Page d'accueil | Pourquoi ce site

Qui a peur du cardinal Burke ? (I)

Autour du boycott organisé par le clergé local d'une conférence donnée récemment par le cardinal à Correggio, dans le Nord de l'Italie

Le cardinal Burke à Corregio, dimanche 15 mars

Le cardinal Burke était ces jours-ci en Italie pour une série de conférences.
Le 15 mars, il était à Correggio, une petite ville d’Italie du nord dans la province de Reggio Emilia, et Prima Pagina Reggio, le quotidien régional, consacrait une page entière à l’évènement. Le rédacteur en chef Andrea Zambrano (déjà rencontré dans un magnifique article à propos de lapins! cf. benoit-et-moi.fr/2015-I-1/actualites/des-lapins-heureux) a reproduit son propre éditorial et une interview du cardinal sur son blog Fuori Schema.

Traduction de Anna.

Censures, savoir-vivre ecclésial et guillotine pour les dissidents qui défendent le Magistère: qui a peur du pasteur du Wisconsin?

Qui a peur de Burke?
L'église de Correggio était presque pleine, dimanche dernier, mais la plupart venaient de l’extérieur du Diocèse ou du vicariat. Afin de ne pas dire ce "presque" il aurait fallu que viennent aussi tous ces fidèles que leurs curés, dimanche, n'ont pas informés de la rencontre.
Avec d'improbables motivations concernant sa présumée opposition au pape Bergoglio.
Ceux qui y ont participé sont pourtant prêts à témoigner que Burke s’est exprimé en ligne avec la doctrine de toujours, fidèle au Magistère. Mais cela ne suffit pas, évidemment, surtout lorsque les professionnels et les prêtres forment leurs pré-jugements en lisant Repubblica plutôt que les documents de l'Église.

Comment est-il donc possibl qu'un cardinal soit humilié ainsi, alors qu’il vient parler? Ce n’est pas une question de savoir vivre ecclésial, mais plutôt de sérénité de jugement dans une circonstance où il devient évident que l'Église ne traverse pas tant un moment d’égarement, qu’une variation dans sa nature.
Personne n'aurait sinon mis en discussion l'orthodoxie d'un cardinal comme Burke, qui semble avoir bien compris avec souffrance et sérénité le rôle d'anti-Bergoglio que les médias lui ont abusivement collé dessus. Et aussi parce que, à Piacenza (ndt : une autre ville où le cardinal s’est rendu), les journaux locaux parlaient d'une réunion presbytérale pendant laquelle il aurait été décidé de ne pas participer à sa conférence.

La question surgit alors de manière automatique: qui a peur d'un cardinal qui éclaircit simplement les choses et ne dit rien qui soit de lui, mais qui puise aux encycliques des Papes et à l'exhortation post-synodale de Jean-Paul II, pour affirmer ce que l'Eglise a toujours affirmé? On a au contraire la sensation qu'une bonne partie du clergé italien - à Correggio les prêtres étaient "seulement" huit - et les fidèles à la suite, ont la terreur de s'opposer à une tendance qui met à la première place la nécessité de toujours changer, tout et n'importe comment.
Une deuxième question s'ensuit: l'Église tolère-t-elle un espace libre où défendre le Magistère de toujours ou bien a-t-elle décidé de descendre dans la rue avec la guillotine?

A suivre, avec l'interview du cardinal Burke par Andrea Zambrano...

  Benoit et moi, tous droits réservés