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Epuration dans la presse catholique

Un collaborateur éminent du site catholique conservateur américain "The National Catholic Reporter", Pat Archbold, vient d'être remercié par la rédaction. Motif: sa ligne n'a plus sa place dans "l'Eglise de François"

Le nom de Pat Archbold ne dit peut-être pas grand chose au public français, encore moins que celui du National Catholic Register, une revue américaine censée être le pendant conservateur de l'hyper-progressiste (après tout, le préfixe hyper n'a aucune raison d'être réservé aux méchants conservateurs pour les discréditer!!) National Catholic Reporter.
Pat Archbold écrivait depuis plusieurs années dans le premier de ces deux magazines.
Il vient d'être congédié.
Il s'en explique sur Creative Minority Report, un site qu'il a créé.

Il n'est pas nécessaire de le connaître pour lire ce qui suit, et comprendre que son cas dépasse largement sa personne: il est en réalité emblématique d'une certaine atmosphère de chasse aux sorcières, qui vire désormais à l'épuration, dans l'Eglise de la miséricorde, l'Eglise aux fenêtres grandes ouvertes où depuis le 13 mars 2013 un souffle d'air frais devait chasser les miasmes accumulées durant les décennies précédente ...

Et cette atmosphère inquiètante, garante d'une pensée unique habituelle dans le monde profane, mais inédite dans l'Eglise sous cette forme (sous Benoît XVI, ceux qui défendaient le Pape étaient traités avec mépris de papistes, et de mouches du coche, puisque par définition, le pape n'avait pas besoin d'être défendu, et surtout pas par eux!) , explique le comportement craintif de nombreux commentateurs, religieux ou laïcs. En réalité, une chape de plomb pèse désormais sur la papauté.

On peut avoir une idée des motivations de Pat Archbold en relisant ce qu'il écrivait déjà en octobre 2013, et que Catherine avait traduit pour moi: benoit-et-moi.fr/2013-III/actualites/pope-traumatic-stress-disorder .
Et saluer son courage...

L'au revoir de Pat Archbold

31 mars 2015
www.creativeminorityreport.com/2015/03/a-big-thank-you
(ma traduction)
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(...
J'ai écrit pour le Register pendant cinq ans et maintenant je n'y écris plus. Il n'a jamais été prévu que ce soit un CDI (lifetime appointment). L'argent que me rapporte l'écriture est sans conséquence pour ma famille, j'ai toujours eu une autre carrière, prioritaire. J'ai commencé à écrire parce que j'aime ma foi et l'Église. C'est aussi simple que cela. J'ai toujours voulu d'écrire ce que je pensais sur ce qui se passe dans la culture et dans l'Eglise, et je voulais le faire à ma façon.

Pendant un certain temps cela a été compris, accepté, et même apprécié par le Register.
Durant les 2 dernières années, cela a été de moins en moins le cas. Pour beaucoup de gens, ce ne devrait pas être une surprise. Cela n'aurait pas eu de sens que je change, puisque mes raisons et mon besoin d'écriture n'ont pas changé. Mais évidemment certaines choses ont changé, comme nous le savons tous. Je savais ce que je faisais et j'ai bien compris l'état d'esprit actuel. Je n'ai pas changé, parce que je ne le voulais pas. Mais c'est leur journal, et ils choisissent qui ils veulent, pour payer et pour publier. Ce qui n'était évidemment plus le cas de ce que j'écrivais.

Bizarrement, je suis soulagé. Cela semble plus honnête, à présent. Plus besoin pour moi de "sauter à travers des cerceaux" (faire des contorsions), et de faire attention à chaque choix de mot ou de sujet. Et je suis sûr que certaines personnes qui ont eu affaire à moi lors d'un processus de plus en plus tendu sont tout aussi heureux de se débarrasser de moi.
Je vais continuer à écrire ici et là, parce que je n'ai pas attendu le Register pour écrire, même si je l'ai apprécié la plupart du temps. J'ai la chance d'avoir plus de possibilités d'écriture que je ne mérite ou peux gérer. Merci pour votre soutien continu.
A ce point, je veux juste m'en prendre à nouveau à ces cocos (pour "communistes") en cape rouge qui tentent de tout ruiner en Octobre.

  Benoit et moi, tous droits réservés