussi dans les séminaires) ne concerne pas seulement San Francisco, mais combien y a-t-il d'évêques qui, bien qu'au courant, restent silencieux pour avoir la paix, quand ils ne sont pas les acteurs de la dérive? Et nous sommes tout aussi certains que Cordileone ne jouira désormais de pas plus de sympathie parmi ses collègues évêques du monde occidental. Et même pas à Rome, de la part de ceux qui essaient de conduire le Synode non seulement vers l'admission des divorcés remariés à la communion, mais aussi de changer la doctrine en termes d'homosexualité.

Nous connaissons déjà l'objection: inutile proposer des règles morales, ce qu'il faut, c'est le témoignage. Mais c'est justement ce que Cordileone demande à ses enseignants: témoigner la vérité, et la vérité est le Christ et ce que Lui a révélé. Sinon, en quoi consisterait le témoignage? «Pas en celui qui dit "Seigneur, Seigneur", mais celui qui fait la volonté de mon Père ....» dit Jésus. Pas pour réduire tout au moralisme, mais pour faire comprendre que suivre la volonté de Dieu (donc l'indissolubilité du mariage et l'existence de seulement deux sexes, pas seulement aider les pauvres) est ce qui rend ma vie plus humaine.

Le drame que nous vivons aujourd'hui dans l'Église - et qui marque aussi le débat sur le Synode sur la famille - est cette scission entre l'humain et le divin, raison pour laquelle on parle de doctrine comme si on parlait de règles inventées par les hommes pour exercer le pouvoir sur d'autres hommes. Justement cette semaine, je suis tombé sur le programme d'une conférence organisée par une paroisse de la région de Milan à l'occasion du Carême, au titre significatif: «Doctrine correcte, ou rencontre avec l'humain?». De toute évidence, celui qui a pensé à un thème comme celui-là ne croit plus que la doctrine n'est rien d'autre que ce que Jésus a révélé pour une compréhension réelle de l'humain. C'est une véritable schizophrénie spirituelle.

Pourtant, dans l'Évangile, les rencontres de Jésus sont toutes caractérisés par un jugement clair sur le bien et le mal, accompagné d'un regard de bienvenue pour le pécheur qui désire se convertir ou au moins perçoit la blessure du péché. La miséricorde du père dans la parabole du fils prodigue est pour le fils qui rentre repenti à la maison - et qu'il a toujours attendu - et pas pour l'enfant qui finit par devenir porcher après avoir gaspillé une fortune en femmes et en divertissements. Du reste, il n'y aurait rien de plus inutile qu'une miséricorde accordée à quelqu'un qui n'est même pas capable de reconnaître son propre péché.

Ce qui est encore pire, c'est que ceux qui cherchent à redire ces choses simples, et même évidentes, font également l'objet d'intimidation et de dénonciations calomnieuses: dans l'imaginaire collectif, Mgr Cordileone finira lui aussi dans le chaudron des «ennemis du pape», catégorie créée par ce lobby puissant qui - pouvant compter sur le soutien des grands médias - cherche à amener François à accomplir des gestes et à prendre des décisions en «rupture» avec la tradition de l'Eglise. On doit dénoncer avec force ce mensonge, qui divise l'Eglise en amis et ennemis du pape. La vraie division est entre amis et ennemis de la vérité.

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