FFI, le Vatican frappe encore
Cette fois, c'est la branche féminine qui est mise sous tutelle. Détails de Marco Tosatti (9/11/2015)
>>> La persécution des Franciscains de l'Immaculée
Franciscains de l'Immaculée,
le Vatican frappe encore…
San Pietro e dintorni
9 novembre 2015
Traduction par Anna
La saga des Franciscains de l'Immaculée est en train de vivre une nouvelle phase, aussi singulière que celles du passé; qui jette une très vilaine lumière sur l'Église, et sur quelques-uns de ses protagonistes. La Congrégation des Instituts de Vie Consacrée a finalement décidé de mettre également sous tutelle d'un commissaire la branche féminine des Franciscains de l'Immaculée.
La motivation: il semblerait que l'ordre n'ait pas réussi "à assimiler de façon adéquate et à appliquer dans le contexte de leur vie et de leur mission apostolique les richesses de l'enseignement conciliaire et du magistère papal ultérieur en matière de vie consacrée".
Les procès de tous les régimes totalitaires nous ont appris que plus l'accusation est vague ("activités contre le peuple") plus il est difficile, voire impossible de se défendre. Vue de l'extérieur, une accusation de ce genre, adressée à des personnes qui vivent une vie réellement pauvre, sur l'exemple de Saint François et Maximilien Kolbe, qui pratiquent des heures de dévotion eucharistique chaque jour (combien de religieux, même très "à la page" [en italien dans le texte] le font, aujourd'hui?) a une saveur un peu fantastique, presque irréelle.
Si nous examinons après cela quelle est la réalité de l'Église, même les plus enthousiastes, en paroles, des exhortations du pape François, entre diocèses et ordres religieux en banqueroute, cardinaux accusés d'avoir protégé prêtres et évêques pédérastes, séminaires où il se passe tout et n'importe quoi, en personnes, hélas, expertes du monde, nous ne pouvons pas ne pas nous demander: mais qu'ont-elles fait, ces trois/quatre cent petites sœurs? (la même question, sans réponse, nous l'avions posée il y a longtemps pour la branche masculine).
Alors que la mise sous tutelle était en course, ce n'est pas un hasard - car toute l'opération des Franciscains de l'Immaculée a toujours eu un côté médiatique particulièrement agressif, virulent et tout sauf évangélique - si des déclarations très fortes sont sorties, faites par deux sœurs qui avaient abandonné l'ordre depuis plusieurs années, et contenant des accusations que des sources proches de l'ancienne gestion des FFI n'a pas eu beaucoup de difficulté à démentir.
Que faut-il penser?
Que les frères et les sœurs se sont rendus coupables, chose impardonnable aujourd'hui, au temps de la miséricorde et de la tendresse, d'être trop traditionalistes; que dans l'actuelle gestion de l'Église, cette diversité non seulement n'est pas admise, mais n'est même pas tolérée, et qu'en conséquence une opération de restructuration mentale des frères (à qui il est défendu d'aller exercer leur ministère sacerdotal ailleurs, de même qu'il est défendu aux évêques de les accueillir) est en cours ; et qu'au sein des FFI quelqu'un de très rusé, déterminé et ambitieux cherche à surfer sur la vague. Et que le côté matériel n'est pas non plus étranger à ces jeux.
Même si la justice, qui dans un premier temps avait bloqué les biens a dû reconnaitre qu'ils n'appartenaient pas à l'ordre, mais à des bienfaiteurs laïcs.
Entre autre, voici ce qu'un site ennemi du fondateur, écrit à propos de la direction féminine mise sous tutelle: "Une responsable de la CIVCSVA (Congrégation de Vie consacrée, ndr) m'a par ailleurs confié que les supérieures ne se sont même pas présentées au Dicastère pour recevoir le décret de mise sous tutelle, occupées qu'elles étaient à vider les caisses de l'Institut et à occulter les documents sensibles. Elles croyaient évidemment que sans la promulgation il n'y aurait pas de mise en œuvre de la mesure".
Ce sont des accusations graves. Dont peut-être les religieuses intéressées pourraient demander raison, afin de se prémunir, vis à vis de la justice religieuse et de celle civile.