La popularité du Pape aux USA s'érode

Sandro Magister "décrypte" un sondage réalisé début octobre par le Pew research Center, peu après le retour du pae des Etats-Unis

Une petite remarque: il ne faut pas accorder une importance excessive aux sondages (d'autant plus s'agissant de l'Eglise et du Pape, pour lesquels l'instrument "démocratique" du sondage n'a pas grand sens), surtout quand, comme c'est le cas ici, ils sont susceptibles de plusieurs lectures.
Mais on peut faire une exception pour un Pape qui a fait de la démoscopie (pour reprendre un mot savant utilisé par Benoît XVI) un instrument de gouvernement de l'Eglise...

Dernières nouvelles des USA
La popularité de François se refroidit parmi les catholiques.

Settimo Cielo
18 novembre 2015
Traduction d'Anna


Le graphique ci-dessus montre l'évolution de la popularité du pape François aux États-Unis, depuis le début du pontificat jusqu'au lendemain de son voyage américain de septembre dernier, comparée à celle de Benoît XVI avant et après son voyage aux States en avril 2008.

Les données ont été collectées et distribuées par le Pew Research Center de Washington, le centre de recherche le plus accrédité au monde sur les religions dans l'espace public (cf. www.pewforum.org/2015/10/07/following-visit-two-thirds-in-u-s-view-pope-francis-favorably).

Dans l'ensemble, les données sont celles mises en relief dans le titre de la recherche ("Impact positif du Pape François sur les vues de l'Eglise, en particulier parmi les Démocrates et les Liberals"). Concrètement, les favorables à François dans l'ensemble de la population ont enregistré après le voyage une croissance de quatre points, de 64 à 68%. Mais ceux qui ont augmenté la popularité du pape, et par reflet celle de l'Église, ont été surtout les non-catholiques, les sympathisants du parti démocrate et les "liberals", les laïcistes.

La musique change par contre chez les catholiques. Parmi eux la visite de François n'a marqué aucun rebond dans le déclin de popularité en cours depuis quelques mois. Les favorables étaient 90% des catholiques en février 2015, ils sont descendus à 86% en juin et ont baissé ultérieurement à 81% en octobre.

Un résultat qui situe la popularité de Jorge Mario Bergoglio après son voyage de 2015 en-dessous de celle atteinte par Joseph Ratzinger après son voyage de 2008, qui atteignit 83% d’avis favorables, avec une hausse de pas moins de 9 points par rapport au mois précédent.

Dans l'ensemble de la population aussi, le déplacement de Benoît XVI fut plus fructueux que celui de François. Alors que la popularité de celui-ci avait bondi de 4 points, celle de son prédécesseur avait remonté ici aussi de 9 points, passant de 52% à 61% de favorables.

Le sondage est riche d'autres données. Il suffit de remarquer ici que parmi les catholiques la baisse des personnes favorables à François ne se convertit pas en une augmentation des opposées. Celles-ci restent peu nombreuses, 4%. Ceelles qui augmentent, de 2 à 15% dans les huit derniers mois, sont ceux qui ne se prononcent ni en faveur ni contre.
Le voyage américain de Bergoglio n'a pas réchauffé leurs cœurs, il les a un peu plus refroidis.